Cher La Mayral, je vais aussi essayer d'apporter quelques éléments de réponse à vos questions du 20 mai.
Sans couper les cheveux en quatre dans le sens de la longueur, en matière navale on ne calcule pas en kilomètres mais en milles nautiques, soit 1850 mètres environ (ça c'est pour faire mon malin, parce qu'après je vais avoir plus de mal à vous répondre avec pertinence !
)
Virer de 90° n'a pas de sens pour un navire. En effet, l'effet physique du déplacement dans l'eau fait qu'un grand navire, lorsqu'il vire brutalement en cas d'urgence, part en crabe.
Il se met alors à chasser par le côté extérieur de la nouvelle direction choisie, et donc se rapproche d'autant de l'obstacle qu'il est sensé vouloir alors éviter.
C'est la raison pour laquelle le mouvement de gouvernail doit impérativement être accompagné par la machinerie. En se mettant "arrière toute" et barre à "gauche ou droite toute" on diminue l'effet de ripage de la coque dans l'eau.
Le passage en arrière toute que vous évoquez est donc essentiel dans ce type de manoeuvre, car il a deux effets : limiter le ripage en question et freiner le navire qui va sur son erre et, par le seul fait de sa masse, mettrait un temps fou à s'arrêter dans l'élément liquide si on se contentait de mettre les machines à l'arrêt.
Pour se donner un idée, les Super Tankers qui aujourd'hui passent la Manche pour atteindre Rotterdam, à plein de pétrole, commencent leurs manoeuvres de freinage au milieu de la Manche, soit environ 100 km avant les approches du terminal de Rotterdam.