Alain.g a écrit :
Il existe une base de déchiffrement qui est la fréquence de répétition des lettres. Dans une langue elle est toujours la même. Ainsi en langue française, la lette E sort 18-19 fois en moyenne dans un texte, la lettre R est la suivante, puis une autre avec sa fréquence. Vous prenez donc le texrte crypté et vous cherchez la lettre qui sort le plus souvent, et vous trouvez le E, puis vous avez le R, etc.
Oui. Sauf que dans l'exemple du livre que j'ai donné, la lettre E n'est jamais chiffrée de la même manière (nombre de E par page x nombre de pages x nombre de livres possibles), vous n'avez donc pas de moyen de la repérer dans le texte.
Dans le cas d'une machine Enigma: si vous tapez trois fois de suite sur le bouton E sur une machine Enigma, vous avez trois lettres différentes qui s'allument. Certes, ce n'est pas aléatoire, mais il faut reconstituer la logique.
Les messages papier interceptés par les polonais avant guerre commençaient tous par un mot de 6 lettres en haut à gauche.
Or, ce mot (une en-tête basique, fort facile à connaitre) était sans cesse différent. C'est à ce moment que les polonais ont su qu'ils leur faudrait les clés d'encodage.
Vous reconstruisez la machine, ou vous la volez/achetez. Vous avez donc entre vos mains les flux électriques qui vont bien, faisant tourner les bons rotors avec la même variable que celle de votre adversaire. Vous recevez votre papier et vous attaquez par le mot le plus simple, celui de six lettres en haut à gauche. Bien. Vous retrouvez les réglages qui vous permettent de reconstituer ce mot de six lettres.
Et vous commencez à déchiffrer le corps du texte, en remplissant progressivement les trous. Comme vous l’avez fort bien dit, c’est possible, mais cela revient à déchiffrer tous les jours, en combinant des connaissances de chiffrement et d’électromécanique.
Dans la pratique, c’est trop lourd. La masse de documents allemands devait par ailleurs être très importante, car toutes les unités utilisaient Enigma.