A mon avis, cette discussion autour des eunuques et leur rôle à Byzance, à Rome et dans l'empire Ottoman devrait être reprise dans un sujet dédié et dans une autre section que "Civilisations islamiques", ce fil ayant pour objet Jawdar Pasha.
Étant nouveau dans ce forum je vous pose la question s'il y a moyen d'enlever les messages traitant des eunuques d'ici puis de les mettre dans un nouveau sujet dans la section "Histoire générale" ou "Histoire comparée" ? Qu'en pensez vous ?

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"I do not know with what weapons World War III will be fought, but World War IV will be fought with sticks and stones."

Albert Einstein

Continuons ici en attendant...

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« Étudiez comme si vous deviez vivre toujours ; vivez comme si vous deviez mourir demain. » Isidore de Séville

Je remonte ce fil qui avait divergé de son sujet initial pour revenir à Jawdar Pasha :
Ce que retient l'histoire de Jawdar Pasha c'est la conquête de l'empire Songhay. Cette entreprise est née de la volonté du Sultan Ahmad Al Mansur (1578 - 1603), sultan saâdien du Maroc. Les causes les plus communément admises par l'historiographie sont : la volonté d'expansion du sultan, les rivalités économiques autour du commerce trans-saharien et du contrôle des mines de sel stratégiques de Taghazza, la volonté des saâdiens de contrôler les sources aurifères du Soudan, la revendication par Ahmad Al-Mansur du titre califale titre portée aussi par les Askyas du Songhay. Ce dernier argument en particulier, servit à surmonter l'opposition des Faqihs à l'invasion d'un état musulman.
L'armée de conquête quitta le Maroc en 1590 sous le commandement de Jawdar Pasha. Les sources divergent sur sa taille avec une fourchette oscillant entre 6000 et 22000 hommes. L'armée était composée de plusieurs corps : arquebusiers à pied ou à cheval renégats (ou uldjs), arquebusiers andalous, lanciers arabes, spahis et artilleurs. La langue de commandement était une sorte de sabir ibérique, mélange de castillan, de portugais et d'arabe andalous.
Après la traversée du Sahara, les chroniqueurs rapportent l'effet de surprise provoquée par l'entrée de l'armée saâdienne dans le bassin du fleuve Niger au cœur de l'Empire Songhay. L'Askya Ishaq II se porta à la rencontre de Jawdar Pasha à la tête d'une armée supérieure en nombre. Le choc entre les deux armées eut lieu à Tondibi en février 1591 et se termina par la défaite des soudanais et la prise de la capitale Gao puis de Tombouctou.
Fort de ces succès, Jawdar Pasha décida de proposer un traité de paix à l'Askya Ishaq II sans en référer au sultan. Ceci causera sa disgrâce et il sera relevé de ses fonctions de commandant en chef de l'armée de conquête. Jawdar Pasha restera au Soudan jusqu'à ce qu'il soit rappelé par Ahmad Al-Mansur en 1598. Rentré au Maroc en 1599, les dernières années de Jawdar Pasha sont obscures, seules les circonstances de sa mort sont connues : il sera décapité sur ordre d'un prince saâdien en 1606 soit trois ans après la mort du sultan Ahmad Al-Mansur en 1603.

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D'après C.A Julien Histoire de l'Afrique du nord Yuder Pacha reçut le commandement de 3000 hommes dont seule la moitié atteignit le Niger après 135 jours de marche . Ils eurent rapidement raison des 20 000 Soudanais , et Yuder déçu par l'amenagement inconfortable de Gao , s'installa à Tombouctou , qui restera la capitable des pachas . Satisfait des 100 000 pieces d'or et les 1000 esclaves que l'Askia proposait a El Mançour , mais qui jugeait ces offres comme insultantes , il se fit remplacer par un autre renégat , Mahmoud Zergoun , qui eut la sagesse d'en faire son lieutenant et conseiller .

Cette conquête du Songoi fut sans doute la ruine du commerce soudanais et la décadence intellectuelle de Tombouctou .

Tout à fait. On touche ici au paradoxe de cette campagne, succès militaire et politique pour le sultan saâdien mais avec un résultat financier décevant. Depuis l'établissement du commerce trans-saharien, l'or soudanais arrivait au Maroc par un mécanisme économique simple : or et esclaves d'un coté, sel et produits finis de l'autre. Mais l'invasion marocaine va bouleverser ce mécanisme et aboutira au tarissement des expéditions d'or vers le Maroc. Un contemporain estime les arrivées annuelles d'or à 4 quintaux au lieu de 200 quintaux avant la guerre.
Sur le plan politique le Maroc connait une guerre civile à la mort du sultan Ahmad Al-Mansur en 1603. L'entité politique créée par l'armée saâdienne, le Pashalik de Tombouctou, en profite pour se détacher de la tutelle saâdienne qui reste nominale et des pashas cooptés par les Armas (caste militaire descendant des conquérants marocains) se succèdent jusqu'en 1825.
Une autre conséquence inattendue de la conquête est la dés-islamisation du Soudan. L'empire Songhay avec la ville de Tombouctou, constituait le centre de l'islamisation et de la culture islamique dans la région, sa disparition entrainera un recul de la culture islamique au profit des cultes animistes ancestraux avec notamment la montée en puissance des Bambaras (des Malinkés animistes).

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Zergoun , successeur de Yuder Pacha voulut reconstituer l'Etat songoi mais il semble que le procédé de gouvernement utilisé par les renegats se limitait au pillage et aux massacres et c'est ainsi que ses successeurs ensuite, épuisèrent le pays et décimèrent l'aristocratie intellectuelle et religieuse dont ils redoutaient l'influence .




Un autre contemporain El -Ifrani assura pourtant qu'El Mançour recut tant d'or qu'il ne paya plus ses fonctionnaires qu'en metal pur et en dinars de bon poids . Mais El Mançour avait peut etre interet a tromper les marocains hostiles a cette conquete et les etrangers sur l'importance de ses ressources . Les envahisseurs ne purent jamais exploiter les mines aurifères du Soudan trop éloignées de Gao . Cet or que recevait le sultan provenait du moins au début des confiscations opérées sur les notables de Tombouctou .Les richesses proverbiales du Soudan n'atteignirent probablement jamais la valeur des rançons portugaises . Pour quelles raisons le Maroc a t'il abandonné le Soudan au corps d'occupation?