Aigle a écrit :
primo la réussite en 20 jours - peut-être là ou certains (à Londre ou à Vienne) pensaient que l'aigle serait mise en cage en trois jours
et secundo l'absence de sang versé [...]
Un point a sans doute désorienté les alliés (si on adhère à la théorie du complot, ce qui n'est pas mon cas) : l'effondrement rapide du régime impérial en mars et avril 1814 avait pu conduire les Alliés à penser que ce régime n'était qu'une dictature sans base populaire et que le dictateur s'il revenait ne rencontrerait aucun appui.
La nouvelle de l'évasion d'ile d'Elbe arrive à Vienne le 7 mars, sans savoir vers quelles côtes Napoléon s'est embarqué (France, Corse, Gênes ou Naples). Mais avant même d'avoir aucune certitude, l'Empereur d'Autriche, déclare à Metternich :
"Allez trouver l'Empereur de Russie et le roi de Prusse; dites leur que je suis pret à donner l'ordre à mon armée de reprendre le chemin de la France". Une heure plus tard, le Tsar et le roi de Prusse, toujours à Vienne pour le Congrès, donnent leur accord pour la guerre.
Je trouve les souverains incroyablement lucides sur les chances de succès de Napoléon pour dès le 7 mars envisager une reprise des hostilités.
La nouvelle du débarquement en France est connue le 9 mars. Le 12 mars Wellington, lui aussi à Vienne pour le Congrès, écrit à Wellesley
"Si nous apprenons que le Roi de France n'est pas assez fort pour venir à bout tout seul de Bonaparte nous mettrons en mouvement toutes les forces de l'Europe. Et même s'il réussit à s'établir en France, nous parviendrons certainement à le renverser". La nouvelle de la prise de Grenoble ne sera connue à Vienne que le 17 mars. Donc 5 jours avant d'apprendre les premiers succès de Napoléon, on voit les alliés très sceptiques sur les chances de Louis XVIII de se maintenir au pouvoir.
Visiblement les alliés sont plutôt bien renseignés sur l'état politique de la France. En tous cas, plus que Louis XVIII.