Quand Louis XV supprime le Parlement, il s'agit surtout de mettre fin à l'opposition politique. Il constitue des cours supérieurs, qui sont grosso-modo la même chose au plan de la hiérarchie judiciaire, mais dénué de charge politique: l'enregistrement.
Au Moyen-âge, l'enregistrement n'est qu'un acte administratif. Le Parlement ne vote pas la loi, personne ne saurait contesté légalement le législateur qui n'est que le roi, dont les décisions sont préparés par le Conseil. L'enregistrement veut tout simplement dire que le Parlement enregistre la loi (je dis, anachroniquement, "loi",pour couvrir tous les actes législatifs de l'époque, dont les édits et les ordonnances, et autres lettres patentes...) sur la liste des règles appliqués par tous les tribunaux de son ressort et par ses chambres. Le problème (je n'entrerais pas dans tous les détails) est que sous le règne d'Henri III on a un le paradoxe d'un peuple de plus en plus miséreux et d'un État augmentant les taxes et impôts extraordinaires (Henri III hérite d'une dette colossale, et les guerres de Religion creuse encore plus profondément le gouffre; avec les soudards détruisant les récoltes en campagne, plus des fortes gelées juste avant la Journée des Barricades, la France se trouve dans des abysses économiques).
Le Parlement commence à bloquer systématiquement à bloquer les décisions royales. Au départ il s'agit de protéger le roi contre une sédition populaire, puis, avec la Ligue, certains parlementaires vont se revendiquer représentant du peuple "ordinaire" (la façon moins ordinaire de représentation nationale étant les États-généraux). Le Parlement se politise pendant les guerres de Religion, et il va combattre des atteintes contre la bourgeoisie (comme la vénalité des offices)
Puis les parlementaires sont progressivement tous anoblis et deviennent la noblesse de robe pendant le "Grand Siècle". Étant nobles ils vont tout naturellement défendre les privilèges de cet ordre, d'où le "scandale" quand Louis XV veut faire payer l'aristocratie, dans les Grand'Chambre des parlements.
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