Ren' a écrit :
Alain.g a écrit :
Ci-joint un extrait d'un texte de Tilman Nagel professeur de langue et culture arabe à Gottingen sur Mahomet (...) Qui l'a lu ou parcouru, ouvrage de 2012 ?
Je possède cet ouvrage. J'en suis ressorti assez frustré, car il propose en réalité une synthèse de deux ouvrages non-traduits du même auteur :
Mohammed, Leben und Legende et
Allahs Liebling. Ursprung und Erscheinungsformen des Mohammedglaubens. Du coup, on lit les conclusions de l'auteur, mais sans les sources sur lesquelles il s'appuie... Dommage.
Que dit-il d'original sur Mahomet, le Coran et l'islam ? Reprend il la thèse d'une origine judéo-chrétienne nazaréenne, nestorienne ou ébionite ?
Ren' a écrit :
Alain.g a écrit :
Un texte de 2006 sur le net vante l'ouvrage de Gallez sur les origines de l'islam
E-M Gallez... sic.
Gallez a ses partisans. Voici l'extrait d'un texte sur sa thèse :
" Certains Judeo-chrétiens, réfugiés à Pella en Syrie, refusèrent de rentrer à Jérusalem occupée par les païens ou les Juifs. Se radicalisant, vénérant la mémoire de Jacques, l'évêque de Jérusalem (comme en témoignent plusieurs Apocryphes dans l'esprit apocalyptique du temps), ils décidèrent de s'isoler, se "réfugier au désert", dans la tradition juive, en attendant des jours meilleurs. Ils se dénommèrent "pauvres" (Ebionites) ou nazaréens.
La mouvance nazaréenne est difficile à cerner car nombre de ses écrits furent catalogués "chrétiens" dans la mesure où ils parlaient de Jésus ... Le judeo-nazaréisme, refusant de voir en Jésus un dieu, se redéfinit donc contre les chrétiens de type "apostoliques" (du fait de leur attachement à l'idée de continuité avec l'ancienne alliance et de leur foi en Jésus en tant que prophète, les ébionites se trouvaient en effet en opposition avec Paul et sa conception du salut), contre le judaïsme désormais unifié autour du rabbinisme, et contre l'occupant romain bientôt devenu chrétien, mais considéré comme païen.
L'archéologie en Syrie témoigne de la présence de ces communautés ; la toponymie ayant pour racine "nasara", très fréquente, témoigne de la présence de ces groupes dont l'idéologie, variant dans le temps et l'espace, n'est pas unifiée : on doit donc parler de mouvance plutôt que de secte proprement dite. Le judeo-nazaréisme alimenta pendant plusieurs siècle un esprit de révolte messianique et apocalyptique.Ainsi, Paul de Samosate, conseiller de la reine Zénobie qui se révolta contre toute attente contre Rome, a sans doute été un judeo-nazaréen ayant endoctriné la reine. Cet esprit messianique reste très présent en Orient jusqu'au VIIe siècle. Des vestiges retrouvés dans plusieurs villages peuvent témoigner de
liens tissés en Syrie entre les nazaréens et des tribus arabes, notamment les Qoraïchites, tribu de Muhammad, dont la toponymie témoigne également de l'implantation en Syrie. Muhammad lui-même épousa, dans la tradition islamique, Khadidja, dite parfois juive, mais qui serait plus probablement judeo-nazaréenne dans la mesure où son oncle, Waraqa, est dit être "chrétien" (en fait, "nasraniy", traduit par chrétien) converti (gagné aux idées politico-religieuses des ébionites ?) et versé dans les Ecritures hébraïques. Un hadith rapporte même que quand Waraqa mourut, la Révélation faite à Muhammad s'interrompit pour un temps. Ce fait, rapproché de bien d'autres, porte E-M Gallez à conclure que Waraqa fut sans doute un des principaux vecteur du judeo-nazaréisme auprès des Arabes et de Muhammad, auquel il enseigna ses doctrines sur un "Jésus-Messie" (expression que contient le Coran) devant revenir à la fin des temps. "