Jean R a écrit :
Foulquart a écrit :
Quant aux thèses "officielles", ce qui me dérange, c'est le sous-entendu derrière l'idée de thèses OFFICIELLES : .
Ne pourrait-on pas une fois pour toutes admettre qu'il y a bien des thèses officielles, celles qui sont enseignées dans les collèges et lycées ? Exemples, pour reprendre deux chevaux de bataille de Ferrand : Alésia, c'est Alise-Sainte-Reine... Jean-Baptiste Poquelin dit Molière a écrit toutes les pièces publiées sous le nom de Molière sauf une...
Non, car cela ne répond à aucune réalité. Premièrement, les sujets présentés par les ministères sont des propositions et les professeurs qui en ont le temps peuvent présenter des versions alternatives et certains ne s'en privent pas.
Deuxièmement, ces thèses font l'objet d'un consensus au niveau de la communauté des chercheurs dans les divers domaines concernés. Il y a quelques chercheurs hors-normes qui proposent des thèses controversées et malgré la publicité qu'ils peuvent avoir en dehors de la communautés historique concernée, il n'ont pas encore réussi à convaincre celle-ci.
C'est ce qui est important. J'apprécie Molière, mais je ne suis pas un spécialiste en littérature de son époque. Quand je vois que l'immense majorité des spécialistes de cette époque se rallient à l'option que c'est bien lui qui a écrit ses pièces, même si une ou deux personnes prétendent le contraire, je fais confiance à cette communauté.
Il est vrai que nous avons quelques exemples où une communauté d'experts s'est laissée berner sur le long terme. Mais justement, le fait qu'il n'y a que quelques exemples, démontre que sans être parfait le système est valide. Bien entendu, certains aimeraient que ce soit le "public" qui décide. Ou qu'on laisse "démocratiquement" le choix au citoyens de décider ce qu'il veut apprendre. J'ai beau faire comme je veux, je ne peux empêcher la Terre de tourner autour du Soleil, ni à celui-ci de tourner autour du centre de la Voie Lactée. Il y a des réalités qui sont au-dessus de ce qu'on pourrait décider par consensus ou en votant.
En fait, la réalité "officielle" est souvent celle qui se rapproche le plus de la réalité tout court, dans l'état actuel de nos connaissances. Quand nos connaissances évoluerons, la science "officielle" évoluera. On a la preuve de ces évolutions en jetant un rapide regard derrière nous. Accessoirement, il suffit d'acheter le numéro spéciale édité à l'occasion du centenaire de Science & Vie pour en avoir une autre preuve. Mais, je constate que les vérités "non-officielles" restent souvent engoncées dans leurs certitudes. Quelles évolutions depuis Hahnemann en ce qui concerne l'homéopathie ? Ou quelles évolutions dans le cercle restreints de ceux qui rejettent la relativité d'Einstein ? A part un cercle de quelques dizaines d'individus qui inondent de courrier tous les services administratifs qu'ils pensent pouvoir œuvrer pour l'abandon de la théorie de la relativité générale ? Ils ont un blog où ils recensent leurs actions, ne comptez pas sur moi pour vous en donner l'adresse. Ils se basent sur des travaux de scientifiques du début du XXème siècle prétendant qu'on n'a jamais vraiment répondu à leurs attentes (eux-aussi dénoncent la "science officielle").
J'aurais un grand doute sur notre démocratie, le jour où l'on reconnaitra le droit à diverses communautés d'apprendre à leurs enfants ce qui leur convient. Ce jour-là sera à marquer d'une pierre noire et signera la fin d'un esprit, celui des Lumières.