Kurnos a écrit :
Pour un comparatif entre les musulmans et les chrétiens de cette époque, d’après la littérature, donc des éléments théoriques, il me semble que l'on retrouve les éléments significatifs suivants :
- Pour les musulmans en état de supériorité les rapports avec les dhimmi sont codifiés dans les moindres détails, jusqu’aux modalités de communications verbales ou écrites, tout est formalisé, il n’y a aucune liberté dans la façon de communiquer et de se comporter. Si l’on s’en tient aux fatwas, l’inverse, l’état d’infériorité pour un musulman n’est pas toléré, un musulman ne doit pas être soumis à un non musulman, la soumission est proscrite.
- Pour un chrétien, à ma connaissance, il n’existe pas de textes généraux de nature supposée divine, qui codifient dans le détail le comportement de celui qui a le pouvoir dans la vie de tous les jours. De façon curieuse j’ai le souvenir de la recommandation suivante :
« Si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l'autre » Comment ne pas être plus soumis ?
cela ressemble à de la totale soumission ? . ce qui n’exclue pas des écrits qui recommandent la reconquête par tous les moyens.
C'est tout-à-fait cela, dans un cas une codification de la supériorité très précise, avec des adaptations selon la coutume locale. Ainsi l'obligation pour un chrétien s'il croise un musulman de descendre de son âne et à pied de passer sur la gauche du musulman, en s'effaçant. La remise de la djizya est soumise à des formalités d'abaissement.
Rien de tel dans la chrétienté normale, pas de règles d'abaissement pour les musulmans mais il y a quand quelque chose. La situation est différente dans les pays de reconquista comme la Sicile, puisqu'un auteur dit que les chrétiens ont réinventé une dhimmitude, peut-être Lewis ?
Kurnos, merci de votre témoignage, c'est bien un témoignage d'humilité qui était diffusé dans la tradition chrétienne. J'ai eu une gand-mère qui me disait que Jésus était avec les pauvres et n'aurait pas toléré qu'on maltraite un africain.
Par contre le "tends la joue gauche de l'évangile" n'est pas du tout une soumission, c'est un pardon de l'offense, autre chose.