Christian27 a écrit :
Il faut distinguer les motivations d'un duc ou d'un roi de celles de paysans, quand bien même ces derniers avaient largement de quoi tenir tête aux premiers. La première motivation de ces paysans était: la paysannerie. Et pour pouvoir l'exercer librement et sans contrainte ils se sont battus, cela à duré une centaine d'années avec de continuels combats toujours vainqueurs. Mais lorsque ils se trouvaient à combattre hors de chez eux et que c'était le moment de la moisson...au revoir messieurs on a plus urgent et ils rentraient moissonner.
Il faut relativiser un peu cela. Les soldats suisses, même quand ils étaient envoyés par la Diète, ne se battaient pas que pour la liberté. Dans le cas de la bataille de Novare, d'autres motivations étaient en jeu: un sentiment anti-français et l'envie d'en découdre avec eux, l'honneur (vu comme essentiel par Bangerter) et l'argent. Outre la solde mentionnée dans des messages précédents, il y avait également la possibilité de piller les territoires conquis ou d'obtenir des rançons. Ainsi, "Comme travail saisonnier, une campagne en Italie est donc très attrayante, pour un risque de mort ou de blessure somme toute modéré". (BANGERTER, Olivier,
Novare (1513): Dernière victoire des fantassins suisses, Paris: Economica, 2012, p. 70.)
Lordblackadder a écrit :
Ca dépasse un peu le cadre des Suisses, mais comment se fait-il que les formations de piquiers suisses arrivent à s'imposer face à la chevalerie européenne à la fin du XV et début XVI siècle ?
Toujours d'après cette étude, il faut préciser le rôle de la pique: "Elle n'est pas l'arme 'ancestrale' des Confédérés, elle n'a longtemps équipé qu'une portion marginale des combattants et elle n'a pas été adoptée en réponse à la cavalerie lourde." (
Opus Cit., p. 63) Et jusqu'en 1513, les fantassins suisses étaient surtout équipés de hallebardes.
La pique apparaît donc au 15e siècle (Bangerter mentionne la bataille d'Arbedo en 1422). Mais surtout, le pique n'était pas une arme pour contrer la cavalerie (d'autres batailles sans piques attestent cette théorie), mais bien de contrer l'infanterie.