Michel-Andre Levy a écrit :
Sur votre troisième point, effectivement les rois sacrés du vivant de leur père considéraient sur certains actes que leur règne avait commencé le jour de leur sacre, donc avant le décès de leur père. Ajoutons toutefois que ce n'était pas systématique. Et reconnaissons aussi qu'il est tout de même plus simple de ne faire commencer le règne d'un roi qu'à la fin du précédent, comme l'a fait "la postérité". Néanmoins ce point pourrait être pris comme argument, et j'ai omis de le faire, pour plaider en faveur de Philippe (II), et donc de Hugues (II). Si on considère que les Capétiens sacrés du vivant de leur père étaient bien rois dès la date de ce sacre, alors ces deux-là ont bien été rois, et il aurait été légitime de les numéroter.
Bonjour,
Ceci est mon premier post sur ce forum; j'en profite pour tous vous remercier pour vos contributions à cette discussion. Michel-André, je viens de commander votre livre, qui me semble passionnant. De nouveaux commentaires découleront sans doute de cette lecture!
En attendant, en réponse aux interventions concernant les rois associés, je ne pense pas qu'il y ait incongruité à les exclure des listes 'officielles'. Le but de la pratique était bien plus dynastique que politique: il s'agit surtout de sacrer le fils du Roi pour en imposer aux Grands du royaume et assurer une succession sans encombres, plutôt que de nommer un vrai co-gouvernant du royaume. Dans ce sens les rois associés font plus figure de 'vice-rois' et étaient probablement perçus de la sorte par les contemporains. A l'inverse, un Jean Ier n'eut pas besoin de sacre pour être considéré régnant; même si la 'loi salique' n'était pas encore acceptée, la règle qu'un fils aîné légitime succéderait automatiquement à son père l'était bien.
Par ailleurs nous disposons d'un exemple étranger à titre de comparaison: 'Henry, the Young King', fils d'Henry II, qui se trouvait dans une situation similaire aux premiers Capétiens, devant assurer la pérennité de sa dynastie d'Anjou (plus tard Plantagenêt).
The Young King ne régna pas seul, ses frères Richard the Lionheart et John Lackland succédant au père. Il n'est pas numéroté, mais au contraire des rois associés français, figure dans la plupart des listes de rois d'Angleterre. Ceci s'explique peut-être par son rôle politique important durant le règne de son père, davantage que 'Hugues II' et 'Philippe (II)'.