crazystory a écrit :
Narduccio a écrit :
Un potier néolithique n'aurait eu aucun besoin d'introduire les éléments culturels d'une esclave ...
Sauf s'il lui sous-traitait justement la phase déco du process...
Pourquoi l'aurait-il fait ? La décoration est ce qui permet de se distinguer de la concurrence. Il faut donc coller au goût du client. Pas de son esclave, non de celui qui a les moyens de payer. Si une culture dominait l'autre, usuellement, sauf quelques cas exceptionnels, le vainqueur a peu d'estime pour la culture du perant et il a tendance à magnifier sa propre culture. Du coup, le maitre n'aurait pas choisi des pots ou des vases décorés à sa manière par l'esclave. Cela semble donc indiquer que la relation était plus équitable. Autrement, les archéologues auraient une rupture culturelle franche et pas un panachage.
Penser que ses à-priori sont vrai à fait beaucoup de mal à l'archéologie. Ce n'est que lorsque les archéologues ont commencé à chercher à comprendre comment les sociétés "primitives" actuelles vivaient leurs relations entre elles qu'ils ont commencé à percevoir pourquoi il y avait des choses qu'ils ne comprenaient pas. Il faut observer les choses et puis proposer des explications qui prennent tout en compte. Le maintien des traits culturels mésolithiques ne peuvent pas s'expliquer si on n'envisage que des relations fondées sur la guerre et la domination. C'est l'un des points qui plaide en faveur d'une métisation généralement pacifique des 2 sociétés. Et çà correspond souvent à des récits faits par les premiers colons grecs. Le colon est souvent dans une situation paradoxale. Ils sont souvent un groupe compact, mais limité. Tant qu'ils ne se sont pas installés, ils sont très vulnérables. Tant qu'ils n'ont pas eu leur première récolte, ils dépendent de leurs réserves et de leurs voisins.
ll est possible que les colons soient plus nombreux que les représentants locaux du groupe indigène. Mais, ils sont souvent en très nette infériorité par rapport à la somme de tous leurs voisins. Il est illusoire de penser qu'ils vont conquérir la terre en massacrant tous les indigènes. Donc, dans un premier temps, ils doivent rechercher des accords. Parfois, ils doivent montrer leur force pour éviter qu'on leur interdisse de installer. Pendant un certain temps, il doit y avoir des échanges commerciaux entre les 2 sociétés. Il est possible qu'il y ai de la méfiance entre les sédentaires et les non-sédentaires. Mais, dans nos régions, les mésolithiques étaient en cours de sédentarisation. Si ce n'est totalement sédentarisés. En fait, dans de nombreux cas, les 2 peuples sont complémentaires. Les indigènes connaissent la région et les ressources locales. Les colons ont une production surabondante et ils croissent en population. Les sédentaires ont une mortalité infantile plus élevée. Tandis que la mortalité chez les chasseurs touche plus les jeunes adultes qui pratiquent la chasse.
L'arrivée de colons agriculteurs doit aussi perturber l'équilibre des chasseurs-cueilleurs. Souvent la répartition des tâches est ainsi faites : les individus jeunes et forts chassent; les femmes, les vieillards, les enfants restent au camp et ce sont eux qui cueillent. Lorsque des colons néolithiques s'installent, ils échangent sûrement leur production contre de la viande et des objets manufacturés. Du coup, l'appoint des femmes dans la société de chasseurs-cueilleurs diminue.