Barbetorte a écrit :
Les experts en linguistique ne se bousculant pas, je livre mes modestes réflexions.
Si l'on considère le nom de la commune de Saint Michel de Montaigne, (en occitan Montanha), à comparer avec le mot montagne, peut-être est-il permis de supposer que montaigne a fini par se prononcer montagne et que l'orthographe d'usage du nom commun a fini par s'y conformer mais que celle du nom propre est restée inchangée. Ultérieurement l'orthographe aurait dicté la prononciation actuelle du nom propre de sorte qu'aujourd'hui elle descend de la montAgne à cheval tandis qu'on lit les Essais de MontAIgne.
La prononciation de Versailles aurait-elle suivi de semblables tribulations ?
Il serait peut-être aussi opportun de rechercher si la prononciation en usage était la même à la cour et à la ville. Il me semble possible d'imaginer qu'à la cour on ait affecté une prononciation ignorant la diphtongue afin de se distinguer du vulgaire. Noël-Noël n'aurait alors fait état que d'un usage limité à la cour qui ne s'est pas perpétué.
Il me semble que la plupart des mots d'aujourd'hui en "agne", comme montagne, Bretagne, agneau ect.. s'écrivaient
aign, et devaient se prononcer ail+gn, phonétiquement très proche de "agne".
La façon dont on prononcerait Montaigne aujourd'hui, aurait donc été influencé par l'orthographe.
Le cas le plus flagrant de l'influence d'une ancienne othographe mal comprise, ayant entraînée la modification de prononciation, est le nom de famille Lefebure, qui ne devrait, en fait, pas exister.
Les "v" minuscules étaient toujours écrit "u", (et le V et U majuscules étaient toujours écrits "V"), ce qui fait que les Lefebvre, qui étaient écrits Lefebure, mais qui devait se prononcer "Lefèvre", se sont transformés pour certains d'entre eux, en "Lefebure"