Chateaubourg a écrit :
Mais pour les Jésuites, s'ils essayaient d'être proches du pouvoir pour l'influencer, ils ne considéraient pas le faire "à tout prix" et encore en "abandonnant l'essentiel", au contraire.
Il me semble pourtant, de mémoire que c'est bien ce que leur reprochaient les jansénistes; de prôner des assouplissements à la religion "pour la plus grande gloire de Dieu". AMGD, Ad majorem dei gloriam, leur devise, très révélatrice pour leurs ennemis.
J'ai toujours lu que les jésuites indiquaient alors dans leur enseignement, épris d'efficacité d'abord, les accommodements dont un chrétien pouvait user pour convaincre, dont par exemple la méthode de la restriction mentale, en réalité antérieure aux jésuites mais citée à leur encontre, c'était l'exemple de leurs méthodes..
Cette manière de penser la religion, jugée catastrophique, horripilait les jansénistes qui voulaient revenir à une doctrine de piété et de vérité tournée vers l'humilité et le dialogue avec Dieu. Un débat constant de la chrétienté.
Il y avait une haine des jésuites au 18è siècle, à la fois des jansénistes mais aussi des esprits acquis aux Lumières, tous hostiles par ailleurs avec les parlementaires à la royauté de droit divin et dont l'hostilité conduira à 1789.
Citation:
" C'est Martín d'Azpilcueta qui a défini de la façon la plus complète la doctrine de la mentalis restrictio ou restriction mentale. Navarrus soutenait que la restriction mentale se composait de vérités « exprimées partiellement dans le discours et partiellement dans l'esprit » et se fondait sur l'idée que Dieu entend ce qui est dans l'esprit de chacun alors que les êtres humains n'entendent que ce qui est prononcé. Par conséquent le devoir moral du chrétien était de dire la vérité à Dieu. Cacher un peu de cette vérité aux oreilles d'auditeurs humains était moral si on le faisait pour servir un plus grand bien. Celui qui se servait de cette doctrine pouvait répondre à haute voix : « je ne sais pas » à un interlocuteur humain et ajouter en silence « vous le dire » à Dieu ; par là il disait toujours la vérité (stricte mentalis).
La doctrine de la restriction mentale était intimement reliée au concept de discours ambigu, qui permettait en parlant d'employer des mots à sens double en exprimant ainsi une vérité littérale tout en dissimulant une signification plus profonde. Navarrus n'a été en aucune façon à l'origine de ces idées, mais il leur a donné une interprétation bien plus large et bien plus libérale que personne ne l'avait fait avant lui. D'autres penseurs et d'autres auteurs de la théologie catholique se sont prononcés en faveur de l'ambiguïté et de la restriction mentale. Bien que ces conceptions soient restées controversées à l'intérieur de l'Église catholique (qui n'a jamais officiellement adopté ou soutenu de telles doctrines), les jésuites en sont venus à favoriser cette façon de faire pour ses avantages évidents. " (wiki)