Guilhabert a écrit :
J'entre à peine dans ce débat.
En fait, je pense que le déclin a commencé au début des années 70
Dans les années 60 et jusque vers 1970, nombreux étaient les jeunes qui étaient attirés par les boulots sur machines outils. Je ne comptais pas le nombre de tourneurs et fraiseurs parmi mes copains !
Il ne faut certainement pas chercher du côté de la volonté des jeunes d'exercer tel ou tel métier...
Il y a encore des fraiseurs et des tourneurs en France, mais ils sont rares ceux qui travaillent avec des machines-outils françaises.
Guilhabert a écrit :
Jusqu'en 1985, on évoquait l'avenir industriel de la France. Ce thème était fréquemment discuté. Ensuite, on en a bien moins entendu parler.
A certains moments, certains politiques ont pensé qu'on était entré dans une ère post-industrielle et que l'avenir serait à la R&D, à l'ingénierie ou aux services. La désindustrialisation de la France semble avoir été très forte dans les années 2000. Mais, on sait depuis quelques années qu'il est difficile d'avoir une ingénierie forte détachée d'un service production.
Guilhabert a écrit :
Dans les lignes que je viens de lire, je n'ai pas trop vu évoquer les responsabilités des capitalistes français, très souvent aidés par l'Etat, mais se contentant peut-être des bénéfices directs de ces aides ...
Je pense que l'interventionnisme étatique a constitué le plus grand moteur de la ré-industrialisation de la France au sortir de la 2è guerre mondiale.
Je me souviens qu'un économiste et historien américain avait évoqué cette situation de la France et de son interventionnisme étatique, avec un regard positif. Je dois encore disposer du bouquin, quelque part, peut-être dans mon grenier... Je ne me souviens plus de son nom (à ce sujet, je formule un appel au peuple)
Voilà pour l'instant, mais je retournerai peut-être ici après avoir relu l'ensemble du fil et après avoir retrouvé ce bouquin.
Dans les années 50, l'intervention étatique a été vue comme quelque chose de très positif. Il fallait relever la France et l’État a pu intervenir pour déterminer des priorités ce qui a permit de se concentrer sur l'essentiel. Ensuite, dans les années 60-70, il y a eu des plans dont le but était de faire monter l'industrie en puissance sr des secteurs particuliers imaginés comme des secteurs d'avenir. Plusieurs de ces plans furent des échecs. Il y a eu quelques réussites, comme le nucléaire, par exemple. Mais, certains industriels ont eu leurs parts de responsabilité, que ce soit dans l'élaboration des plans que dans leurs non-réussite.
Dans les années 80-90, on a lancé des actions dans le but de préserver l'emploi ou de le développer. Dans certaines filières, il a été calculé qu'on aurait mieux fait de licencier les gens et de leur distribuer l'argent, cela aurait couté moins cher et aurait eu le même résultat final. Dans d'autres filières, en empêchant la modernisation, ces plans se révélèrent plutôt contreproductifs à terme. Comme, je l'ai dit plus haut, dans les années 2000, on a misé sur une mutation vers une société "post-industrielle". Or, la crise de 2008 a démontré que c'était un très mauvais choix.
En fait, divers pays on eut des politiques interventionnistes. Même des pays très libéraux. Le programme spatial américain des années 80, par ses effets, peut être assimilé à un plan de développement industriel. Et, le donneur d'ordre fût bien le gouvernement américain qui a défini les objectifs a atteindre en distribuant beaucoup d'argent et en laissant les industriels exploiter dans d'autres secteurs industriels les retombées du programme spatial.
Sur un autre ordre d'idée, il y a toujours eu l'espèce de dispute entre Boeing et Airbus au sujets des subventions étatiques. Airbus a été subventionné directement ou indirectement par les gouvernements de plusieurs pays européens. Boeing s'est contenté de recevoir des commandes des armées américaines pour réaliser des études d'engins militaires. Par un hasard totalement inattendu
, il se trouve que les retombées industrielles de ces études ont pu être utilisées pour des engins civils.