Puis-je me permettre d'éventuellement compléter les excellents commentaires de Pierma et De Villaret?
Je me permets de rappeler que 99% de nos médicaments sont issus de molécules naturelles, végétales ou animales.
L'étude de ces molécules (ainsi que les molécules tinctoriales) ont été le début de la chimie de synthèse dont le célèbre acide acétylsalicylique, isolé à partir du saule, mais également encore plus présent dans la reine-des-prés. L'enjeu économique était d'importance, et l'est encore actuellement.
La synthèse de ces molécules (quitte à les bricoler un peu) permet de déposer des brevets (juteux): l'industrie pharmaceutique se porte très bien, merci.
Ces industries étudient aussi les "vieux grimoires", des sorciers, chamanes et autres "rebouteux", à l'affut des indications de telle ou telle plante (ou bestiole) pour reproduire le principe actif en industrie.
C'est dire que, avant l'industrie pharmaceutique, les humains n'étaient pas totalement dépourvus de "moyens de se soigner" et ce depuis... "un temps certain", de Ötzi au code d'Hamourabi en passant par le papyrus de Leyde, Galien, Hippocrate, etc..
Il existe donc des plantes anti-virales, anti-bactériennes, anti-fongiques, cicatrisantes (dont pour les os: cataplasme de consoude), hémostatiques, anti-putrides, cicatrisante des brûlures, etc., ce qui permet malgré tout de "limiter les dégâts".
Dans les "astuces": Napoléon ne partait jamais en campagne sans un solide chargement de tonneaux de miel, certes pas pour le petit-déj' des soldats mais pour les soigner en cas de blessures: le miel est cicatrisant, anti-bactérien, anti-fongique (entre autres vertus).
Aussi: une toile d'araignée + du pain moisi, un pansement propre par dessus. Les toiles d'araignées sont actuellement à l'étude (scientifique) tant pour leurs propriétés "mécaniques" que pour leurs vertus "médicinales" (hémostatique, anti-fongique, anti-putride, anti-bactérienne). Pain moisi: la pénicilline EST une moisissure!
On connaissait aussi déjà l'importance se se laver les mains, ce qui élimine déjà pas mal de microbes, ainsi que l’asepsie des instruments, que ce soit avec de l'alcool ou en les passant sur la flamme (j'ai encore un bec à alcool, fonctionnel, dont il suffit d'allumer la mèche, afin de stériliser les instruments)
Niveau anti-douleurs: plantes anti-inflammatoires, mais aussi (avant) le chanvre quoique dans nos régions, son taux hallucinogène était assez relatif (il était plus à usage textile et fourragé), le pavot connu depuis.."un temps".
Celui-là a été en perte de vitesse, accusé au XVIème, d'être la "plante des sorcières" (le coquelicot aussi au passage, par des clercs un peu... "allumés"). En parallèle, l'église a lancé sa campagne "la vie est une vallée de larmes" ET "la douleur est rédemptrice".
"On" a aussi déclaré que analgésiques et somnifères "provoquait le décès des patients".
On ignore combien de pauvres gars ont claqué de choc opératoire et crise cardiaques sous la douleur de l'opération.
Il ne restait plus que "le bon coup de gnôle", et.. serrer les dents.. époque où "casser sa pipe" prenait son sens premier, et n'est devenu argotique par après.
Les analgésiques et somnifères puissants ont donc quitté les fac' de médecine jusque à assez récemment: il est vrai que, à ce niveau, la science a fait d'énormes progrès en matière d'anesthésie.
Gestion de la douleur: il y encore des progrès à faire et les pays anglo-saxons sont nettement moins "frileux".
Sinon: SI l'amputation est "punitive", il est de l’intérêt général que le condamné survive, afin de témoigner de l'ampleur de la punition.
Quant aux "gueules cassées" de naissance ou acquises, idem les handicaps et leur place dans la société ancienne: faites un tour dans les ouvrages de Philippe Charlier, médecin-légiste mais aussi paléo-pathologue. Ses études révèlent des éléments a contrario de nos idées reçues ou de discours d'intellectuels du temps passé.
PS: vu que ce forum est français et que l'herboristerie est interdite chez vous (pas en Belgique...), je ne vous mets pas le "catalogue" des plantes...