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Message Publié : 17 Avr 2015 10:59 
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Hérodote
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Bonjour à tous,

Je dois réaliser le commentaire d'un document. Il s'agit d'une instruction a M. le Comte de Stainville, ambassadeur du Roi à vienne, rédigée par le Cardinal de Bernis, le 13 juillet 1757.

Voici le document :

Citer :
En s'unissant à la Cour de Vienne, on peut dire que le Roi a changé le système politique de l'Europe ; mais on auroit tort de penser qu'il eût altéré le système de la France. L'objet politique de cette couronne a été et sera toujours de jouer en Europe le rôle supérieur qui convient à son ancienneté, à sa dignité et à sa grandeur ; d'abaisser toute puissance qui tenteroit de s'élever au-dessus de la sienne, soit en voulant usurper ses possessions, soit en s'arrogeant une injuste prééminence, soit enfin en cherchant à lui enlever son influence et son crédit dans les affaires générales.
Depuis que Charles-Quint, devenu seul héritier des maisons d'Autriche, de Bourgogne, d'Aragon et de Castille, eut réuni la couronne Impériale à celle de l'Espagne et de l'Italie, et à la possession des Indes, et que le caractère ambitieux de ce prince lui eut fait concevoir le projet chimérique de la monarchie universelle, la France regarda dès lors ce monarque et ses descendants comme des ennemis formidables ou du moins comme des voisins et des rivaux dangereux.
Ce système de la France a dû être invariable tant que la puissance de la maison d'Autriche a été trop à redouter, ou tant que les liaisons de cette maison avec l'Angleterre, ennemie naturelle de la France, ont pu paroître indissolubles.
Le Conseil de Henri IV, de Louis XIII et de Louis XIV [...] ont suivi à cet égard les mêmes maximes [...] Le Roi a suivi jusqu'en 1755 les maximes de ses prédécesseurs ; par le traité de Vienne il enleva à l'empereur Charles VI et à sa postérité le royaume des Deux-Siciles avec une partie du Milanois, et par le traité d'Aix-la-Chapelle, la Silésie entière et les États de Parme, de Plaisance et de Guastalla[...] Pour opérer de si grandes choses, Sa Majesté se servit en 1733 du roi de Sardaigne et en 1741 du roi de Prusse, comme le cardinal de Richelieu s'étoit servi autrefois de la couronne de Suède et de plusieurs princes de l'Empire, avec cette différence cependant que les Suédois, payés assez foiblement par la France, lui sont demeurés fidèles, et qu'en rendant trop puissants les rois de Sardaigne et de Prusse, nous n'avons fait de ces deux princes que des ingrats et des rivaux, grande et importante leçon qui doit nous avertir pour toujours de gouverner l'un et l'autre monarque plutôt par la crainte et l'espérance que par des augmentations de territoire. Il nous importe de même de conserver les princes de l'Empire dans notre système plutôt par des secours de protection que par des subsides, en général il faudroit que les uns et les autres dépendissent de nous par leurs besoins, mais il sera toujours bien dangereux de faire dépendre notre système de leur reconnoissance.

Telles ont été les maximes politiques de la France par rapport à la maison d'Autriche depuis François Ier jusqu'à nos jours. Il est bon de rappeler en peu de mots l'époque et les causes du changement qui vient d'y être apporté.
Avant et après le traité d'Aix-la-Chapelle, le Roi avoit clairement reconnu quels étoient le caractère et les principes du roi de Prusse : allié intéressé, ami peu fidèle, jaloux en secret de la puissance du Roi, de qui cependant il tient la Silésie, ce prince s'étoit plus d'une fois arrogé le droit de faire la paix et la guerre sans notre participation et toujours pour son intérêt particulier ; affectant en tout l'indépendance, tandis qu'il ne pouvoit cependant conserver son influence dans les affaires que par la nôtre, il était devenu en quelque sorte le législateur de l'Empire par la faute que nous avions faite en remettant entre ses mains le crédit qu'il nous appartient d'y conserver ; et tandis que la France, pour affoiblir le pouvoir de la cour de Vienne, ne cherchoit qu'à affermir et à étendre la puissance du roi de Prusse, qu'elle appuyoit même sur ce prince, comme sur une base solide, toutes les branches du système politique de l'Allemagne et du Nord, le roi de Prusse ne se servoit du crédit de la France que pour se l'approprier ; honteux d'être protégé par nous et ne pouvant se passer de l'être, il s'emparoit peu à peu de toute notre influence dans les affaires générales, comme si l'électeur de Brandebourg pouvoit jamais remplir en Europe la place qu'y occupe un roi de France.




Donc bien entendu je me suis intéressé à Bernis dans un premier temps. Lui qui fut chargé de négocier le retournement des alliances contre Frédéric II. Il écrit alors au Comte de Stainville, fait plus tard Duc de Choiseul, fameux ministre de Louis XV.

Je ne comprend pas comment tirer un plan correct de ce texte. Je veux dire, on voit clairement qu'il s'agit du renversement des alliances de 1756. Cela avait aboutit au traité de Versailles, on passait ainsi des alliances traditionnelles Prusse/France - Angleterre/Autriche à Autriche/France - Prusse/Angleterre (Traité de Westminster).

Bernis rappelle brièvement l'histoire entre la maison de France et celle d'Autriche, l'éternel conflit entre les deux monarchies depuis Charles Quint (l.8). Mais dans quel but ? Je veux dire, l'instruction date de 1757, or à cette date le traité de Versailles était déjà en vigueur non ? Le rapprochement entre les deux monarchies n'était dès lors plus une surprise ? Pourquoi rappeler de cette manière au Comte de Stainville l'affrontement qui perdura longtemps entre la France et l'Autriche ?
Quoi qu'il en soit le rapprochement des deux monarchies fut tout de même difficile. En 1749 encore l'Autriche n'avait pas pour ambition de se rapprocher de la France, pourtant Kaunitz reconnait que seule une puissance est capable de reprendre la Silésie à la Prusse : c'est la France. Mais en France les ministres restaient méfiants à l'égard de l'Autriche et préféraient l'alliance Frédéric II. Pourtant le traité de Westminster entre l'Angleterre et la Prusse réussit à faire ce que la diplomatie à échoué, peut-on dès lors considérer que le rapprochement entre la France et l'Autriche est en germe ?
Ensuite Bernis se livre à la critique de la Prusse en mettant l'accent sur le fait que la France l'a rendu trop puissante par des compensations de territoire (elle tient la Silésie de la France après tout). Le roi de Prusse n'agit que pour ses intérêts.
Pourquoi parle -il du traité d'Aix-la-Chapelle ? Certes le traité voit l'émergence de la puissance Prussienne mais peut-on réellement considérer que Louis XV avait reconnu (déjà) le caractère et les principes de Frédéric II ?

Je ne sais vraiment pas comment m'y prendre pour commenter ce document ... outre le rappel et la critique de Bernis je ne vois rien d'autre ... avez-vous des pistes ou des suggestions ?
J'avais fais un plan mais je crains qu'il ne réponde en rien à l’exercice ...
Merci par avance


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Message Publié : 17 Avr 2015 17:44 
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Polybe
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Vous pouvez tout de même mettre votre plan, nous pourrons réfléchir ensemble à partir de celui-ci.


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Message Publié : 19 Avr 2015 12:14 
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Hérodote
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Bonjour,

Je pensais tout d'abord mettre en lumière le difficile rapprochement entre la maison d'Autriche et de France en précisant les deux siècles de conflits précédent.
Une sorte de I - Le renversement des alliances
A - Le difficile rapprochement (Diplomatie avec Kaunitz, Bernis, Pompadour ...)
B - ? (Je souhaiterai parler de la Prusse et de l'Angleterre)
C - La France, alliée de l'Autriche (Traité de Versailles, d'abord défensif puis offensif, ...)
II - La guerre de sept ans
A -
B -

Mais comme je l'ai dis ... Ce plan ne répond pas à l’exercice, j'ai un mal terrible à comprendre cette instruction et ce que l'on peut en tirer ...


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Message Publié : 19 Avr 2015 21:35 
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Grégoire de Tours
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444 a écrit :
Je dois réaliser le commentaire d'un document. Il s'agit d'une instruction a M. le Comte de Stainville, ambassadeur du Roi à vienne, rédigée par le Cardinal de Bernis, le 13 juillet 1757.
J'avais fais un plan mais je crains qu'il ne réponde en rien à l’exercice ...

Quel besoin avez vous de faire un plan pour commenter un document ?...commentez le texte et vous verrez que le "plan" apparaîtra de lui-même.
Toutefois, comme vous semblez un peu "perplexe" sur le commentaire à apporter, et si cela peut vous aider, voici quelques pistes:

444 a écrit :
Une instruction a M. le Comte de Stainville, ambassadeur du Roi à Vienne, rédigée par le Cardinal de Bernis, le 13 juillet 1757.
Je me suis intéressé à Bernis dans un premier temps. Lui qui fut chargé de négocier le retournement des alliances contre FrédéricII. Il écrit alors au Comte de Stainville, fait plus tard Duc de Choiseul, fameux ministre de Louis XV.

1) S'agit-il "d'une instruction" ou "d'instructions" ? qui donne le ou les intruction(s) ? à qui ? à quel moment ? dans quel contexte ?...
2)Vous vous êtes intéressé à "Bernis", dites-vous, alors, qui est / était "Bernis" (d'où vient ce personnage, quelle est sa carrière, son parcours, son "caractère" supputé ou confirmé ? d'ou "parle" t'il au moment où il rédige cette missive (et lorsque je dis "où" je me réfère à quelle position non quel endroit, autrement dit quelle est sa charge ou fonction à ce moment...et à qui la doit-il ? :) ).
3) Itou pour le Comte de Stainville (et puisque vous mentionnez- et suggerez- que ce personnage est passé à la postérité sous un autre nom il serait utile de vous intéresser et que vous expliquiez en quoi et comment Choiseul est devenu fameux...donc, en quelque sorte de "tracer" ce personnage: d'où vient-il, qui est-il, en quelle position se trouve il à la date d'écriture de cette missive. comment s'est-il "trouvé" nommé à ce poste , depuis combien de temps ? quels "résultats" à t'il obtenu (ou reclame t'il d'avoir obtenu ) ?

444 a écrit :
on voit clairement qu'il s'agit du renversement des alliances de 1756.

Le texte récapitule différents épisodes, plus ou moins lointains, de la politique Royale mais pas spécifiquement ou uniquement ceux ayant jalonné le renversement d'alliances.
Relevez cependant que le pourquoi de cette récapitulation est expressément exprimé par Bernis à l'endroit de Choiseul lorsqu'il écrit: "Telles ont été les maximes politiques de la France par rapport à la maison d'Autriche depuis François Ier jusqu'à nos jours. Il est bon de rappeler en peu de mots l'époque et les causes du changement qui vient d'y être apporté."
Bernis est précisément là, en train de donner les instructions (du roi) à son représentant à Vienne.

444 a écrit :
on voit clairement qu'il s'agit du renversement des alliances de 1756. Cela avait aboutit au traité de Versailles, on passait ainsi des alliances traditionnelles Prusse/France - Angleterre/Autriche à Autriche/France - Prusse/Angleterre (Traité de Westminster).

Bernis rappelle brièvement l'histoire entre la maison de France et celle d'Autriche, l'éternel conflit entre les deux monarchies depuis Charles Quint (l.8). Mais dans quel but ? Je veux dire, l'instruction date de 1757, or à cette date le traité de Versailles était déjà en vigueur non ? Le rapprochement entre les deux monarchies n'était dès lors plus une surprise ?

Remettez les évènements dans leur juste déroulé et décrivez étape par étape ce qui en résulte:
- guerre de succession d'Autriche qui aboutit au Traité d'Aix la Chapelle (18 Octobre 1748)
Qui signe ce Traité, quelles en sont les dispositions et conséquences ?
- traité de "neutralité" de Westminter (16 janvier 1756)
Entre qui et qui ? Le pourquoi de ce traité ? dispositions et conséquences ?
-Traités (au pluriel) de Versailles (1er mai 1756 puis 1er mai 1757).
Que sont ces Traités, qu'est-ce qu'ils formalisent ?
-Début de la guerre de Sept-Ans (généralement daté du 29 août 1756 mais ayant des prémisses sur d'autres continents deux années auparavant). Quels sont les différents épisodes de cette guerre, les belligérants, les batailles....?
-Instruction de Bernis à Choiseul (13 juillet 1757)
Où en est-on politiquement et militairement à ce moment (La France, l'Autriche, la Prusse, l'Angleterre...) ? Depuis combien de temps Choiseul (le comte de Stainville) est il en poste ? et Bernis ?
Bernis ne serait-il pas, via ce qui vous semble être un récapitulatif, en train de transmettre et exprimer formellement ce que doit être, a été, est et sera la position de la France (du Roi de France) vis-à-vis de la cour autrichienne et des autres acteurs "géopolitiques" ?

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Message Publié : 20 Avr 2015 8:34 
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Merci pour votre aide !
ça m'ouvre un peu plus de "voies" sur le sujet en effet :)
j'y travaille aujourd'hui !


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Message Publié : 20 Avr 2015 9:36 
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Sans être moi-même historien, il me semble que les données à prendre en compte -qui viennent d'être largement énumérées - seraient plus faciles à mettre en ordre avec un plan. Dans le genre - je ne sais pas si c'est le meilleur :
- L'Autriche ancien ennemi héréditaire.
- Une évolution stratégique qui pousse à un changement d'alliance.
- Une nouvelle équipe chargée de mettre en place la nouvelle politique royale.

Je dis cela pour éviter de présenter tous vos résultats en vrac, mais ce plan reste chronologique.

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Message Publié : 20 Avr 2015 9:51 
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444 a écrit :
Merci pour votre aide !
ça m'ouvre un peu plus de "voies" sur le sujet en effet :)
j'y travaille aujourd'hui !


Serviteur,
Toujours un peu de soucis (à démarrer :) ) les commentaires de textes à ce que je vois.... B)
(by ze way, comment cela s'était passé avec celui sur l'Enéide, les barbares etc etc ...?)

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Message Publié : 20 Avr 2015 9:58 
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Pierma a écrit :
Sans être moi-même historien, il me semble que les données à prendre en compte -qui viennent d'être largement énumérées - seraient plus faciles à mettre en ordre avec un plan. Dans le genre - je ne sais pas si c'est le meilleur :
- L'Autriche ancien ennemi héréditaire.
- Une évolution stratégique qui pousse à un changement d'alliance.
- Une nouvelle équipe chargée de mettre en place la nouvelle politique royale.

Je dis cela pour éviter de présenter tous vos résultats en vrac, mais ce plan reste chronologique.



Quand je recommandais à "444" de commenter et que le plan ne manquerait pas de lui apparaître... :P
(on lui mâche quasiment le travail là, Pierma ! )

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Message Publié : 20 Avr 2015 9:59 
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Hérodote
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Merci Pierma pour cette idée, pour ma part je trouve ça plus que bien !

Si je procède par événement :

1748 : Traité d'Aix-la-Chapelle

En 1748 se produit la guerre de succession d'Autriche qui se termine par le traité d'Aix-la-Chapelle. Au traité se produit quelque chose d'étonnant, Louis XV renonce aux territoires acquis par la France, il rend par exemple les Pays-Bas à l'Autriche. Une puissance se dessine : c'est la Prusse. Elle conserve la Silésie. Ainsi Frédéric II apparaît comme le vrai vainqueur de la guerre de succession d'Autriche.
On reproche à la France et à Louis XV d'avoir « travailler pour le roi de Prusse ». En effet à Aix-la-Chapelle Louis XV souhaite la paix, le comte de Saint-Séverin qui représente la cour de Versailles dira : « Sa Majesté très-chrétienne a le souci de faire la paix non en marchand mais en roi ».
Rappelons la guerre de succession d'Autriche qui est un conflit né de la contestation de la prise en charge de l'héritage de Charles VI à sa fille Marie-Thérèse d'Autriche.
Considéré comme politiquement faible car étant une femme nombreux sont ceux qui convoitent l'héritage des Habsbourg. Dès 1740 Frédéric II qui avait succéder à son père, le « Roi-sergent » fait envahir la Silésie sans déclaration de guerre préalable.
La France n'avait pas vraiment accepter la prise de pouvoir de Marie-Thérèse et soutient donc la Prusse pour la Silésie en reconnaissant les conquêtes prussiennes de Silésie.
Bernis rappelle ces événements là : « Le Roi a suivi jusqu'en 1755 les maximes de ses prédécesseurs ; par le traité de Vienne il enleva à l'empereur Charles VI et à sa postérité le royaume des Deux-Siciles avec une partie du Milanois, et par le traité d'Aix-la-Chapelle, la Silésie entière et les États de Parme, de Plaisance et de Guastalla[…] ».

Revenons à la Prusse. Après Aix-la-Chapelle né incontestablement la puissance Prussienne. La Prusse possédait une armée déjà mieux organisée que l'Autriche, cela lui a permit de rapidement conquérir la Silésie. Mais le roi de Prusse aurait t-il pu mettre la main sur la Silésie sans le soutient de la France ? Pas si sur. Bernis rappelle que pour « accomplir de si grandes choses » le Roi de France s'est servit de la Prusse et de la Sardaigne. C'est là que se situe la rupture. Contrairement aux Suédois, utilisés habilement par Richelieu à son époque, la France à rendu la Prusse trop puissante par des compensations de territoire.
En effet la France se sent quelque peu trahie après la guerre de succession. Notamment par la paix séparée prussienne. La France se retrouve affaiblit, elle à un allié, la Prusse qui n'agit que pour ses intérêts personnels, elle a été confronté aux nombreuses batailles navales contre l'Angleterre et enfin elle est de nouveau en vive tension avec l'Autriche. En fait, au terme d'Aix-la-Chapelle Louis XV à déjà en quelque sorte préparé le renversement des alliances de 1756.

traité de "neutralité" de Westminter (16 janvier 1756)

L'Autriche souhaite récupérer la Silésie. Kaunitz dit « Une seule puissance est capable de nous aider à récupérer la Silésie : c'est la France ». Or la Prusse tient la Silésie grâce à la France et demeure encore l'ennemi héréditaire de la maison d'Autriche. Mais Marie-Thérèse ne renonce pas à la Silésie et débute les propositions secrètes. La France reste favorable à une alliance avec la Prusse et ne souhaite pas se retourner contre Frédéric II. L'opinion publique français est en effet toujours très hostile à l'Autriche.
Finalement c'est le traité de Westminster entre la Prusse et l'Angleterre qui fait ce que la diplomatie n'a pas réussie à faire. Le Royaume-Unie apparaît comme l'ennemi naturel de la France, notamment dans le Nouveau monde ou les deux pays se disputent les aires d'influences. Le traité de Westminster proclame la neutralité entre la Prusse et l'Empire britannique de Georges II.

George II recherchait des garanties pour le Hanovre qu'il craignait de voir envahie par la France. Pourtant après Aix-la-Chapelle les alliances traditionnelles avaient été maintenu, mais c'était des paix tendues plus qu'amicales …
La menace Russe pèse sur la Prusse, Frédéric II paraît alors vouloir renforcer l'alliance avec la France, il propose même à cette dernière l'occupation du Hanovre. Or Frédéric II n'a pas à redouté la menace française, plus lointaine que la menace Russe. Ainsi il révise son attitude et s'engage par le traité de Westminster. A Paris et à St Saint-Pétersbourg le traité sonne un coup de tonnerre.

Traités de Versailles (1er mai 1756 puis 1er mai 1757). : réaction de la France et de l'Autriche

Le traité de Westminster provoque le courroux de Louis XV qui signe dès le 1er mai 1756 le traité de Versailles, il met fin à plus de deux cents ans d'hostilité entre la France et l'Autriche. Le traité de Versailles amène à la guerre de sept ans qui va durer jusqu'en 1763.
Traité d'abord défensif puis offensif pour celui de 1757

La guerre de sept ans :
J'ai fais de manière très synthétique

- Déroulement de la guerre de sept ans :
Cinq puissances se trouvent opposés – Angleterre et Prusse d'un côté – France et Autriche de l'autre (avec la Russie qui c'était rapproché de la France contre la Prusse).
La guerre continentale se double rapidement d'une guerre coloniale et maritime entre la France et l'Angleterre.

Première phase de la guerre continentale, 1756-1757
15 octobre 1756 : capitulation de l’Électeur-roi face à Frédéric II qui élimine la Saxe-Pologne.
1er mai 1757 : alliance France -Autriche renforcée avec l'instauration de l'alliance offensive.
La Suède met en même temps son roi sous tutelle et adopte le rapprochement vers la France, l'Autriche et la Russie.
6 mai : Frédéric II est arrêté devant Prague par Charles de Lorraine.
18 juin : Frédéric II est battu à Kollin, sur l'Elbe par Daun. Il doit reculé.
On obtient sa capitulation le 8 septembre 1757. Frédéric II est le perdant de cette première phase.
⇒ L'instruction de Bernis le 13 juillet 1757 se situe dans ce contexte ou l'alliance France-Autriche semble avoir arrêter Frédéric II.

Seconde phase de la guerre continentale, 1757-1761
Frédéric II manœuvre habilement afin de dispersé les troupes de Soubise à Rossbach le 5 novembre 1757.
5 décembre 1757 : Victoire de la Prusse dans les marais de Leuthen.
23 juin 1758 : Défaite française par l'Angleterre à Krefeld.
25 août 1758 : bataille de Zorndorf contre la Russie.
12 août 1759 : bataille de Kunersdorf, désastreuse pour la Prusse.
1760 → les troupes Russe et Autrichienne rentre en Prusse et arrivent dans les faubourgs de Berlin
Succès maritime des Anglais en Inde et au Canada.

Maintenant je pense qu'il n'y a plus qu'ordonné cela en plan ? qu'en pensez-vous ?

@Elviktor : En effet les commentaires sont mes bêtes noires :( J'ai toujours un mal dingue à débuter ...
Le dernier sur Marseille n'était pas trop mal, en fin de compte j'ai eu une assez bonne note :)


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Message Publié : 20 Avr 2015 10:22 
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444 a écrit :

Maintenant je pense qu'il n'y a plus qu'ordonné cela en plan ? qu'en pensez-vous ?)


Ordonner en plan et y re-introduire le document et sa signification et valeur (en quoi est-il révélateur, qu'est-ce que précisément et/ou globalement ce texte nous dit et dévoile ?).

444 a écrit :

@Elviktor : En effet les commentaires sont mes bêtes noires :( J'ai toujours un mal dingue à débuter ...
Le dernier sur Marseille n'était pas trop mal, en fin de compte j'ai eu une assez bonne note :)

Ahhh oui: la fondation de Marseille !!
Je me réjouis pour vous de cette bonne note :)

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Message Publié : 20 Avr 2015 11:32 
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Elviktor a écrit :
Pierma a écrit :
Sans être moi-même historien, il me semble que les données à prendre en compte -qui viennent d'être largement énumérées - seraient plus faciles à mettre en ordre avec un plan. Dans le genre - je ne sais pas si c'est le meilleur :
- L'Autriche ancien ennemi héréditaire.
- Une évolution stratégique qui pousse à un changement d'alliance.
- Une nouvelle équipe chargée de mettre en place la nouvelle politique royale.

Je dis cela pour éviter de présenter tous vos résultats en vrac, mais ce plan reste chronologique.



Quand je recommandais à "444" de commenter et que le plan ne manquerait pas de lui apparaître... :P
(on lui mâche quasiment le travail là, Pierma ! )

oui je suis allé trop vite, désolé. Cela dit c'est une ébauche et à la lecture de ses commentaires, et en particulier du moment où sont données ces instructions, il est sans doute à remanier.

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Message Publié : 20 Avr 2015 17:28 
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Grégoire de Tours
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Pierma a écrit :
oui je suis allé trop vite, désolé. Cela dit c'est une ébauche et à la lecture de ses commentaires, et en particulier du moment où sont données ces instructions, il est sans doute à remanier.

Je trouve qu'il est plutôt bien réussi, il n'y a plus qu'à remplir. Le plan est fait.

@ 444 :

Ne pas oublier que la missive est datée de Juillet 1757 donc avant la bataille de Rossbach.
Côté Autriche si ceci peut vous aider.
Sur les conseils de Kaunitz (présent aux négociations de la paix d'Aix), M-Thérèse repousse les offres de l'alliance anglaise. Pour Kaunitz l'Angleterre est uniquement préoccupée par sa rivalité coloniale et maritime avec la France, elle ne serait donc d'aucune utilité pour reconquérir la Silésie. Cette alliance avec la France, Kaunitz la souhaite depuis 1749 car pour lui "...l'ennemi le plus grand, le plus dangereux et le plus irréductible..." des Habsbourg est le roi en Prusse.
Il est intéressant de noter combien la France reste sur des idées "qui ont fait leur temps".
Mars 1755 : le gouvernement anglais demande à l'Autriche de renforcer sa présence militaire aux Pays-Bas, anticipant un nouveau conflit franco-anglais. Réponses dilatoire de l'Autriche, Londres se tourne vers la Prusse (signature du traité de Westminster le 16/01/56) ce qui pousse la France à donner suite aux avances de l'Autriche (traité de Versailles : 01/05/56).---> convention de neutralité en cas de conflit avec des tiers et alliance défensive.
01/05/57, l'Autriche et la France envisagent le démembrement de la Prusse et le retour de la Silésie à l'Autriche.
Août 1957, un mois après la missive de Bernis à Stainville : Frédéric II ouvre les hostilités en attaquant la Saxe, alliée de l'Autriche pendant que Français et Anglais s'affrontent dans les colonies et sur mer. Louis XV tombera d'accord avec Kaunitz pour transformer l'alliance défensive en alliance offensive.
Bien sûr, il y a Kolin (18/06/57) et Frédéric II doit faire face à une attaque conjuguée des Suédois au Nord et des Russes à l'Est, Octobre 57 voit les hussards hongrois à Berlin mais il y aura Rossbach et Leuthen (O5/12/57). L'Autriche se verra obligée de négocier avec Frédéric II...
Cette lettre de Bernis est étrange lorsque l'on connait les rapports des deux hommes (Bernis/Stainville). Stainville n'ignore rien de ce que Bernis écrit. Est-ce -en filigrane- la démonstration que les amis d'hier peuvent devenir les ennemis de demain ? Après la disgrâce de Bernis, qui prend la place ?
- http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tien ... e_Choiseul
Bernis a peut-être été la grenouille de la farce, tant aveuglé par sa propre ascension il ne s'est pas senti "dépassé".

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Message Publié : 20 Avr 2015 18:15 
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Grégoire de Tours
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Citer :
18 juin : Frédéric II est battu à Kollin, sur l'Elbe par Daun. Il doit reculé.
On obtient sa capitulation le 8 septembre 1757. Frédéric II est le perdant de cette première phase.
⇒ L'instruction de Bernis le 13 juillet 1757 se situe dans ce contexte ou l'alliance France-Autriche semble avoir arrêter Frédéric II.

Certain de la capitulation de Frédéric II ou plutôt de l'Angleterre et du Hanovre (Kloster-Zeven) ?

Citer :
1760 → les troupes Russe et Autrichienne rentre en Prusse et arrivent dans les faubourgs de Berlin
Succès maritime des Anglais en Inde et au Canada.

Peut-être vous arrêter à 1757... D'autres que moi vous conseilleront mieux.
Le problème est que si vous allez jusqu'en 1760, pourquoi ne pas -dans ce cas- donner la fin, sinon on reste sur une sorte de "grande défaite" de Frédéric II.
1762 : avènement de Pierre III dont l'épouse n'est autre que la future Catherine II. La Russie se détache de l'Autriche, idem pour la Suède et dès 62, Frédéric II est de nouveau en Silésie. S'ensuit une négociation : l'Autriche laisse et Frédéric II s'engage à donner sa voix à l'archiduc Joseph pour le trône d'Empereur du Saint Empire.
La France perd "beaucoup" et en gage de renforcement de l'alliance franco-autrichienne gagne... Marie-Antoinette.

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"L'histoire remplit le vide du présent et se transforme elle-même en espérance !"


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Message Publié : 21 Avr 2015 9:50 
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Merci pour toute ces précisions ezio-auditore.
Citer :
Certain de la capitulation de Frédéric II ou plutôt de l'Angleterre et du Hanovre (Kloster-Zeven) ?


C'est du moins ce que mentionne Jean-Pierre Bois dans un ouvrage que j'ai de lui sur l'Europe

Est-ce judicieux de faire un bref rappel de la rivalité France/Autriche ? Et aussi de parler de la suite (seconde phase) de la guerre de sept ans ?

Pour le plan :

I - France/Autriche : les anciens ennemis héréditaires
A - L'éternelle rivalité depuis Charles Quint
--> Judicieux ou pas ? Ainsi on peut citer Bernis qui fait un bref rappel au comte de Stainville. Ne peut-on pas ainsi (brièvement) rappelé les conflits précédant et qui ont opposés la France à l'Autriche ?

B - Aix-la-Chapelle

--> J'ai voulu placer Aix-la-Chapelle ici afin de montrer que la politique de Louis XV avant le renversement de 1756 répondait aux maximes de ses prédécesseurs. Ainsi à l'issue d'Aix-la-Chapelle Louis XV reconnait à la Prusse la Silésie (qu'il a appuyé). Néanmoins il rends les territoires occupés par la France à l'Autriche. Ne peut-on pas dire que cette volonté de paix de Louis XV prépare, certes inconsciemment le renversement des alliances ?

II - Une évolution dans le système européen des alliances
A - Le traité de Westminster

--> Donc la Prusse qui en quelque sorte néglige son ancienne alliée : la France. Avec un traité de neutralité qui permet à George II d'être tranquille pour le Hanovre, ...
Donc transition directe vers le II.B.

B - La réaction de Vienne et de Versailles : le 1er mai 1756 et 1757

--> Ici on cite Bernis "les maximes de la France ... jusqu'à aujourd'hui (...)".
Traité d'abord défensif mais comme on l'a rappelé deviendra offensif. La France se positionne définitivement pour l'Autriche contre la Prusse. Tout ceci mène à la guerre de sept ans.

C - La guerre de sept ans

--> "état des lieux" quand Bernis écrit : c'est à dire vers la fin de la première phase continentale qui voit les succès français et Autrichiens. Les deux nouveaux alliés semblent avoir "arrêter" Frédéric II qui signe la paix via le Duc de Richelieu.
Serait-ce judicieux de continuer ici et d'aborder la seconde phase ?

III - Le Cardinal de Bernis et le Comte de Stainville : une équipe chargée d'appliquer la nouvelle politique royale.
A - La diplomatie au cœur des relations

--> Peut-on évoquer ici les rapprochements France/Autriche qui avaient eu lieu avant l'instruction de Bernis ? Je veux parler des négociations secrètes, ... et notamment évoquer la position de la France au départ réticente ?

C'est après que je ne sais que mettre. J'aimerai parler du fait que Bernis et le Comte sont chargés de "maintenir", "cultiver" l'alliance avec l'Autriche.
Que pensez-vous de ces sous-parties? J'ai cependant peur de ne pas laisser suffisamment de place au texte, le but n'étant pas de faire un cours magistral :s


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Message Publié : 28 Avr 2015 11:39 
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