ezio-auditore a écrit :
La République remplace la monarchie mais que signifie ce choix ? Un expédient pour assurer le fonctionnement de l'Etat en l'absence provisoire de monarque, une sorte de "Régence" ? Ou un système choisi pour lui-même et crédité de mérites positifs ?
Bonjour,
je reviens rapidement à cette question laissée en suspend.
C'est justement parce que penser 1848 c'est penser 1789 (et non 1793) que la monarchie a fini par s'écrouler et que la république a triomphé.
Comme vous l'avez rappellé, en 1848 l'idée républicaine évoque la Terreur, période de dénonciation, de peur et de violence. Mais elle a aussi renversé la royauté et sauvé la patrie.
La monarchie, malgré tous les efforts consentis, n'est jamais parvenue à retrouver une légitimité, et l'héritage révolutionnaire, omniprésent a eu raison d'elle. Car l'idée force de la Révolution, c'était le règne de l'égalité civique étendu au plus grand nombre, la participation de la nation au gouvernement, que Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe n'ont accordé que très partiellement.
Là dessus une relecture de Rosanvallon peut s'avérer pertinente. Aux yeux des hommes de 1848 la bourgeoisie s'est substituée à la noblesse dans l'exercice de la souveraineté. La république apparaît alors comme la revanche du peuple sur les élites car finalement la Restauration puis la monarchie de juillet restent une période où le pouvoir n'a jamais cessé d'être autoritaire et oligarchique.
A mon sens, la République s'est donc imposée d'elle même, au nom des grands principes de 1789 restés dans les esprits, mais retenus en otages par le souvenir de 1793.
Je pense également, comme Caesar Scipio, que c'est aussi la faiblesse des rois, de refuser d'utiliser la force contre leur peuple qui leur a coûté la monarchie.