La réponse y est, mais elle est écrite de manière scientifique. Il faut un peut comprendre les statistiques et le raisonnement scientifique pour la comprendre
Dans les faits, chaque français "descend" d'un nombre assez élevé de d’ancêtres. Si on regarde les ancêtres qu'il a de l'époque de Charlemagne, effectivement, il a plus d’ancêtres potentiels qu'il n'y avait d'européens vivant à cette époque. Mais, tous ces "européens" figurent-ils dans son arbre généalogique ? Ben, la réponse est compliquée et loin d'être binaire.
Effectivement, on peut postuler qu'il existe au moins un européen qui descendrait de tous les européens de l'époque. Mais, il faudrait réussir à faire son arbre généalogique complet pour y arriver...
On peut postuler que tous les européens vivant aujourd'hui et qui ont tous les européens de l'époque comme ancêtres ont Charlemagne parmi leurs ancêtres. Mais, tous les européens qui vivent aujourd'hui descendent-ils de tous les européens de l’époque ? Une partie de la réponse tient à ces deux phrases :
Citer :
Ce paradoxe démontre que les mariages entre cousins étaient fréquents et que les 66 millions de Français ont nécessairement un même ancêtre qui revient plusieurs fois, à des générations différentes, dans leur arbre généalogique. Ainsi, une personne née de deux cousins germains perd un quart de ses aïeux.
On pourrait imaginer des européens vivant dans une vallée très fermée où les apports génétiques externes furent des plus réduits. Ces personnes présenteraient une très forte consanguinité, et le nombre réel de leurs ancêtres serait très proche de celui de leur population de départ. Et sauf si Charlemagne a fait partie de cette population de départ, ces gens ne devraient pas en descendre.
Les généticiens des populations ont démontré qu'usuellement, même dans les sociétés les plus fermées, il y a quand même une union sur 5 qui serait exogène. Ce qui représente globalement 20% des conjoints qui seraient d'apports extérieurs. Donc, théoriquement il n'existe pas de société fermées au point où depuis 1200 ans, elles ne se soient reproduites que de manière endogène. Malgré tout, il est actuellement quasiment impossible de démontrer la réalité de cette affirmation, de même que son inverse. Pour y arriver il faudrait remplir l'une des deux conditions suivantes.
La première serait qu'il faudrait établir l'arbre généalogique exact de tous les les français en remontant jusqu'à l'époque considérée. Charlemagne ayant vécu de 768 à 814, on peut considérer qu'il a été sexuellement actif à partir de 782-83, il faudrait donc remonter à cette époque. La seconde serait de trouver un marqueur spécifique. L'idéal serait de trouver un marqueur dont il aurait la première occurrence. Si on trouve un tel marqueur, lorsque l'on aura fait l'analyse ADN de tous les français, on connaitra la réponse à cette question. Mais, il faudra tenir compte du fait que certains marqueurs ne permettent de retrouver que des filiations strictement matrilinéaires ou patrilinéaires. Dans le cas de marqueurs patrilinéaires, il suffit qu'il y ai une fille dans la filiation pour que le lien soit rompu ...
Bref, à la question : est que tous les français descendent de Charlemagne, la réponse pourrait être, ce n'est pas exclu, mais il est possible qu'un certain nombre de français ne descendent pas de Charlemagne. Si la question est formulée ainsi : quels français ne descendent pas d'un laboureur du IXème siècle après JC, la réponse est : sûrement aucun. Car, il est plus évident, pour l'immense majorité d'entre nous, que nous ayons des paysans et des ouvriers parmi nos ancêtres, plutôt que des nobles