Les chrétiens d'Afrique latine sont divisés. Dès 313, des chrétiens demande à l'empereur d'arbitrer leurs querelles. Les chrétiens d'orient se montrent également divisés. Le christianisme se veut un monothéisme, comme le judaïsme dont il est issu. Mais avec Jésus-christ, Dieu ne s'est il pas fait homme ? Dès les IIe et IIIe siècles, certains points de vue sont considérés comme hérétiques : l'adoptianisme (Jésus est un homme adopté par dieu lors de son baptême) et le docétisme (jésus n'a souffert qu'en apparence). Désormais, le problème se concentre sur la relation du "Fils" et du "Père". Un prêtre d'Alexandrie, Arius, voulant sauvegarder l'unicité de Dieu, estime que seul le père est incréé. Pour lui, Jésus, son fils, est une créature subordonnée à lui. Les adversaires les plus radicaux d'Arius sont "modalistes"; selon eux, le Fils est un aspect du Père.
En 325, Constantin convoque un concile à Nicée (en Turquie). C'est le premier concile œcuménique dans l'histoire du christianisme. Le terme œcuménique vient d'un terme grec signifiant "terre habitée", synonyme d'universel. En fait sur prés de trois cents participants, cinq seulement proviennent de l'occident (dont deux délégués de l’évêque de Rome et l'expert de Constantin, Osius de Cordoue). Sans aller jusqu'au modalisme le concile affirme que Jésus-Christ est "le Fils unique de Dieu". "Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de lumière, engendré, non pas créé, consubstantiel au Père". Le mot "consubstantiel" (ὁμοούσιος : homoousios) vient de la notion philosophique grecque d'ousia qui signifie "substance" ou "essence". En grec hellénistique ὁμοούσιος désigne aussi des alliages de métal. Seuls deux évêques soutiennent Arius; ils sont excommuniés et exilés avec lui. Cependant, certains gardent des réserves sur la définition nicéenne. Des camps se forment. Athanase, nouvel évêque d'Alexandrie est un nicéen strict, tout comme l’évêque de Rome . Mais d'autres, comme l’évêque Eusèbe de Nicodémie, restent proches de l'arianisme et c'est lui qui baptisera Constantin sur son lit de mort en 337. L'empereur, en effet a accepté le retour d'exil d'Arius, réhabilité par le concile de Jérusalem en 335.
Les successeurs de Constantin sont, en Occident, Constance qui est nicéen et, en Orient, Constance II, arien modéré. En 353, ce dernier devient également empereur d'Occident. L'arianisme modéré triomphe : Athanase et Libère, l'évêque de Rome, sont exilés. Le concile de Constantinople (360) présente le Fils comme légèrement subordonné au père. Eunome prône un arianisme radical qui nie toute divinité du Christ. tandis qu'en Cappadoce, l’évêque Basile son frère grégoire de Nysse et Grégoire de Naziance élaborent une théologie de la trinité : Père, Fils et Saint-Esprit, un Dieu en trois personnes.
Le revirement nicéen est soutenu par l'empereur Théodose. Il convoque un nouveau concile à Constantinople en 381, au cours de duquel la position de Nicée, réaffirmée, est complétée par l’indication de la divinité de l'Esprit-Saint. Un édit impérial proclame que son admis comme chrétiens que ceux qui partagent ces croyances.
En France, le baptême de Clovis marque un tournant dans la lute entre chrétiens ariens et chrétiens nicéens. A l'époque de ce baptême (vers 496, dit on), l’Italie est dominée par les Ostrogoths, l'Afrique latine par les vandales, l’Espagne et la Gaule méridionale par les Wisigoths, et les burgondes sont installés dans la vallée du Rhin. Tous sont des chrétiens ariens. La seule exception est due aux francs restés païens et le baptême de Clovis et ses guerriers francs va y mettre fin.
Aujourd'hui, le symbole dit de "nicée-constantinople" appelé le "credo" est considéré par les catholiques, la plupart des protestants et des orthodoxes comme énonçant les croyances fondamentales chrétiennes.
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