Arcadius a écrit :
Les Romains sont très procéduriers et très attachés à leurs traditions juridiques
J'ignorais cela, merci pour cet éclairage Arcadius.
En revanche, en ce qui concerne les changements qu'apporte le christianisme que tu évoques je ne pense pas qu'on puisse dire que l'esclavage n'est plus toléré grâce à l'avénement du christianisme impérial sous Constantin.
Certes, et c'est très important, c'est une grande avancée,
- une possibilité nouvelle de sortir du statut d'esclave apparait, la
manumissio in ecclesia, l'affranchissement dans l'Eglise, via le pouvoir de l'evêque.
- et d'autre part, me semble t-il, une régression globale de l'arbitraire des maîtres est voulue et codifiée par le législateur dont l'idéologie change.
Mais cela ne fait pas disparaître l'esclavage antique proprement dit.
J'ai été très étonné en lisant des vies de Saints d'Orient (ceux du désert de Judée par exemple) de constater qu'on trouvait durant l'antiquité tardive des exemples d'esclaves attachés à des monastères. Ils étaient traités avec humanité me semble t-il (il faudrait que je me replonge dans les formidables écrits de Cyrille de Scythopolis, Jean Moschus etc), mais leur existence demeurait apparemment assez banale, en tout cas dans certaines régions.
Au cours des siècles qui suivent la chute de l'Empire d'Occident (mais là je vais être sans doute plus approximatif dans ce que j'écris), une mutation/diversification du statut juridique de l'esclave antique se produira progressivement mais il me semble qu'elle sera plus due au tarissement de la conquête de nouveaux captifs (un processus qui commence déjà au Bas-Empire), et plus encore à la ruralisation du système économique qui amène de nouvelles formes de non liberté (servage entre autres), qu'à une volonté supposée de l'Eglise d'abolir l'esclavage antique.