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Message Publié : 01 Nov 2015 22:07 
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Marc Bloch
Marc Bloch

Inscription : 10 Fév 2014 7:38
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Localisation : Versailles
Je voulais savoir si les parlementaires étaient réellement populaires dans l'opinion publique sous Louis XVI.

En effet, la suppression des parlements semble avoir été décidée sans hésitation en 1790. Et Voltaire je crois les détestait (il appelait les parlementaires les "bœufs tigres"). Mais au XVIIIe siècle et même avant (guerres de religion ou fronde) il me semble que les parlementaires avaient bénéficié de l'appui du peuple à Paris et en province.


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Message Publié : 02 Nov 2015 21:08 
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Jean Froissart
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Inscription : 28 Avr 2006 23:02
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Localisation : Orne
Ils étaient plutôt populaires à l'époque d'Henri IV et de Louis XIII (qui est la période que je connais un peu, et je ne peux pas me prononcer pour les autres périodes).

Généralement, ils étaient bien instruits, parlaient bien, avaient de l'argent, recherchaient la paix, s'occupaient parfois d'associations caritatives.
Leur métier était utile puisque la société a besoin d'hommes de loi et de juges.
Il formaient un petit contre-pouvoir, par exemple en s'opposant à Concini, Mazarin et autres escrocs.
Ils étaient dans les premiers rangs lors des processions, à la messe, etc. Tout le monde trouvait ça normal.
Certains étaient scientifiques comme Fermat, ou aidaient les scientifiques comme Peiresc.
Certains écrivaient des livres qui étaient appréciés, comme de Thou et surtout Du Vair.
Dans ses Historiettes, Tallement des Réaux ne critique pas beaucoup les parlementaires.
Il me semble qu'il y eu très peu de pamphlets contre les parlementaires.


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Message Publié : 05 Nov 2015 10:54 
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Hérodote
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Inscription : 05 Nov 2014 20:52
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Sur internet on trouve ceci: http://www.parlements.org/publications/congres_CIHAE_2006_Frederic_Bidouze.pdf


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Message Publié : 05 Nov 2015 12:12 
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Inscription : 27 Oct 2007 9:34
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Localisation : Myrelingues la brumeuse
D'abord c'était quoi le parlement en France ? Ce n'était pas une institution politique et représentative comme le parlement anglais. C'était avant tout une cour de justice. Il y en eu jusqu'à 14 en france. certains sont de venus tristement célèbres comme le parlement de toulouse avec l'afaire calas, celui de Provence à Aix étant considéré comme l'un des 3 fléaux de Provence avec le Mistral et la Durance.

Les parlementaires étaient donc des magistrats qui avaient acheté leur office. Ils n'étaient pas représentatifs de la population et ils ne devaient donc avoir aucun pouvoir politique. Sauf que le parlement de Paris avait un privilège, celui d'enregistrer les édits royaux. Il lui est arrivé de refuser à plusieurs reprises de les enregistrer Qu'a celà ne tienne, Le roi en qualité de Grand Justicier pouvait ordonner leur enregistrement au cours d'une séance solennelle qu'on appelait "Lit de Justice".
Donc s'il est avéré qu'a plusieurs reprises les remontrances du parlement ont été en phase avec les souhaits du peuple, ce n'est que coïncidence, les parlementaires étant plus soucieux de leur intérêt à eux

_________________
C'est l'ambition qui perd les hommes. Si Napoléon était resté officier d'artillerie, il serait encore sur le trône.

Mr Prudhomme


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Message Publié : 05 Nov 2015 19:37 
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Marc Bloch
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Inscription : 10 Fév 2014 7:38
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Localisation : Versailles
Je sais parfaitement que les parlementaires étaient des magistrats. Il n'en reste pas moins étrange que cette institution qui a été en pointe contre l'absolutisme de Louis XV et Louis XVI a été supprimée sans hésitation dès le début de la Révolution (loi des 16 et 24 août 1790).

Je sais aussi que les parlements de province enregistraient aussi les édits royaux !


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Message Publié : 05 Nov 2015 20:55 
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Inscription : 27 Oct 2007 9:34
Message(s) : 2625
Localisation : Myrelingues la brumeuse
Probablement qu'ils n'étaient pas si populaires que ça, et que leur rôle de juges n'était pas tellement bien vus de la population.

En outre seul le Parlement de paris enregistrait les édits. Vieille survivance féodale ou le roi était "juge en son parlement"

_________________
C'est l'ambition qui perd les hommes. Si Napoléon était resté officier d'artillerie, il serait encore sur le trône.

Mr Prudhomme


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Message Publié : 05 Nov 2015 21:55 
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Marc Bloch
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Inscription : 10 Fév 2014 7:38
Message(s) : 4404
Localisation : Versailles
Je regrette de contredire Élgor mais il me semble tous les édits royaux devaient être enregistrés et pouvaient faire l'objet de remontrance par les parlements de province.

Un exemple au hasard : https://books.google.fr/books?id=LnYPAA ... ne&f=false

Par ailleurs le parlement de Bretagne n'a enregistré l'edit de Nantes qu'après deux lettres de jussion du Roi . Wikipedia dit ceci à ce propos " Il a été enregistré le 25 février 1599 par le parlement de Paris. La plupart des parlements des pays d'états enregistrèrent l'Édit en 1600 (le roi dut envoyer une lettre de jussion au parlement d'Aix et deux au parlement de Rennes) ; seul le parlement de Rouen n'enregistra l'Édit qu'en 1609"


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Message Publié : 06 Nov 2015 10:42 
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Jean Froissart
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Inscription : 28 Avr 2006 23:02
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Localisation : Orne
Effectivement, les parlements de province enregistraient aussi les édits royaux, du moins sous Louis XIII et avant, mais je ne suis pas certain que cela fut toujours le cas par la suite.

Je pense comme vous, Jerôme, que le respect de la population envers les parlementaires s'est atténué au fil des ans, ce qui explique les actions des révolutionnaires sans opposition significative.

Les rois Louis XII et Henri IV étaient assez favorables aux parlements. Ils y voyaient des alliés, qui pouvaient les aider.

Au début des guerres de religion, de nombreux parlementaires ne soutenaient pas Henri IV, mais ils ont changé de position après la mort d'Henri III et après la conversion d'Henri IV. Les relations furent parfois un peu difficiles par la suite, comme lorsqu'il fallut enregistrer l'Edit de Nantes, mais dans l'ensemble les parlementaires et Henri IV s'entendirent assez bien. L'une des raisons est certainement que la noblesse de robe (les parlementaires anoblis grâce à leur fonction) était récente. C'était des fils de médecins, de riches commerçants, qui avaient fait des études de droit. Henri IV avait besoin d'eux pour faire bloc contre certains anciens nobles, qui étaient tentés de profiter de la faible légitimité d'Henri IV due à son lien familiale éloigné avec l'ancien roi, et due à ses options religieuses.
Le très habile ministre des finances, Sully, instaura la taxe, dite de la Paulette, qui obligeait les parlementaires à payer un droit annuel. Cela aurait pu être défavorablement perçu, mais en contrepartie, Sully garantissait la transmission héréditaire des offices des parlementaires. A long terme, cette transmission fut néfaste à la popularité des parlementaires qui devinrent peu à peu une sorte de caste indienne.

Sous la régence de Marie de Médicis, il faudrait distinguer deux périodes, avant la monté de Concini pendant laquelle les parlementaires étaient plutôt d'accord avec la reine, et après pendant laquelle les parlementaires deviennent de plus en plus mécontents.

Louis XIII, avec ses problèmes d'élocution et son caractère impulsif, n'aimait pas beaucoup les parlementaires. De plus Richelieu non plus ne les aimait pas parce que les parlementaires étaient majoritairement opposés aux dépenses militaires, et ne comprenaient pas le soutien aux protestants allemands et suédois durant la guerre de Trente ans.
Richelieu augmenta fortement le nombre des présidiaux. Ce sont des juridictions locales, qui prennent le travail des parlementaires pour les affaires peu importantes, mais nombreuses. A long terme, ce fut néfaste aussi pour les parlementaires, puisque le peuple a constaté que la justice était rendu de plus en plus souvent par les juges des présidiaux et de moins en moins souvent par les parlementaires qui devenaient inutiles.

Un événement assez marquant fut la Révolution anglaise, puisque c'était le parlement anglais qui se révoltait contre le roi. A partir de là, Louis XIII, Mazarin, et Louis XIV, firent tout ce qu'ils purent pour rogner les pouvoirs des parlementaires. La formule contestée, mais symbolique, "l'Etat c'est moi", ne concerne pas seulement le désir de ne pas avoir un Premier Ministre puissant, mais aussi de ne pas avoir de parlementaires puissants.


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