Bonjour, ash! Est-ce que le 30 rue de Pontoise peut-être le lieu de l'ancien hôtel d'Aumont ou de Vendôme? J'ai une photo d'une pièce d'une vieille carte de Saint-Germain-en-Laye, et sur cette carte l'hôtel d'Aumont est juste à l'est de l'hôtel de Noailles. Je vois aussi la propriété de l'ancien hôtel de Vendosme (peut-être Vendôme--l'écriture est trop petite pour mes yeux) juste à l'est de l'hôtel d'Aumont, de l'autre côté d'une rue (peut-être la rue Pontoise). Je crois que Louis de Noailles a acquis l'hôtel d'Aumont et l'a détruit pour agrandir sa propriété. À sa place, il a posé l'entrée de l'hôtel de Noailles et une écurie.
Aussi, j'ai une livre dans lequel j'ai trouvé une "Liste Générale des Habitants" de Saint-Germain-en-Laye en l'an 1848 quand il était publié (pages 102-126). Je sais que l'an 1848 est après l'époque du marquis de La Fayette, mais peut-être ce livre peut vous donner des indices pour la recherche.
Dans ce livre je vois une entrée pour "Quentin de Villiers, propriétaire, rue de Pontoise, 30" (page 122). Je ne sais pas si les anciens numéros d'adresse sont les mêmes aujourd'hui.
Aussi, ce livre contient une chapitre au sujet des anciens hôtels (pages 274-279). Il fait mention de l'hôtel de Vendôme était rue de Pontoise, 26.
Et il y a une bonne description de l'hôtel de Noailles (pages 63-66):
L'hôtel de Noailles, bâti pour le maréchal duc Maurice de Noailles(1), gouverneur de la ville et du château de Saint-Germain, sur la fin du xviie siècle, par Jules-Hardouin Mansard , l'architecte du château de Versailles et de l'hôtel des Invalides de Paris , était, à l'époque de sa splendeur , l'une de ces belles habitations de grands seigneurs, qui ressemblaient presque à des maisons royales par leur richesse et par le style grandiose de leur construction. Cet hôtel, situé alors entre la ville, dont il était séparé par la rue de Noailles et la forêt de Saint-Germain, fut vendu pendant la révolution à M. Bézuchet, ensuite partagé par lots et revendu à des particuliers : il n'en reste plus guère que l'orangerie et les deux corps de logis , réunis autrefois par une belle galerie de passage , qui fut détruite pour continuer la rue actuelle, dite de Louis-Philippe, jusqu'à la route de Poissy.
Son entrée, fermée par une belle grille aux armes de Noailles(de gueules à la bande d'or), s'ouvrait en demi-lune sur la place de Pontoise en face de l'une des grilles du Parterre. Cette entrée, d'un grand style, était ornée de vases sculptés en pierre, dont plusieurs ont été conservés jusqu'à nos jours.
La première cour était couverte de deux tapis de gazon et plantée de plusieurs allées de marronniers. An bout de cette avenue, une seconde grille la séparait de la cour d'honneur, d'où l'on entrait directement à l'hôtel par un beau péristyle décoré, dans le goût du temps, de groupes d'enfants et de trophées d'armes qui existent encore.
Ce péristyle conduisait, à droite, aux grands appartements et à la chapelle; à gauche, au corps de logis destiné aux hôtes du maréchal et aux gens de service , qui avait une sortie sur la rue de Noailles. Le pavillon de droite renfermait, outre les appartements habités, une galerie vitrée où l'on admirait, l'histoire de Tobie , de Parrocel d'Avignon, remplacée dans la suite par de beaux paysages d'Hubert Robert , le peintre des Catacombes de Rome, dont l'abbé Delille a si heureusement raconté, dans son poème de l'Imagination (ch. iv), l'aventure dramatique. Une glace placée vis-à-vis de la porte extérieure de cette galerie réfléchissait la vue de la forêt de Saint-Germain et laissait apercevoir, au bout d'une longue allée, la perspective du joli château du Val.
"Cette belle habitation , dit un voyageur qui a visité Saint-Germain en 1830, avant que l'hôtel et le parc de Noailles fussent devenus un nouveau quartier de la ville, cette belle habitation, aujourd'hui en vente, appartenait au célèbre acquéreur de châteaux, Bézuchet.... Son absence ne m'a pas permis de visiter l'intérieur, dont il emportait toujours les clefs avec lui... Un vaste parc de quatre-vingt-deux arpents, distribué en jardin anglais avec le goût particulier qui caractérisait le maréchal de Noailles, formait l'agrément spécial de sa maison de plaisance.... Il y avait amené des eaux qui l'animaient et l'embellis saient; il les avait semées d'îles et peuplées d'animaux aquatiques, comme il avait peuplé de statues et parsemé de bosquets, de rochers, d'allées tortueuses, de chaumières et d'ornements de toute espèce l'immense étendue du parc... Mais le temps a tout dévasté, et l'on ne se douterait pas même, continue notre voyageur, qu'il y en ait jamais eu. Des masures tombant en ruines indiquent d'anciens ermitages, d'anciens pavillons, d'anciens moulins à vent, d'anciennes chaumières, etc. Une vieille tour, en forme de vieux tronc d'arbre parfaitement imité, et frappée aujourd'hui d'une vieillesse réelle, laisse voir dans son état de décrépitude les moyens artificiels auxquels elle devait le secret de sa ressemblance, et c'est encore ce que j'ai trouvé de moins détruit dans cet enclos."(2)
Tel était l'état de ce parc que nous avons vu dans toute sa beauté. On y remarquait une foule d'arbres étrangers et curieux, entre autres un beau hêtre rouge qui subsiste encore, et quelques cèdres du Liban parfaitement acclimatés sur notre sol(3). Dans les aliénations partielles qui ont eu lieu, les ruines mêmes ont disparu en grande partie, et la rivière a été comblée. Tous ces ornements rustiques, dont on faisait grand cas à cette époque, ont été les uns rasés, les autres conservés ou restaurés avec goût. L'ermitage a été rebâti avec élégance, l'orangerie est devenue une maison habitable; la glacière, couverte d'un gros rocher factice, a été conservée dans toute son originalité; mais on ne retrouve plus aucune trace du labyrinthe, ni de la forteresse défendue par des remparts et des ponts levis, ni de la tour de Marlborough, ni du fameux tronc d'arbre dont parle M. V. deVilliers, et qui contenait, du temps des anciens maîtres de cette résidence princière, un charmant boudoir décoré par Wateau avec toute la grâce et la finesse de son talent.
Au moment où nous écrivons ces lignes, ce terrain est coupé de larges rues tirées au cordeau, qui se garnissent chaque jour de nouvelles maisons et de jardins; et l'on peut espérer que dans quelques années ce quartier, auquel il ne manque jusqu'à présent qu'un nombre suffisant d'habitations, jouira de la prospérité que sa position lui garantit à tous égards.
(1) Le duc de Noailles fut nommé maréchal de France à la fin du mois de mars 1693, et prêta serment le 28 du même mois. (Mémoires du marquis de Dangeau. )
(2) Vaysse de Villiers, Houles de Paris au Havre, etc.
(3) On sait que les cèdres du Liban, qu'on voit à Paris , au Jardin des Plantes , à la Malmaison, à Saint-Germain et ail leurs, ont été importes en Fiance par le naturaliste Danbenton.
(Reference: Rolot et De Sivry. Précis Historique de Saint-Germain-en-Laye. Saint-Germain-en-Laye: Beau, 1848.)
_________________ Auteur du livre Dear Heart: Nest of Doves, premier d'une série de fiction historique racontant l'histoire de La Fayette, publié sur Amazon
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