Walsingham a écrit :
Il me semble qu’on a deux débats distincts. Le titre de ce sujet est “quels sont les batailles décisives de l’histoire de France”. J’interprète cela en quelles batailles ont « changé le cours de l’histoire » et sans lesquels le destin de la France aurait été différent.
En ce sens, je considère qu’il doit y en avoir très peu, car comme dit dans mon message que vous citez, l’histoire sur le temps long fait beaucoup plus de place aux « forces profondes » qui sous-tendent les situations géopolitiques de l’époque. E.g. pour Waterloo, citée par Rivoli dans son message initial, que Napoléon ait gagné ou perdu ne change rien, sa situation était de toute façon inextricable et il aurait fini par perdre.
Ce que vous mentionnez est l’intérêt de ces batailles comme jalon pour se représenter ces périodes. On est alors plus dans l’analyse de l’historiographie autours de ces batailles, de pourquoi elles sont devenues célèbres, ce qui est un tout autre sujet.
Quant aux lacunes des connaissances de bases en histoires, n’étant ni historien, ni prof d’histoire et ni en contact avec des étudiants, je ne me pense pas être apte à commenter.
Il semble que distinguer des batailles décisives dans l'Histoire de France, c'est flatter un peu notre goût historique, notre goût pour les batailles télégéniques...celles que l'on imagine sur grand écran, les plus esthétiques, les plus sanglantes, les plus légendaires aussi... avec un aspect dramatique : la patrie en danger à Valmy, seul contre tous pour Austerlitz, la fin d'une révolte pour Alésia...
Quant aux lacunes des élèves sur les batailles, les repères chronologiques... en tant qu'enseignant, je peux donner mon avis. Déjà, dans un premier temps, les repères chronologiques ne sont heureusement pas que des batailles. Ensuite, je trouve que les élèves d'aujourd'hui reçoivent un enseignement qui leur permet de comprendre les évènements (ou en tout cas d'essayer de le faire), certainement dans un plus petit nombre, alors qu'il y a quelques années (et lorsque j'étais élève, c'était le cas) on enseignait des dates et des évènements sans les comprendre (du genre Marignan 1515) : aujourd'hui, quand j'enseigne à mes 5e la bataille de Bouvines, je leur montre en quoi elle est importante, en quoi elle révèle les évolutions du pouvoir royal et de l'image du roi... Mais je ne ferai pas le détail de toutes les batailles du Moyen âge...
Enfin, je sais tous les reproches que l'on peut faire aux enseignant sur le non-apprentissage des repères : c'est possible, et je sais que beaucoup le font, d'enseigner encore des évènements importants aux élèves... Ne faisons pas nos "historiens" nostalgiques qui critiquent l'enseignement actuel de l'Histoire, responsable de tous les maux des français... Oui, il est encore possible de donner des dates à apprendre aux élèves, et peut-être le faisons-nous de manière plus logique qu'avant ! En tout cas je l'espère !