Miaim04 a écrit :
Ce qui me pose le plus problème, c'est de démontrer en quoi la démocratie est un régime qui "combat" la famine?
Au sens strict, ce n'est pas un régime politique qui "combat" famine, mais plus la manière de l'appliquer. Prenons un exemple extrême, Hitler et ses disciples avaient compris que lors de la PGM le soutien populaire avait été perdu lorsque les difficultés de ravitaillement des civils étaient devenues insurmontable. Donc, cela a été une priorité pour le régime nazi. Pendant l'offensive en Russie, des unités militaires allemandes ont été requises pour moissonner les champs dans les zones conquises. Ils ont aussi accaparé tout ce qu'il était possible d’accaparer. De plus, si les civils des pays occupés devaient se serrer la ceinture, sauf ceux qui avaient accès au marché noir, ce n'était pas le cas des civils allemands.
En fait, jusqu'à la fin de 1943, les assiettes allemandes débordaient. Au prix d'une sacrée disette dans le reste de l'Europe occupée. L'Allemagne du IIIème Reich n'était pas une démocratie, tout le monde en convient, pourtant, ce régime percevait qu'ils auraient une certaine adhésion populaire tant que les assiettes seraient pleines. Donc, les assiettes débordaient. On pourrait prétendre que pour les allemands, et seulement pour eux, le régime du IIIème Reich fut un régime qui combattait la famine.
A travers cet exemple, on voit bien que ce n'est pas la nature du régime qui compte. Le NSDAP était un parti très corrompu et où il y avait un très fort clientélisme. Ce sont des éléments qui favorisent plutôt l’accaparement des richesses et donc de la nourriture par quelques privilégiés. Bref, théoriquement, si on reste dans les schémas classiques, le régime du IIIème Reich n'aurait pas du faire une priorité du fait que les assiettes allemandes soient pleines. Mais, Hitler se voyait en sauveur de la population germanique et il avait compris qu'il aurait une certaine adhésion tant que les estomacs germaniques ne seraient pas vides.
Dans un régime démocratique qui fonctionne bien, les dirigeants, s'ils veulent être réélus se doivent de contenter, autant que faire se peut, les aspirations de la population. Comme pour les gens, il y a aussi une
pyramide des besoins (Wikipedia) pour les sociétés. Celle des sociétés est en fait calquée sur celle des besoins des individus. On voit clairement que les premiers besoins, les besoins fondamentaux, sont : faim, soif, sexualité, respiration, sommeil, élimination. Si on regarde bien, ce sont les premiers besoins pour lesquels les hommes se sont unis et que sont apparues les premières communautés, il y a environ 10 000 ans. Et ce sont les besoins qui sont assurés par les niveaux organisationnels les plus proches des populations. Clairement, le niveau communal dans la plupart des cas. Sauf pour la sexualité qui reste du domaine privé. Mais, ce sont les maires qui assurent les mariages, ce qui est l'une des formes sociales de manifestation de la sexualité. Après viennent les besoins de sécurité, et les archéologues nous apprennent que les murs de protections sont apparus dans un second temps.
Un gouvernement qui n'arriverait pas à garantir les besoins physiologiques fondamentaux de la société n'aurait pas une grande légitimité auprès de sa propre population. Dans un régime totalitaire, ce n'est pas rédhibitoire. En démocratie, çà l'est.