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Almayrac a écrit :
bonjour Nebuchadnezar, sur vos 6 points généraux je noterais quand même qu'il ne peux s'agir d'invariant culturel et qu'il y a des cas ou ils sont dépassés.
Bonjour Almayrac, pas de problème. C'est fait pour discuter !
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cela reste valable dans le cas de population en croissance démographique sur un territoire encore recouvert par un biotope primaire mais dés le XIIème siècle en europe c'est obsolète. La mise en valeur des territoire atteint rapidement un optimum lié à la culture de celui qui l'exploite.
Pour l'agriculture et l'Europe médiévale, effectivement. Mais les territoires peuvent avoir d'autres atouts : mines, carrières, littoral, fleuve ou qualité défensive... Il y a toujours une bonne raison pour s'emparer de certains territoires, d'autant plus qu'ils paraissent riches.
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Sur la durée le pacifiste tient plus longtemps que le fort : que reste t'il de l'empire Mongol aujourd'hui, comparez le à l'expension du Bouddisme qui a débordé largement la zone de survie.
Je n'oppose pas le pacifisme au bellicisme. Je dis juste que l'emploi de la force est indispensable pour propager, ou au moins défendre, une culture. Même si le bouddhisme est fréquemment cité en contre-exemple, je peux rétorquer que celui-ci entre dans l'Histoire lorsqu'un État en fait sa doctrine officiel : l'empire Maurya. Par la suite, quand il perd son appui et se trouve face à une religion qui le combat par la violence, comme l'islam, il perd toujours.
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C'est ce que l'on constate dans le cas général et je me pose la question : pourquoi ?
Est-ce qu'il existe un cas dans l'histoire ou le fondement du pouvoir a été autre chose : capacité artistique, capacité scientifique ou technique ?
Est-ce que l'avénement du pouvoir papal répond à ce paradigme ?
La force militaire est un des attributs de l'État, mais ce n'est bien entendu pas le seul. Pour perdurer, celui-ci doit évidemment se baser sur d'autres activités. Pour la domination artistique et scientifique, cela est d'autant plus facile que les conquêtes militaires ont ramené de l'or et des esclaves.
Clio a écrit :
Raisonnement typiquement européanocentré. Il y a eu des guerres bien avant les États, bien avant la politique, et dans dehors des cités et des territoires (tous ces concepts sont d'ailleurs théorisés en Europe ou au Moyen-Orient) puisque la guerre est aussi un élément de culture (souvent lié à la religion) comme chez certaines tribus amazoniennes, ou chez les Maoris et les Aztèques.
Il suffit de prendre une définition large de la politique : un chef de tribu, quand il tranche les conflits entre ses sujets, fait de la politique. De même, lorsqu'il décide où son peuple fera paître son troupeau. Si la pâture en question est occupée par des concurrents, il y aura une guerre pour permettre l'application de cette politique.
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Et comment expliquez-vous l'idéal guerrier chez le héros grec, le samouraï japonais et le Masaï ? Si l'objectif de la guerre était seulement de conquérir l'herbe forcément plus verte du voisin, on se demande bien pourquoi certains conquérants (des Assyriens jusqu'à Tamerlan) ont délibérément pratiqué la destruction du territoire ennemi, qui entre temps était donc devenu le leur... Ce n'est pas un hasard si dans l'Antiquité, la guerre revêt tout un cérémonial religieux. Il y a une initiation guerrière comme il y a une initiation religieuse.
La guerre ne vise pas la conquête, mais peut avoir pour objet de prélever sur le territoire visé les ressources qu'il n'est pas possible de développer chez soi.
Dans le cadre des conflits entre nomades et sédentaires, on peut rappeler que le développement des peuples nomades basés sur l'exploitation extensive des troupeaux de bétail, leur ôtait l'accès à des produits alimentaires ou des outils qu'ils devaient prendre aux sédentaires.
Quand une caste guerrière se développe au sein d'un État, l'influence politique interne de cette caste pourra influer sur le comportement de cet État vis-à-vis de ces voisins. On est donc bien dans le cadre d'une guerre qui découle de la politique. Il en est de même lorsque la guerre résulte de considérations religieuses.