Rivoli a écrit :
La bataille des frontières se termine le 23 aout 1914, entre le 23 aout et le 5 septembre c'est la retraite, du 5 septembre au 13 septembre c'est la Marne.
Spécieux. La retraite peut très bien être englobée dans la bataille plus générale des frontières. De toute manière, c'était parfaitement clair dans mon message, donc c'est au mieux du chipotage.
Un livre récent qui montre bien à quel point cela dépend du périmètre étudié :
La bataille des frontières : Joffre attaque au centre 22-26 août 1914, de Jean-Claude DELHEZ, chez Economica, campagnes et stratégie, 2013. J'en déduis que pour l'auteur de ce livre ma foi hétérodoxe dans son approche mais bien documenté, la bataille des frontières a duré au moins jusqu'au 26 août...
Rivoli a écrit :
Le chiffre de 313 000 comprend les mois d'aout et septembre, donc les batailles des frontières, de Lorraine et de la Marne.
Effectivement, j'ai écrit trop vite. Mais toujours est-il qu'il y a des chiffres qui ne trompent pas : 80 000 soldats français perdus du 20 au 25 août, et rien que 52 000 tués, blessés ou prisonniers le 22 août 1914 dans le secteur central de l'offensive française (IIIe et IVe Armées) - 17 000 morts pour ce seul secteur, sans doute près de 27 000 si l'on ajoute ceux des Ire, IIe et Ve Armées.
80 000 tués, blessés et disparus français en cinq jours, à opposer aux 163 000 tués recensés pour toute la bataille de Verdun du 21 février au 15 décembre 1916 (près de dix mois donc), ou même aux 313 000 tués, disparus ou prisonniers du 5 août au 13 septembre 1914 (soit cinq semaines), cela ne fait donc pas de cette dernière la bataille de Verdun la plus meurtrière de la guerre, loin s'en faut.
Et les derniers mois de la guerre sont très meurtriers aussi, si ma mémoire est bonne. Il y a donc un véritable mythe de Verdun qui ne s'est pas construit sur des éléments objectivement quantifiables, mais sur un ressenti subjectif, une intention politique et psychologique, bref un effet moral. C'est d'ailleurs un phénomène intéressant à étudier, tout comme la perception de Verdun du côté allemand, qui a un côté bien moins cathartique.
CNE EMB