Bonjour,
Je pense que ce genre de terrain est à éviter en bottant sur l'anachronie sinon c'est le dérapage. Je présente mes excuses à Narduccio pour ce qui va suivre mais sa bonne volonté à expliquer un parallèle HS (anachronisme etc.) peut donner ceci :
Narduccio a écrit :
...Examinons d'abord Napoléon. Depuis 1804, il poursuit un rêve, faire la paix et assoir sa dynastie.
Je trouve cet examen biaisé et bien angélique avec en grand vilain
"La perfide Albion" et en grand gentil, voire une victime : NB... S'il prend l'héritage de l'histoire française, il se doit aussi de prendre l'héritage de la Révolution avec ses outrances et une volonté belliqueuse dirigée vers l'extérieur.
Resservir les clichés entraîne un blocage de reflexion car nous avons toujours cette même difficulté à analyser objectivement les périodes que nous considérons comme "glorieuses" de notre Histoire. Si nous sommes gagnants, nous sommes "grands" ; lorsque nous buvons le bouillon, ce sont les autres qui trichent.
Jeter un voile discret sur ce qui fut l'Espagne est un peu osé et amènerait à jeter le même voile sur ce qui fut la Tchéquoslovaquie et là, Anglais comme Français semblent muets face à ce nouvel
"Alexandre".
Citer :
En 1812, quand il entre en Russie, il espère détruire l'armée russe, imposer une paix au Tsar et pouvoir retourner en France s'occuper de son fils et des affaires internes.
Soyons sérieux. Quant aux affaires internes évoquées, elles prennent déjà l'eau.
Citer :
Mais, la campagne de Russie tourne au désastre car les armées ennemies se dérobent, qu'elles l'entrainent de plus en plus loin. Surtout qu'ils pratiquent la politique de la terre brûlée et que la logistique devient un sacré casse-tête.
Il semble surtout que NB ne sache plus se renouveler et cherche en vain une bataille avec deux armées qui se font face. Il sera toujours dépassé devant le phénomène
"guerilla" quant à la politique de la terre brûlée, ce n'est pas nouveau, ceci date... Au chef génial d'anticiper : que faudrait-il faire en tant qu'agressés ? Servir la soupe aux envahisseurs ? Leur présenter le pays sur un plateau d'argent ou proposer une collaboration où -pour un temps- il semble que ce soit la meilleure option ? A long terme ceci ne peut fonctionner, on le verra avec la Bavière, le Wurtembourg et la Saxe. Certain (la Bavière) sauront au dernier moment choisir le bon camp.
La logistique était déjà fort étrange au départ de cette campagne, pas adaptée : des grands maréchaux suivis de leurs fourgons de vaisselle d'or et tout à l'avenant... Voyant les Polonais ferrer leurs chevaux pour la glace, ceci n'a eu pour réaction que les railleries françaises etc.
Citer :
Les peuples qui habitent sur ces terres ne l'intéressent pas et leur sort lui est indifférent.
Ceci je l'attribuerais à NB, il suffit de lire les qualificatifs lorsqu'il évoque le peuple russe ou
"sa rente" considérant la conscription.
Citer :
Hitler n'attend pas qu'on lui déclare la guerre, il choisit son moment et fonce.
Parce-que NB sera toujours dans la guerre défensive ?
Et la suite est aussi sujette à discussion (généraux, armée, faiblesses logistiques... quant on songe que les
"clés" de l'armée pour le retour sont données à un Murat...).
La France aussi n'en pouvait plus de reconnaissance tant que l'empereur fut vainqueur, la Grande Armée aussi se nourrira sur le sol conquis et bien malin est celui qui peut avancer que :
"Jamais on aurait -même si ceci eut été possible à ce moment- envoyé du blé à une France ayant des problèmes frumentaires".
Le pillage est évoqué, il faut voir à quoi serviront les églises orthodoxes : la plupart du temps en écuries et ce qui ne fut pas brûlé par les Russes fut dynamité par l'Empereur.
Citer :
Alors, je sais, la mode est aux comparaisons, pas toujours saugrenues, d'ailleurs. Mais, les comparaisons valent quelque chose si elles sont complètes et si on ne s'arrête pas au verni et qu'on va au fond des choses.
Parfois, il vaut mieux shunter ou accepter que toutes nos gloires ne furent pas exemptes d'une certaine odeur.
Citer :
Napoléon a réformé le pays, il l'a modernisé, lui a donné la possibilité d'aller de l'avant.
Tout ceci est su et d'aucuns pourraient vous dire que pendant un moment, Hitler aussi en enfermant toute opposition réussit à donner l'illusion.
"
Modernisation du pays", "
allez de l'avant" : il était difficile de tomber plus bas. Alors oui, le fameux code civil, le franc, la banque de France... C'est vrai mais ceci n'est pas sorti de l'unique cerveau d'un homme. Il y avait eu du travail en amont et l'intelligence de Bonaparte de s'entourer d'hommes de valeur et pendant un temps de les écouter, de discuter, d'échanger, de trancher.
Voici que le
"nationalisme" allemand devient une tare. Pourquoi ? Parce-que outre-Rhin, on ne supporte plus l'arrogance française qui laisse des pays ruinés avec bonne conscience, parce-que la France si elle n'est pas en tête ne supporte pas d'être la "voiture balai" ? Que l'on ne peut considérer qu'un pays agisse pour sa grandeur avec des méthodes similaires aux nôtres ? Et voici le dérapage.
Ce n'est pas une question mais une constatation scolaire que ce parallèle.
Vaut-il par son intérêt historique ?
J'en doute. Je trouve que ceci est le type d'interrogation à mettre dans le même sac que la fumeuse niaiserie de ceux qui se posent des questions -bien présentées au départ- sur la Shoah par exemple : on connait la suite.
Merci de votre explication Narduccio mais je n'ai pas pu lire le post avant d'envoyer le mien.