Jerôme a écrit :
Bref on parle de révolution, on simule la révolution, mais en fait on place le désir et la liberté au centre de tout.
Mais absolument. Et c'est tant mieux. Faites l'amour pas la guerre. Auriez-vous souhaité que l'on revive une insurrection communarde ?
Pas un mort, pas un coup de feu pendant le mois de mai proprement dit, c'est à mettre à l'honneur du pays.
Citer :
Or désir et liberté sont les mamelles du capitalisme libéral...qui n'hésite pas à susciter le désir (via la publicité).
ça ressemble à une analyse marxiste. Vous réalisez ce que vous dites ?
Si chaque fois que j'éprouve un désir ou que j'agrandis mon espace de liberté je deviens un suppôt du grand capitalisme, là j'ai un problème insurmontable. (Et si vous pensez que les acteurs de mai 68 étaient influencés par la pub...)
Citer :
Conclusion donnée par Kundera : la jeunesse révoltée fut la collaboratrice inconsciente du capital.
Diable !
Je dirais qu'elle a été initiatrice d'une évolution des pratiques autoritaires et des modes de vie, des moeurs aussi, qui se faisait attendre dans une France sclérosée.
Mais ça c'est la France : les Suisses ou les Scandinaves (entre autres) ont vécu la même évolution sans qu'il soit besoin de soulever le peuple. Aron le disait :"Ce pays ne fait pas de réformes, il fait des révolutions." Ce que De Gaulle corrigeait en disant :"Il fait des réformes à l'occasion des révolutions." Hé oui, Charles, c'est bien analysé... mais il ne savait pas qu'il serait victime de ce phénomène franco-français.
Citer :
Quand on voit l'évolution ultérieure des acteurs de mai 68 et leurs épigones, on pense à la formule de Napoleon : "dans les révolutions, il y a ceux qui les font et ceux qui en profitent"
Il n'y a pas eu que des Serge July. Parmi ceux qui ont pris cette "révolution" au sérieux, il y en a beaucoup qui ont interrompu leurs études et en éprouvent encore aujourd'hui une grande amertume. Pas mal de casse, en fait.