Pas d'infos précises mais quelques remarques :
Citer :
Les embusqués débusqués étaient-ils fusillés pour l'exemple, envoyés au front dans des bataillons disciplinaires ?
Pourquoi fusillés ?
Un embusqué n'est pas un déserteur, c'est un homme théoriquement apte au combat qui a réussi à y couper par un moyen parfaitement légal : ajournement pour raison de santé, travailleur aux compétences jugées indispensables à l'arrière, affectation à un poste non combattant - l'embusqué type, aux yeux des poilus, c'était l'affecté au service automobile sur le secteur de Paris. On disait dans les tranchées qu'embusqué s'écrivait avec un A, le A qui formait l'insigne de ce service.
Dans ces mêmes tranchées, on reconnaissait aussi qu'on était pratiquement toujours l'embusqué de quelqu'un.
La chasse aux embusqués, ce sont les conseils de révision, qui reviennent sur des décisions officielles et légales prises en d'autres temps et affectent l'homme au service armé. Duhamel, dans un chapitre de "Civilisation", décrit l'un de ces conseils.
La guerre se prolongeant, les hommes manquant, on raclait les fonds de tiroir. Je me rappelle d'images où des soldats qui avaient déjà perdu une jambe parcouraient, en béquilles, un dérisoire parcours d'obstacles, une baderne ayant proclamé "Même un unijambiste peut faire son devoir". Heureusement, on n'alla pas jusque-là, mais je peux vous citer l'un de mes arrière-grands-oncles, grièvement blessé dans les Vosges en 14, puis à Souchez dans l'Artois le 14 octobre 1915, qui le 8 novembre 1916 fut tout de même jugé encore bon pour l'artillerie lourde. Il est mort de la grippe espagnole quatre semaines avant l'armistice.