En fait de recherches, je m'aperçois que l'article de Wiki sur la Perestroïka est bien documenté et fournit des explications intéressantes.
Tout d'abord les réformes lancées paraissent sensées et solides :
Citer :
1. Restitution (mais pas la vente) de la terre aux paysans, qui bénéficient de baux à très long terme (50 ans), pour des exploitations personnelles ;
2. Autorisation pour les particuliers de créer des entreprises unipersonnelles ou des coopératives (restaurants, salons de coiffure, petit artisanat, petites entreprises de vente, etc.) ;
3. Tentative de libéralisation de l'activité économique des grandes entreprises d'État, en responsabilisant le personnel (sur la qualité des produits fournis en lien avec les prix de vente et les revenus des employés, élection des directeurs, autonomie financière) ;
Les causes de l'échec tiennent à trois points essentiels :
1. L'absence de cadre juridique pour le fonctionnement de cette nouvelle économie :
Citer :
le système de planification centralisée est démantelé sans qu'aucune autre structure économique de marché efficace ne soit mise en place. Contrairement à la Chine, la mise en place d'une législation clairement capitaliste (droit de l'entreprise, droit des faillites, droit des contrats, droit bancaire, droit de la propriété foncière, droit du travail, etc.) n'est pas voulue par le régime de Gorbatchev, attaché aux valeurs du communisme
2. Le sabotage des réformes par les cadres du PCUS attachés à leur pouvoir :
Citer :
l’arbitraire reste omniprésent et les cadres conservateurs du PCUS font tout pour entraver ces réformes, car ils ne veulent pas perdre leurs privilèges et leurs pouvoirs. L'instauration d'un véritable climat de confiance, garanti par une législation précise respectée par l'État, indispensable pour la réussite des réformes, échoue.
3. La corruption du parti et l'absence de cadre juridique permettent la confiscation d'entreprises par un PCUS devenu semi-maffieux :
Citer :
Cette « dérive mafieuse » du Parti est très importante, les nouveaux « hommes d'affaires » para-mafieux profitent des lacunes du droit des affaires pour s'accaparer les richesses du pays, tandis que l'inflation galopante réduit à néant les économies des simples citoyens.
En fait Gorbatchev a lancé les bonnes réformes, mais sans les cadrer juridiquement et donc sans se donner les moyens d'en réprimer les dérives. Un système capitaliste - car les réformes vont bien dans ce sens - ne peut émerger de façon efficace lorsque l'absence de contrôle aboutit à une prédation anarchique des sources de richesse. Pour résumer, les réformes sont victimes d'un essaim d'accapareurs, sans retombées positives pour le peuple.
L'absence de cadre juridique et par conséquent d'une police économique constituent la faiblesse mortelle de cette démarche. Là encore, je trouve que Gorbatchev a péché par naïveté : créer de nouvelles structures privées sans imaginer toutes les convoitises qu'elles allaient attirer.