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Jean-Marc Labat a écrit :
...le roi Jean II fit apanage du duché à son fils Philippe...
J'ai recherché des sujets à ce propos et il existe "
les guerres de bourgogne" ou quelque chose dans ce style où Kehl intervient avec raison.
[
Il est courant de lire que le roi Jean concéda le duché de Bourgogne à son fils Philippe en "
apanage". ...
le statut des apanages changea ...
à partir de 1314 fut introduite une clause de masculinité : l'apanage devait faire retour au domaine royal en cas d'absence d'héritier mâle ...
Mais en 1363, dans l'acte de concession du duché de Bourgogne, le roi régla la question de la succession en précisant qu'il faisait ce don "
à perpétuité"
en faveur de Philippe "le Hardi" et de "
ses héritiers issus de son propre corps et procréés en légitime mariage".
Il n'y avait aucune restriction concernant le sexe de l'héritier car le roi s'était conformé non au droit des apanages mais à la coutume du duché de Bourgogne qui admettait la succession par les femmes. Néanmoins l'acte portant cession de la principauté prévoyait un retour au domaine royal si la lignée ducale s'éteignait.
Le retour au domaine y était prévu puisque par règlement successoral de 1361, le duché y avait été rattaché...]
Il faut en effet se souvenir qu'
au décès de Philippe Ier de Bourgogne/de Rouvres,
trois personnes se partagent son héritage :
---> sa grande tante
Marguerite de France (fille de Philippe V et épouse de Louis de Nevers, 1er comte de Flandre) pour les
comtés d'Artois et de Bourgogne---> Jean de Boulogne, comte de Montfort (oncle de sa mère) pour les
comtés de Boulogne et Auvergne---> Jean II "
le Bon" pour le
duché de Bourgogne et non en tant que roi mais par plus proche par le lignage
Ceci lui sera contesté par Charles II de Navarre qui ira jusqu'à demander l'arbitrage du pape.
[...
même si ce rattachement avait été à titre temporaire. ...
cette clause de rétrocession -sans doute destinée à parer une éventuelle revendication du roi de Navarre en cas de décès ...
de Philippe "le Hardi"- n'excluait pas cependant la transmission du duché en ligne collatérale. ...
60 ans plus tard ...
Philippe "le Bon", dans le contrat établi en vue du mariage de sa soeur Marguerite ...
fit figurer une clause selon laquelle, s'il venait à mourir sans héritier, sa soeur recevrait le duché de Bourgogne en partage.Une telle disposition rendait donc ...
inopérante la clause du retour au domaine.]
Ingelrii a écrit :
1ere étape avec le mariage d'Adélaïde de Bourgogne avec le comte français Hugues de Chalon => La Bourgogne est toujours germanique
Leur fils le comte Othon IV de Bourgogne est le dernier des comtes palatins de Bourgogne
Il faut comprendre
"Othon IV" comte de Bourgogne. Qu'est-ce que "le comté de Bourgogne" ? (je reprends Wiki)
Renaud III comte palatin de Bourgogne, Mâcon et Vienne, vassal de
Lothaire III de Supplinbourg (empereur du St Empire), se refuse à l'hommage. On envoie le duc de Zähringen pour lui faire entendre raison. Renaud III est défait et plutôt que de rendre hommage, il
"abandonne toutes ses terres à l'est du Jura". Il sera reconnu "
franc comte" sur les bien lui restants (soit la comté franche entre autres) car
ils sont hors St-Empire.
Renaud III a une fille unique,
Béatrice Ière qui hérite. L'ESERG change entre temps et le nouvel empereur lorgne les possessions de Béatrice, cependant plutôt qu'un conflit il l'épouse.
Le titre de "comte de Bourgogne" appartient à ce moment à Berthold V, qu'à ceci ne tienne le nouvel empereur dédommage Berthold avec le titre de "
recteur de Bourgogne" (avec des droits sur Genève, Lausanne et Zurich), redonne le titre en question à son épouse
Béatrice Ière. Cet empereur, c'est Frédéric II "
Barberousse".
Ils ont un fils qui hérite du "
comté de Bourgogne" :
Othon Ier Othon Ier a une fille,
Béatrice II : elle hérite et épouse Othon II de Méranie
Ils ont un fils
Othon III qui hérite... jusque là le comté est resté chez les descendants de Renaud III.
Othon III meurt sans héritier, les biens passent à sa soeur
Adélaïde (épouse d'Hugues de Châlon). Le couple a un fils
Othon IV qui ne se marie pas au sein des Renaudins mais avec une comtesse capétienne Mahaut d'Artois.
Ce comte de Bourgogne a besoin d'argent et (voir wiki) il engage son comté de Bourgogne à
Philippe IV "
le Bel" pour 100 000 livres tournois. Il paie ses dettes et se tire une rente de 10 000 livres. Cet "engagement" donne lieu à deux traités.
En retour Philippe IV "
le Bel"
marie ses cadets (
Philippe comte de Poitiers, futur Philippe V "
le Long" et Charles comte de la Marche futur Charles IV "
le Bel") aux deux filles d'Othon IV et de Mahaut :
Jeanne et Blanche.
Par ailleurs Philippe IV fait enregistrer que si Philippe de Poitiers, son puîné, venait à décéder sans héritier, l'Artois et le comté de Bourgogne iraient au domaine royal. Il ne pouvait pas augurer de ce qui allait advenir.
Lorsque Philippe V devient roi, il fait
casser ceci par le Parlement de Paris afin de doter ses filles (Jeanne et Marguerite de France) avec les comtés d'Artois et de Bourgogne.
L'Artois relevait du comté de Flandre. Philippe II Auguste avait abondé le domaine royal avec ce qui était la dot de son épouse Isabelle de Hainaut (Traité d'Arras - 1191).
Voici comment le Comté de Bourgogne "franche comté", vient et sort du domaine royal.
L'épouse de Philippe V, Jeanne comtesse de Bourgogne et Artois fait sa fille hériter du tout. Sa fille Jeanne II épouse le
duc de Bourgogne Eudes IV (le duché de Bourgogne a été formé à partir des territoires du côté "ouest" de la Saône).
Comté et duché sont réunis.
Ils ont un fils nommé
Philippe "
Monseigneur". Celui-ci épouse Jeanne de Boulogne.
Le couple a un fils
Philippe Ier duc et comte de Bourgogne (entre autres) nommé aussi
Philippe de Rouvres.
Philippe "Monseigneur" tôt mort, son épouse Jeanne de Boulogne se remarie avec Jean duc de Normandie (futur Jean II "
le Bon")
Philippe Ier / Rouvres de Bourgogne épouse quant à lui Marguerite III de Flandre, seule héritière du comté de Flandre, Rethel etc. par son père Louis II de Male.
Philippe Ier/Rouvres et Louis II de Male sont cousins. Leurs mères sont soeurs et filles de Philippe V (Jeanne de France 8 Eudes IV duc de Bourgogne et Marguerite de France 8 Louis de Nevers Ier comte de Flandre).
--------Philippe de Bourgogne/Rouvres meurt sans héritier direct. Ses biens sont divisés (voir plus haut).
Marguerite III est veuve et héritière de son père (ce sont de belles possessions).
Charles V organise le remariage de Marguerite III de Flandre avec son frère cadet Philippe III "le Hardi" duc de Bourgogne grâce à Papa Jean II. Ainsi se crée une seule belle possession à deux pôles.
Bien plus tard, Charles le Téméraire (dernier duc Valois-Bourgogne et les ducs se sont entre temps très agrandis) n'a qu'une héritière -pour le tout-
Marie et celle-ci épouse un
Habsbourg... le couple n'aura qu'un fils marié avec une femme qui se retrouvera héritière des Espagnes et d'un morceau d'Italie... Ce jeune couple aura deux garçons dont l'aîné fera parler de lui : c'est Charles Ier qui sera élu empereur du St Empire et comme c'est le 5ème "Charles" ce sera Charles V ou "Quint" (quinte flush pour le coup
).
Avec des arbres généalogiques, c'est plus facile... Avec l'aide de cartes aussi. Il est bon de voir ce qu'est la "
Bourgogne cisjurane " (qui donnera le comté) et
la Bourgogne transjurane qui restera aux mains du Saint Empire.
En allant sur le net, vous pouvez trouver cette carte avec comme titre : "
La Bourgogne aux XIe et XIIe siècle"
J'ignore toujours la technique pour faire apparaître une quelconque image (une chance pour vous, vous échappez à mes généalogies
).
Si j'ai fait une quelconque erreur, je pense que
JML reprendra...
Kehl ne parait plus.
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Pour les hommages multiples vous aurez aussi le cas de la Lorraine avec le Barrois (entre autres) et même l'archiduc d'Autriche (quand bien même élu empereur) pour certaines possessions.
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