ThierryM a écrit :
C'est une erreur qui se révélera factuelle mais, sur un plan politique, ce n'est pas une erreur. On ne mobilise pas un peuple en lui annonçant que les efforts vont durer des années, voire qu'on ne sait même pas quand aura lieu la fin.
Certes, mais un an plus tard le même peuple, qui n'est pas idiot, constate qu'on se bat dans le Caucase et sur la Volga. Staline n'était pas obligé de fixer ainsi un délai si court... heu... sauf s'il y croyait lui-même, ce qui n'est pas exclu.
Philippe Masson raconte comment les ouvriers et ouvrières des usines de guerre, dont la seule source d'information était le communiqué quotidien par haut-parleurs - tous les postes radio ont été confisqués au début de la guerre - ont rapidement appris à traduire la langue de bois officielle, où la formule "violents combats" constituait l'annonce d'un recul, par exemple. Ou "repli stratégique" l'annonce d'une défaite.
Staline sera plus clair au moment de Stalingrad, quand il lancera le mot d'ordre "plus un pas en arrière", fixant clairement que tout allait se jouer dans les semaines et les mois prochains.