Herodoute a écrit :
Merci pour cette première réponse.
A-t-on des textes / sources d'auteurs Romains dénonçant ou constatant ces choix ? (je cherche deux ou trois passages explicites).
Par "dénoncer", j'entends le fait d'accepter plus de servitude pour plus de sécurité (alimentaire, la paix...).
Des textes qui dénonceraient ce choix, à l'époque d'Auguste, je n'en connais aucun. Mais tous les poètes chantent à l'envi le retour de la paix et de l'âge d'or après le chaos des guerres civiles. Bien sûr, aucun d'entre eux ne dit qu'on a abandonné la liberté, c'est un non-sujet.
En revanche, il y a le début des
Annales de Tacite, oeuvre écrite sous Trajan, vers 110 ap. J.-C. :
Tacite,
Annales, I, 2 :
"Lorsque, après la défaite de Brutus et de Cassius, la cause publique fut désarmée, que Pompée eut succombé en Sicile, que l'abaissement de Lépide et la mort violente d'Antoine n'eurent laissé au parti même de César d'autre chef qu'Auguste, celui-ci abdiqua le nom de triumvir, s'annonçant comme simple consul, et content, disait-il, pour protéger le peuple, de la puissance tribunitienne. Quand il eut gagné les soldats par des largesses, la multitude par l'abondance des vivres, tous par les douceurs du repos, on le vit s'élever insensiblement et attirer à lui l'autorité du sénat, des magistrats, des lois. Nul ne lui résistait : les plus fiers républicains avaient péri par la guerre ou la proscription ; ce qui restait de nobles trouvaient, dans leur empressement à servir, honneurs et opulence, et, comme ils avaient gagné au changement des affaires, il aimaient mieux le présent et sa sécurité que le passé avec ses périls. Le nouvel ordre des choses ne déplaisait pas non plus aux provinces, qui avaient en défiance le gouvernement du Sénat et du peuple, à cause des querelles des grands et de l'avarice des magistrats, et qui attendaient peu de secours des lois, impuissantes contre la force, la brigue et l'argent."