Narduccio a écrit :
Jerôme a écrit :
Car franchement on voit mal comment les alliés auraient pu vaincre l'Allemagne en 1940.
Franchement, cela est l'opinion de ceux qui prônaient la paix ou l'armistice. ...
Jérôme pose la question de la possibilité de vaincre une fois la guerre déclarée et non celle de la possibilité de poursuivre la lutte.
Je me rappelle que, dans je ne sais plus quelle discussion, CEN-EdG affirmait que, de toutes façons, même avec un meilleur usage des blindés, les armées alliées n'auraient pu résister aux armées allemandes et ce dès septembre 1939.
En tous cas, en 1939, Chamberlain déclare une guerre qu'il ne croit pas pouvoir gagner.
L'armistice ou de la poursuite de la lutte après la défaite de 1940 est une autre question. La suite des évènements a montré que les Allemands n'ont pas tordu le cou des Anglais en moins de trois semaines comme l'annonçait Weygand.
Jerôme a écrit :
Jean-Marc Labat a écrit :
a écrit :
J'ai trouvé un document indiquant que la France veut le démembrement de l'Allemagne, mais l'Angleterre ne suit pas.
http://www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003 ... _32_4_1335
Excellent article qui répond pleinement à la question initiale !
Oui, c'est celui qui a déjà été proposé par PAC dans le cinquième message de cette discussion.
La France ne s'était pas donné formellement comme but de guerre le démembrement de l'Allemagne : le gouvernement n'avait rien arrêté. Il y avait seulement, du côté français, consensus sur l'idée qu'un seul changement de régime ne suffirait pas et qu'il faudrait neutraliser durablement la menace allemande.
Jerôme a écrit :
Aurait il été possible de faire une paix de compromis ? Mais sur quelle base ? Hitler aurait il accepté le rétablissement de l'indépendance de la Pologne, de la Tchécoslovaquie ou de l'Autriche ? Invraisemblable !
Une paix de compromis peut-être, mais conclue avec une autre gouvernement que celui dirigé par Hitler. Car, n'oublions pas, s'il y avait un flou certain sur les buts de la guerre, les gouvernements britanniques et français s'accordaient tout de même sur un point, celui d'en finir avec Hitler. Donc, aucun compromis envers Hitler.
Sir Peter a écrit :
C'est aussi ce que je pense, mais pour revenir plus haut, nous avions peu de réels alliés, nous avons fait de la diplomatie statique au lieu de nous montrer très actifs. Comment une diplomatie si habile de 1875 à 1914 alors que nous n'étions que des vaincus a-t-elle pu se montrer si médiocre, pour ne pas dire nulle de 1925 à 1939 alors que nous étions auréolés de la "gloire" des vainqueurs....." Jupiter aveugle ceux qu'il veut perdre" disaient les latins... Or, il semblerait quand même que dès 1933, à la différence des Britanniques, la majorité des dirigeants français étaient conscients du danger. Comment se fait-il que nos diplomates ne soient pas parvenus à "mobiliser" autour de nous??? Manque de "moyens"? d'intelligences ? de bons propagandistes face au nazisme capable d'utiliser tout le "modernisme" du XXème siècle typique ?"
Je ne crois pas que la France ait manqué d'alliés. Ce qui l'a desservie est le refus de la fermeté vis à vis de l'Allemagne nazi de ses deux grands alliés, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.
Ensuite, plusieurs facteurs viennent s'additionner.
Une opinion publique majoritairement pacifiste. C'est une politique pacifiste qui est menée avec Briand puis Laval jusqu'en 1936.
Une stratégie défensive. Les rôles que tiendront l'aviation et les blindés sont mal perçus, aussi les doctrines d'emploi sont-elles inappropriées.
La récession qui gagne la France en 1932 et qui incite à une réduction des dépenses dans le domaine de la défense.
Une grande instabilité politique, ce qui est défavorable à l'adoption d'une stratégie cohérente sur le long terme.
Une industrie d'armement peu productive, particulièrement dans l'aviation.
Je ne suis pas sûr que la majorité des dirigeants aient été suffisamment conscients de la menace. Ils se sentaient à l'abri derrière la ligne Maginot et ils étaient très absorbés par les questions de politique intérieure.