Non, cela ne tient pas. Si l'on
éclaire, c'est que l'on effectue un mouvement
vers l'avant, devant aboutir à une prise de contact. Ce qui a effectivement sans doute été le cas. Mais ensuite, lorsque c'est
rétrograde, on
jalonne ou on
freine. Et c'est bien dans cette phase-là que nous nous plaçons. Donc pas d'éclairage qui tienne ici à partir du moment où le contact a été établi, assez profondément d'ailleurs, vers Fauvillers ou Menufontaine.
Vu que les DLC n'avaient pas pour mission, contrairement au Corps de cavalerie avec notamment la 1re Division marocaine, de précéder des unités sur une position afin d'y devancer l'ennemi et d'y aider à leur mise en place défensive, mais de donner du temps et du renseignement à celles des IIe et IXe Armées afin qu'elles s'installent solidement sur la Meuse et soient prêtes à y repousser toute attaque, j'ai du mal à trancher sur le terme exact à privilégier, entre les deux que j'ai proposés.
Un jalonnement, qui n'a pour objectif principal que de déterminer le volume de forces ennemi et ses axes de pénétration, induirait des prises de contact minimales, à des fins de sûreté, et un décrochage progressif. Un freinage, au contraire, viserait à gagner des délais, donc à engager le combat volontairement, dans le cadre d'un coup d'arrêt, avant de rompre le contact.
Vu l'organisation élaborée de la chaîne de commandement française dans les Ardennes, avec des secteurs et des sous-secteurs ; le déploiement de moyens lourds vers l'avant (notamment une batterie d'artillerie tractée qui se fait surprendre par les chars allemands vers Neufchâteau) ; les affrontements parfois violents qui eurent lieu sur certains points (Neufchâteau, là encore, de mémoire) ; l'envoi sur la Semois d'au moins un bataillon d'infanterie de la 55e DI pour tenir des points de passage (unité incapable de jalonner car trop lente) ; et les tentatives d'aménagement du terrain qui furent réalisées ça et là (par les cuirassiers du 11e RC par exemple), je pencherais toutefois nettement pour une action de freinage destinée à gagner des délais. Donc une volonté d'engager le combat dans des compartiments de terrain choisis ou sur des mouvements de terrain identifiés.
Inutile de dire que si c'est bien le cas, ce fut un échec assez retentissant.
Aucun problème pour l'"insolence", surtout quand l'Histoire a si évidemment tranché sur la faillite de notre système de commandement. Heureusement, il a bien évolué depuis. Enfin j'espère !
CEN EdG