Barbetorte a écrit :
Toutes causes confondues, y a-t-il plus ou moins d'invalides aujourd'hui qu'en 1975 ? Si par invalides on entend les paralysés, les aveugles, les sourds et muets, les trisomiques 21 ... je n'en sais rien mais je ne crois pas qu'il y en ait dix fois plus qu'il y a quarante ans. Si le nombre des bénéficiaires des allocations aux adultes handicapés a été multiplié par dix, la raison principale en est que les critères selon lesquels ont reconnaît un handicap ont été considérablement élargis. C'est que l'Etat-providence est de plus en plus protecteur. Cela se manifeste au travers de divers dispositifs d'assistance parmi lesquels on peut relever RMI créé dans les années 1980 ou le droit au logement opposable institué dans les années 2000.
Vous oubliez quand même un paramètre ... Si l'espérance de vie d'un grand handicapé est inférieure à celle de la moyenne de la population, elle a quand même augmentée lors de ces dernières décennies. Ce qui en augmente sensiblement le nombre moyen dans la population.
En fait, vivre avec un gros handicap n'est pas facile, on a même une espèce de double peine. D'abord, on vit moins longtemps que la moyenne de la population :
Facteurs pronostiques et niveau de la mortalité à terme après une tétraplégie traumatique.Citer :
Cette étude montre donc que la surmortalité des blessés médullaires est très importante, même à distance de l’accident, puisqu’elle est plus de deux fois supérieure au niveau français. Cette mortalité importante provoque une perte d’espérance de plus de 15 ans pour les personnes les plus jeunes, pour une population qui a une tétraplégie stabilisée. Bien que les comparaisons ne soient pas toujours aisées, ces résultats sont proches de ceux trouvés dans la littérature.
Les facteurs pronostiques ont été étudiés en fonction des différent es sphères. Le premier constat qui peut être fait est qu’aucun élément ne ressort particulièrement pour expliquer le risque de décéder (les risques de surmortalité ne sont pas significativement différents entre eux), en dehors de l’âge. Cette étude montre aussi l’importance de la prise en compte des éléments contextuels qui ont un pouvoir explicatif sur la surmortalité des BMT.
Cette recherche montre aussi l’importance de la prise en compte des éléments fonctionnels, car dans les modèles, ils conservent toujours un lien fort avec le risque de décéder. Il est donc important dans les études sur la mortalité de les prendre en considération lorsqu’on travaille sur des populations spécifiques, car au final ce sont eux qui sont les plus sensibles au risque de décéder
Mais, la situation "s'améliore" :
Portrait chiffré des blessés médullairesCiter :
À 20 ans, l’espérance de vie “restante” est de 45 années pour un tétraplégique alors qu’elle atteint 60 ans pour l’ensemble de la population.
Avant les années 70, les complications urinaires constituaient la cause de décès la plus import a n t e : l ’ a t t e i n t e m é d u l l a i r e provoque en effet un blocage des reins et de la vessie qui entraînait rapidement une septicémie.
La pose de sonde urinaire et les traitements médicamenteux ont permis de faire baisser cette mortalité et les complications respiratoires (infections, insuffisances, etc.) sont devenues la première cause de la mortalité chez les blessés médullaires.
Après, il y a ce qu'on pourrait nommer "la double peine", les paraplégiques ont du mal à se mettre en couple, mais aussi à y rester :
Les conséquences d’une tétraplégie traumatique sur la mise en couple.Citer :
On constate qu’une partie très importante de la population est exclue du marché matrimonial à la suite d’une tétraplégie. Cependant, les éléments cliniques et fonctionnels ne sont pas les facteurs les plus importants sur la probabilité de connaître une union après l’accident. On remarque en revanche que les éléments socio-environnementaux sont en lien avec la situation matrimoniale. Il semblerait que le réseau familial soit un obstacle à l’union.
Ce constat peut donc ouvrir la réflexion sur la notion de support social qui est uniquement étudié d’un point de vue positif pour l’individu alors que cette étude nuance ce propos.
Or, les célibataires ont aussi une espérance de vie inférieure à la moyenne des français ...