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Jean-Marc Labat a écrit :
L'oralité a une grande importance à une époque où pas grand monde ne sait lire.
J'y avais songé mais il me semblait étrange que pour cette grande majorité ne sachant ni lire ni écrire, les mots puissent être compris. Sans doute la pompe et la présence du roi devait suffire, ensuite on s'en retournait car -au final- rien ne changeait.
Qui aurait pu s'exprimer dans le sens : "
vous avez dit ceci et faites du contraire" cependant ce lien, qui -avec le temps sera abandonné- a manquera manifestement.
Citer :
Mais les conditions peuvent changer, Charles VI abolit la commune de Rouen après la Harelle, et donne un sérieux tour de vis après celle des Maillotins. Le Roi considère qu'il n'a pas trahi son serment puisque les villes se sont rebellées.
Justement j'ai une question :
A cette époque, un roi est confronté à un problème qui est non seulement récurrent mais aussi -il peut l'apprendre- partagé : pourquoi rien n'est fait au niveau "économique" puisque là était le problème ? On semble ne tirer aucune leçon.
[... s'inscrivit dans une période marquée ... à travers toute l'Europe occidentale ... Ciompi à Florence (j'ai vu qu'il y avait un sujet mais bien court...)
en 1378 ... "Labourers" en Angleterre ... 1381...] etc.
Si le roi n'avait pas le don de lire l'avenir, il pouvait au moins résoudre certains problèmes du présent.
Ce qui m'étonne le plus est l'ascendant pris par
Bourgogne. On évoque souvent les quatre oncles du roi mais jusque là, politiquement, rien ne filtre concernant Bourbon, Anjou et Berry.
Cette influence va très loin. Charles VI se voit "
sollicité" ainsi que son armée -le roi a 14 ans- contre les "
Chaperons Blancs" qui sont défaits.
Bruges :
120 000 francs + l'adhésion à Clément VII ; l'autre pape est soutenu par les Anglais.
Rouen, vous avez évoqué la "Harelle" ---> plus de libertés communales et
100 000 francsParis, perd sa prévôté des marchands +
200 000 francsReims :
25 000 livres T.Les révoltes sont des
révoltes antifiscales et si une personne sait jongler avec l'économie, c'est bien Philippe II... Toutes ces amendes sont "
données" par Charles VI à son oncle ; pour la reconstruction ? Pas même. Il distribue cet argent pour remerciements et contre clientèle.
Là ne s'arrête pas "
l'influence" qui touche sans doute l'Etat mais arrange surtout la Bourgogne. Commence alors une politique d'unions toujours favorable à la Bourgogne.
L'union de Charles VI avec la Bavière -via la duchesse de Brabant et le comte de Hainaut (Wittelsbach-Strauberg)- puis sa petite-fille Marguerite d'abord avec Charles et à son décès Louis de France ; en retour l'union de Michelle de France avec son petit-fils Philippe (futur "
le Bon"). Ceci pour renforcer ses liens vers l'Est : l'Alsace et le comté de Ferrette semblent l'attirer.
J'avais l'image d'un duc de Bourgogne omnipotent mais avec Jean Ier.
Dès Philippe II l'ambition est très présente et très intelligente politiquement ; sans compter des unions qui visent à plus ou moins long terme une expansion à l'Est à peine déguisée et un facteur "
chance" incroyable.
M'ont été fourni : la Maison de Bourgogne, la politique matrimoniale de Bourgogne. J'ai redonné le tout sur papier pour une sortie et là, on peut voir les "sans postérité" apparaître avec un cumul d'héritages qui vont aller à la branche aînée -Philippe III-. En 1387, le duché de Limbourg s'ajoute ; le comté de Charolais fut acheté pour 60 000 francs-or à Bernard & Jean d'Armagnac... A ce rythme on ne peut que se faire des ennemis. Cette même année, Charles VI accepte que les châtellenies de Lille, Douai et Orchies restent à la Bourgogne tant qu'il y aura des héritiers mâles.
Après les conflits de Flandre vient le temps de la reconstruction et là, le duc de Bourgogne ne semble pas très gêné pour accueillir les bateaux d'où qu'ils viennent. Bien sûr, oralement on ne veut pas de bateaux anglais ou alliés des Anglais mais on accepte le Portugal (allié des Anglais) et certaines villes anglaises (Berwick upon Tweed)...
Bourbon, Berry et Anjou n'ont pas de telles exigences (je ne suis peut-être pas encore arrivée là). Il est vrai que l'on a laissé Berry s'enrichir et Charles VI y mettra bon ordre ; un cotte mal taillée pour la duchesse certes mais il y a un acte alors volonté du roi ou "conseil" d'un des trois autres ? Début de "diviser pour mieux régner" ? Pas de chance, Berry ne souhaite que bien vivre. Il en sera autrement avec le frère du Roi, Louis d'Orléans. On peut comprendre.
J'ai vu qu'il existait un sujet sur Philippe II mais sa politique n'est pas évoquée. Dommage car je n'ai qu'une courte vision et rien pour l'étayer ou voyager sur d'autres pistes.
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Bonsoir Paul,
J'ai lu vos liens concernant Jacqueline, comtesse de Hainaut-Zélande-Hollande, épouse de Jean IV. Il n'est pas évoqué de spoliation mais il est bon de le lire, ceci donne une autre vision qui ne m'étonne plus même.
On le voit avec Berry... On le constate avec Bourgogne.
Quant à la tradition des révoltes, c'est ce qui me semble et c'est pour ceci que j'ai du mal à comprendre l'intransigeance de Louis de Male, la médiation de Philippe II et dès le décès de son beau-père une aussi grande intransigeance doublée de forces rien moins que royales.
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