En fait c'est le comte de Guibert, sous Louis XVI, qui propose l'organisation divisionnaire, qui sera généralisée par la Révolution.
Comme je ne suis pas spécialiste, j'ai vérifié qu'elle était bien inter-armes :
Citer :
Le système divisionnaire trouve son origine dans la réforme des armes engagée en France à la fin de l'Ancien Régime. Son principe est de lier une part d'infanterie, une autre de cavalerie et une dernière d'artillerie dans un même ensemble afin d'autoriser la combinaison de ces forces sous la forme d'une petite armée indépendante.
Exploitée pendant les guerres révolutionnaires, cette organisation des armées sera habilement utilisée par Napoléon Bonaparte dès la première campagne d'Italie (1796-1797). Il usera alors du système divisionnaire pour disperser son armée dans la plaine du Pô, pour y réduire ses temps de déplacement et alléger les problèmes logistiques, tout en gardant la faculté de la regrouper à l'occasion des batailles.
la division était donc bien interarmes, mais Napoléon a reporté au niveau du corps d'armée (soit deux divisions, à la base, mais c'est une configuration extensible) la capacité à agir réellement comme une petite armée indépendante. Je pense que c'est essentiellement parce qu'une seule division "ne faisait pas le poids" pour cela. Ainsi, l'artillerie d'un corps d'armée, par exemple, représente au total une puissance conséquente. Et surtout, un corps d'armée aventuré peut prendre le risque de tomber sur une armée ennemie sans se faire écraser.
(CEN_EdG serait plus précis sur ce sujet. En particulier, il doit y avoir des unités ou des services rattachés directement au corps d'armée.)
Pendant la campagne de 1805, après Ulm, Napoléon se dirige vers Vienne le long du Danube en laissant la seule division Dupont avancer sur la rive gauche. Hors celle-ci vient butter sur une armée autrichienne. Le général Dupont sauve sa division de justesse... en attaquant ! (les autrichiens peuvent en effet penser qu'ils font face à l'avant-garde de toute l'armée.) Mais bon, on ne peut pas trop compter réussir ça tous les jours...
L'année suivante, le corps de Davout, chargé de contourner et d'encercler l'armée prussienne, est renforcé à trois divisions pour cela. Mais Davout, à Auerstaedt, tombe sur une autre armée prussienne, et réussit à la battre, ce qui prouve la valeur du concept... et son talent.
Au passage, c'est typiquement une bataille de rencontre, où il n'a pas choisi sa position géographique. (mais il utilise les villages pour s'accrocher.)