Arkoline a écrit :
Le vocabulaire est révélateur : "Etat malade" ; "économie asphyxiée" ; "rupture de 395" ; "catastrophe" ; "naufrage de l'Occident"...
Non mais vous savez que c'est un manuel, un ouvrage de synthèse qui n'a absolument pas la prétention d'être une référence définitive sur une question? C'est quand même grand guignol là, on est en train de gloser sur des emplois de termes dans un ouvrage qui n'est pas de première main... Des livres sur la période j'en ai lu quelques uns et je peux vous déballer des litanies de titres de chapitres qui n'ont pas cette coloration catastrophiste. Soyons sérieux deux minutes s'il vous plait...
Arkoline a écrit :
Comment savez-vous si Milton a cru que "trois titres de chapitre vont renverser des milliers de pages de discussion historiographique" ?
Milton n'a-t-il pas cru simplement que le point de vue de Minois pouvait être utile à la discussion sur le forum ?
Par ailleurs, j'aimerais savoir s'il est nécessaire que Georges Minois soit "spécialiste de cette période". Un historien doit-il impérativement être spécialiste de la période pour exprimer son point de vue ?
Un historien travaille sur des sources. Il lit non pas le point de vue mais le résultat des recherches de ses collègues. L'Histoire n'est pas le résultat d'un jugement, c'est le résultats d'années de travail et d'analyse, d'épluchage de sources. Si un historien désire s'attaquer à une période il va lui falloir lire le corpus des sources. Avec l'Antiquité ce n'est pas aussi considérable que pour l'époque contemporaine (où là vous avez à faire avec des milliards de pages) mais il va tout de même falloir ingurgiter et étudier des centaines d'ouvrages qui nous sont parvenus de cette période. Sans parler des compte rendus de fouilles archéologique, des inscriptions latines et grecques, de la numismatique, de la papyrologie, des reliefs... Cela c'est ce qu'on appelle les sources de première main et sans un travail là dedans l'avis d'un historien aussi respectable soit-il ne vaut pas grand chose. L'Histoire cela se façonne par l'analyse des sources et dans un ouvrage de synthèse un historien se réfère avant tout au travail de ses collègues et peut en donner son interprétation et parfois aussi faire confiance à une bibliographie très ancienne et peu au fait des découvertes les plus récentes. En clair quand on regarde la bibliographie de Minois on remarque qu'il est surtout concentré sur le bas Moyen Âge soit une période se déroulant mille ans après celle dont il est question ici. Alors son avis sur la question, je suis bien désolé de vous le dire, mais il ne pèse pas grand chose.
Par ailleurs son travail n'a pas été celui d'un enseignant chercheur après sa thèse et son travail d'historien l'a surtout mené vers des travaux de synthèse justement, intéressant, important pour la découverte mais peu utile quand il s'agit de discuter la pertinence de concept historiographiques.
Maintenant si vous tenez aux termes employés dans des sommaires d'ouvrages de synthèse voici un extrait de ce que l'on peut lire dans Peter Brown, Le monde de l'Antiquité tardive :
Des héritages divergents
L'occident
- Le renouveau occidental, 350-450
- Le prix de la survie : la société occidentale, 450-600
Byzance
- La ville souveraine
- La gloire ; Justinien et ses successeurs
Bref... Très sincèrement, procurez vous quelques ouvrages des auteurs cités plus haut, auquel rajoutez Lançon (parce qu'il écrit bien), cela vous donnera quelques éléments pour aborder la question...