Pierma a écrit :
Cet individu aux fidélités changeantes ne me semble pas un modèle de fiabilité. Et puis d'un côté comme de l'autre, on fusillait facilement... alors changer trois fois de camp ?
Effectivement, c'est une histoire folle...
Il s'agit du docteur Jean-Marie LOUIS. Après avoir été aspirant durant la campagne de France, il stocke des armes et fournit la résistance...Tout en adhérant comme son père au MSR. Il est arrêté et passera plus d'un an en prison (son neveu s'est entre temps engagé dans la LVF pour lui éviter la peine de mort...). Il finit par accepter de s'engager pour être relâché. Au front, il se signale à plusieurs reprises pour son courage sous le feu. Sa section étant décimée dans une embuscade, il est fait prisonnier inconscient par les partisans. Ceux-ci décident de le garder, il participe à plusieurs opérations d'infiltration à leurs côtés avec d'autres transfuges de la LVF (pour la plupart engagés dans le but de passer à l'Est, dont Roger DAIX qui selon l'auteur aurait servi un temps dans cette "formation parachutiste"). Il est décoré de la "médaille des partisans de la guerre patriotique de 1er degré".
Au bout de quelques mois, il s'évade néanmoins, marchant près de 70 kms pour rejoindre les lignes allemandes. Ceux ci l'interrogent, puis le transfèrent aux autorités françaises de collaboration qui décident d'en faire un héros. Il est décoré de la Légion d'Honneur et de la Croix de fer.
Il profite d'une permission pour rentrer de nouveau en contact avec la résistance, notamment avec le père de Roger DAIX auprès duquel il justifie son propre retour à la présence de sa famille en France.
Il refusera le passage de la LVF à la waffen-SS. Et c'est en tant que médecin civil en Poméranie, que refusant d'abandonner ses malades (et sa famille qui l'a rejoint) il est repris par les russes. Avec lesquels il rempile de nouveau et retrouve des transfuges...
Il sera condamné à 10 ans de travaux forcés à son retour en France commué pour raisons médicales.
Plusieurs cas, d'engagés de la LVF ayant passé les lignes sont cités dans l'article. Certains seront également repris et fusillés par les allemands (ce sera le cas de Roger DAIX). On retrouve d'ailleurs l'un d'entre eux aux côtés de Boudarel en Indochine...
Je partage votre étonnement quant à la Normandie-Niémen, d'où ma question sur ce forum.