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Message Publié : 22 Sep 2020 17:06 
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Je ne pense pas. Tant que les Américains ne sont pas en guerre, le soutien qu'ils fournissent est nécessairement contraint. Il faut attendre mars 1941 pour que le programme Lend-Lease soit autorisé par le Congrès, au profit des Britanniques en premier lieu. Auparavant, c'est coûtant, et nécessairement limité, même pour le cousin anglais.
Je ne crois absolument pas à notre capacité à mettre l'AFN en état de soutenir une armée considérable en deux coups de cuiller à pot. Je persiste : la défendre, et difficilement, contre l'Italie et éventuellement l'Espagne, oui. Dans la durée, il me semble difficile de l'envisager si c'est là que se porte la priorité allemande (mais rien n'est moins sûr, en effet). Mais en faire une base de reconquête offensive - par où ? - avant 1943, si l'Axe ne nous a pas expulsé des zones littorales avant, me paraît illusoire.

CEN EMB

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Message Publié : 22 Sep 2020 18:45 
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Salluste
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On peut aussi poser la question de savoir comment on finance l'effort de guerre quand on a perdu les ressources fiscales de la métropole, les secteurs économiques encore exportateurs malgré la guerre et que les réserves d'or sont pompées par le "cash and carry américain"? C'est la condition qui conditionne toutes les autres. N'oublions pas que le Royaume-Uni s'est quasiment retrouvé à bouts de ressources financières dès la fin 1940 et que c'est pour répondre à cette détresse que Roosevelt a mis en place le "prêt-bail". Est-ce que la France en exil peut tenir longtemps alors que sa situation est pire que celle des Britanniques? A moins de trouver miraculeusement dans l'empire de riches gisements d'or et de pétrole?


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Message Publié : 22 Sep 2020 20:09 
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Si je devais m'intéresser aux perspectives de succès d'une prolongation des combats en Afrique du Nord en juin 1940 en lieu et place de l'armistice, je serais rapidement amené à me poser deux questions :

1- De quelles forces disposait-on sur place et de quel armement disposaient-elles, pour prendre le combat à leur compte en cas de poursuite immédiate par l'ennemi, et assurer le recueil des éléments qui auraient réussi à se replier depuis la Métropole ?

2- Au bout de combien de temps du matériel acheté aux Etats-Unis aurait-il été livré, en supposant qu'il ait été disponible "sur étagères" et qu'un accord commercial ait été trouvé ?

J'avoue que je serais bien embarrassé pour répondre.


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Message Publié : 22 Sep 2020 21:16 
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Inscription : 20 Déc 2008 14:01
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Localisation : Bourgogne
Pour la première question : le dispositif français en AFN est loin d'être insignifiant en juin 1940, même s'il a été ponctionné après les désastres de mi-mai pour renforcer la ligne de la Somme et de l'Aisne. Il est particulièrement solide en Tunisie, où la ligne "Mareth" et le dispositif de défense littorale rendent le succès d'une attaque brusquée italienne très improbable. Au Maroc, les détachements sont nombreux et bien équipés, ce qui rend un débouché du Rio del Oro peu probable. Quant à l'Algérie, c'est la possession la plus dynamique, la plus prospère et la plus développée, tout en étant à l'abri d'une attaque directe. Elle dispose donc de forces de présence et de souveraineté qui ne sont pas négligeables.

Pour la seconde question, la réponse est évidemment que l'aide américaine n'aurait été que partielle et conditionnelle. Partielle car elle n'aurait porté que sur des achats "sur étagère" : des chasseurs P-40, des obusiers de 155, des camions, des fusils, des mitrailleuses Browning. Conditionnelle parce que cela n'aurait été que tant qu'on aurait pu payer (c'est-à-dire virtuellement de manière illimitée, pour peu qu'on s'endette massivement) et que les Américains nous auraient considéré comme solvables - et le Congrès aurait sans doute été plus sourcilleux que le président.
Mais ne pas oublier, d'une part, que les Américains ne produisaient pas tout (ainsi, ils n'ont pas de chars dignes de ce nom en 1940), et que d'autre part acheter du matériel c'est bien mais il faut lui ajouter l'environnement (pièces détachées, munitions) et le savoir-faire (formation sur le matériel et son entretien). Tout cela prend du temps, beaucoup de temps : après les accords d'Anfa, la conversion des troupes françaises au matériel américain met pas loin d'une année (entre janvier et octobre 1943) entre le moment où les unités françaises sont équipées et le moment où elles sont engagées au combat.

Sous ce prisme, il est illusoire d'espérer avoir des unités équipées correctement "à l'américaine" et entraînées à suffisance avant le milieu de l'année 1941, et encore elles n'auraient pas été très nombreuses à l'être, à mon avis de l'ordre d'une petite poignée de divisions et de quelques groupes aériens. Cela aide pour tenir l'AFN, mais en rien pour essayer de faire plus.

CEN EMB

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Message Publié : 22 Sep 2020 21:30 
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JPdeRouen a écrit :
On peut aussi poser la question de savoir comment on finance l'effort de guerre quand on a perdu les ressources fiscales de la métropole, les secteurs économiques encore exportateurs malgré la guerre et que les réserves d'or sont pompées par le "cash and carry américain"?


Euhhh, les réserves d'or de la Banque de France ont "dormi" tranquillement au fort Desaix, en Martinique et à Dakar : Juin 40 : L'or de la Banque de France

Il y avait 350 tonnes d'or en Martinique ... 12 milliards de francs 1940.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
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Message Publié : 22 Sep 2020 23:01 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

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Narduccio a écrit :
JPdeRouen a écrit :
On peut aussi poser la question de savoir comment on finance l'effort de guerre quand on a perdu les ressources fiscales de la métropole, les secteurs économiques encore exportateurs malgré la guerre et que les réserves d'or sont pompées par le "cash and carry américain"?


Euhhh, les réserves d'or de la Banque de France ont "dormi" tranquillement au fort Desaix, en Martinique et à Dakar : Juin 40 : L'or de la Banque de France

Il y avait 350 tonnes d'or en Martinique ... 12 milliards de francs 1940.


Oui, mais c'est sans doute parce que jusqu'à fin 1942, il n'y avait pas grand chose à en faite, alors que dans l'hypothèse d'une poursuite du combat et d'un équipement des troupes nord-africaines par les USA, nous aurions dû payer (cash and carry) en attenant le "lend lease".

Une autre question insoluble de ce scénario : quelles troupes auraient pu être évacuées de la métropole vers l'empire ? pouvait-on imaginer des combats retardateurs permettant d'évacuer une petite partie des troupes restantes par Marseille ou Toulon avec l'aide de la flotte ? Un genre de Dunkerque en Méditerranée ? J'ai intuitivement le sentiment que cela serait forcément resté très limité.


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Message Publié : 22 Sep 2020 23:59 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

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12 milliards de francs de réserves d'or comparés aux dépenses de l'année 1939 : 100 milliards dont 60 de dépenses militaires, la moitié, soit 30 milliards en dépenses d'armement.
Ils auraient été très vite dépensés.


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Message Publié : 23 Sep 2020 7:57 
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Dupleix a écrit :
Une autre question insoluble de ce scénario : quelles troupes auraient pu être évacuées de la métropole vers l'empire ? pouvait-on imaginer des combats retardateurs permettant d'évacuer une petite partie des troupes restantes par Marseille ou Toulon avec l'aide de la flotte ? Un genre de Dunkerque en Méditerranée ? J'ai intuitivement le sentiment que cela serait forcément resté très limité.


J'ai évoqué cette question plus haut et il ne fait aucun doute que seule une petite portion de l'armée métropolitaine, sans matériel lourd, aurait pu être évacuée. Si on estime que la poursuite du combat dans l'empire est la ligne de conduite au plus haut niveau à partir du 8 juin 1940, cela signifie que des unités qui sont dans la zone des opérations doivent rejoindre la façade méditerranéenne sous la pression et les bombardements, afin d'embarquer sous la menace de la Luftwaffe.
Cela impose :
1) que des unités dotées d'une capacité de résistance - ce qui implique des moyens, notamment des chars et des canons, ainsi que des soldats capables de se battre et motivés, donc pas des vieux territoriaux - soient sacrifiées afin de contenir au maximum l'avance allemande ;
2) que l'embarquement soit effectué le plus rapidement possible afin que le maximum de soldats soit évacué - ce qui signifie que la priorité va aux hommes et pas aux matériels, ceux-ci étant non seulement gourmands en place mais aussi longs à charger ;
3) en sus, puisqu'il faut évacuer en même temps les industries (cf. plus haut), il faut partager une ressource de transport limitée entre les troupes et les machines-outils, plus les services gouvernementaux et les ressources stratégiques.

En gros : peu de soldats (quelques dizaines de milliers, centaines au mieux), sans guère de matériel lourd. Et un sacré désordre à l'arrivée à Alger, Bizerte, ou Mers-el-Kébir, où rien n'aurait été prêt pour les accueillir et les soutenir.

Du coup, continuer le combat dans l'empire, oui, bien sûr. Mais il ne faut pas prendre en compte qu'une portion même significative (ou signifiante) de l'armée métropolitaine aurait été évacuée, ni même en état de poursuivre le combat rapidement.
C'est pour ça que je crois que la défense de l'AFN contre les Italiens et éventuellement les Espagnols aurait été jouable, mais difficilement. Si les Allemands font de l'Afrique du Nord un de leur objectif opérationnel en soutien des deux pays précités, je doute que l'on soit en mesure de leur résister longtemps.

CEN EMB

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Message Publié : 23 Sep 2020 8:44 
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Marc Bloch
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je ne suis pas un expert mais j'ai toujours cru que dans l'hypothèse de la poursuite du combat outre-mer, il n'était pas sérieux d'envisager de transporter l'armée. Il se serait plutôt agi d'envoyer à Alger le gouvernement et l'état major et de placer l'Afrique du Nord sous la protection de la marine et de l'armée de l'air renforcées par la Royal Navy et la RAF.

Ceci posait deux questions : aurions nous pu empêcher la Wehrmacht de traverser le détroit de Gibraltar si Franco avait admis l'entrée sur son territoire ? et les Anglais auraient ils pu distraire des moyens navals et aériens vers l'AFN (a priori oui car les Alelmands ne pouvaient tout de même pas courir deux lièvres à la fois : la Manche et l'AFN) ?


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Message Publié : 23 Sep 2020 9:05 
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Une des qualités de CEN_EMB : ses exposés sont toujours très complets.

Très convainquant, ici, pour moi.

De fait un miracle a eu lieu à Dunkerque, à la fois parce que la logistique improvisée pouvait fonctionner partant d'Angleterre, très proche, et parce qu'il y a eu un temps d'abstention de Hitler : le fameux "ordre d'arrêt" sur l'Aa.

on voit bien que rééditer le même genre d'exploit du côté de Marseille-Toulon (voire Bordeaux...) n'était pas possible dans l'état de débandade où se trouvait l'armée française, disons le 10 juin 40.

Il aurait fallu planifier cette opération 1 mois à l'avance, et c'était... le 10 mai, date de l'attaque allemande ! :rool:

(Je dis un mois à l'avance au pif, mais c'est de cet ordre...)

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


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Message Publié : 23 Sep 2020 9:08 
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Il me semble avoir déjà répondu dans mes messages ci-dessus :
1) non, seule une partie échantillonnaire de l'armée de métropole aurait pu être évacuée sur l'AFN dans les circonstances de juin 1940. Quant à l'armée de l'Air, elle aurait pu y envoyer une bonne partie de ses avions, mais aucun matériel et peu de "rampants", ce qui aurait grandement grevé son efficacité opérationnelle depuis les aérodromes tunisiens, algériens ou marocains. Pour la Marine, on peut penser que les évacuations depuis le littoral méditerranéen, sous les bombardements italo-allemands et les attaques de la Regia Marina, auraient prélevé un lourd tribut (il n'y a qu'à voir les pertes subies lors de "Dynamo" : 200 bateaux coulés, autant endommagés, six destroyers britanniques et trois contre-torpilleurs français coulés, 19 autres unités de ces deux types endommagés - alors qu'il n'y a guère de menace à la mer lors de l'évacuation de Dunkerque, ce qui n'aurait pas été le cas en raison de la présence de la flotte italienne à proximité) ;
2) si les Espagnols étaient entrés en guerre, Gibraltar était condamnée sous quelques semaines, a minima à être neutralisée par un siège en règle mené avec l'appui de l'artillerie super-lourde allemande et de la Luftwaffe (donc désertée de la Royal Navy, le détroit condamné et le rôle de base d'opérations pour toute la Méditerranée occidentale et centrale, notamment de plateforme de ravitaillement pour Malte et l’Égypte, suspendu) ;
3) la capacité des Italiens et encore plus des Espagnols à pénétrer de vive force au Maroc et en Tunisie est en question, mais ils y auraient immobilisé tout ce que l'armée de Terre, de l'Air et la Marine pouvaient encore aligner, fixant du coup la totalité des forces disponibles à la seule défense de l'AFN. Et si ces deux puissances avaient bénéficié sous quelques semaines d'un renfort allemand, il me semble difficile de croire que la Tunisie, voire le Maroc, auraient pu tenir : la ligne "Mareth" aurait été débordée aussi sûrement que la position d'El-Agheila le sera en mars 1941 ;
4) l'Allemagne peut se permettre de courir ces deux lièvres à la fois :
a) si cela compromet la tenue de la bataille d'Angleterre, ce n'est pas le cas du Kanalkampf qui est le premier objectif de la Luftwaffe à l'été 1940, et ce d'autant plus qu'il est peu probable que les opérations italo-espagnoles contre l'AFN débutent dès juillet 1940, plus vraisemblablement en août ou en septembre 1940 (c'est-à-dire alors que le Kanalkampf a été gagné par les Allemands) ;
b) concernant "Seelöwe", c'est une opération qui n'exige qu'une petite partie des moyens terrestres (de l'ordre de 35-40 divisions sur 150 disponibles environ), qui peuvent donc rester sur les côtes normandes, picardes et flamandes afin d'exercer une pression crédible sur les Britanniques. De plus, la Kriegsmarine serait entièrement dévolue à cette tâche, puisqu'elle n'a pas la possibilité de divertir beaucoup de ses moyens, très comptés, en Méditerranée ;
c) le volume de forces terrestres en appui des opérations éventuelles menées par la Wehrmacht en appui de l'Italie en Afrique du Nord (pour peu que le Duce en accepte le principe, encore plus en formule la demande, ce qui est loin d'être acquis dans le contexte de l'été 1940) et de l'Espagne devant Gibraltar est précisément connu : pour "Felix", les Allemands auraient engagé un corps d'armée à deux divisions et demie, avec une très puissante artillerie et leur corps aérien d'appui tactique principal (le VIII. Fliegerkorps) ; en Libye, à la fin de l'hiver 1940-1941, ils déploient l'équivalent de deux divisions mécanisées avec des appuis et soutiens limités, mais aussi le X. Fliegerkorps en Sicile pour neutraliser Malte. Cinq divisions sur 150, il y a encore une très grosse marge avant que la Wehrmacht soit à bout de moyens, même si la Luftwaffe aurait été bien plus sollicitée, entre Manche (Kanalkampf a minima - deux Luftflotten), Méditerranée occidentale (midi espagnol et Gibraltar - VIII. Fliegerkorps dont la majeure partie des précieux "Stuka") et Méditerranée centrale (Malte, Libye et Tunisie - X. Fliegerkorps, si l'Italie accepte un tel renfort, ce qui n'est pas acquis je le souligne à nouveau) ;
5) la véritable question est : Hitler aurait-il privilégié une stratégie périphérique visant à faire sortir la France du conflit en la menaçant dans son empire, en AFN ? Ou bien aurait-il cherché à faire sortir le Royaume-Uni du conflit en se contentant de mener une bataille d'Angleterre dont il pensait qu'elle suffirait à mettre les sujets de Sa Majesté à genoux ? Difficile de trancher, mais avec la France encore debout, je pense qu'il aurait été obligé, pour obtenir la paix avec Londres, d'abattre ce qu'il restait de puissance française, encore menaçante en Méditerranée.

CEN EMB

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Message Publié : 23 Sep 2020 9:20 
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Localisation : En Mayenne
@ CEN EMB
Tout à fait d'accord pour votre réponse à la deuxième question : l'aide matérielle en provenance des Etats-Unis aurait été totalement inopérante en cas de poursuite immédiate des combats en AFN.
Idem pour votre appréciation de la valeur plus que limitée des éléments qui auraient réussi à s'embarquer et à franchir la Méditerranée, limitée en nombre et en capacité opérationnelle.

D'où l'importance de la première question. On ne pouvait compter que sur les forces déjà sur place, pour prendre le combat entièrement en compte dans un premier temps : rôle classique des éléments chargés du recueil lors d'une manoeuvre rétrograde.

Reste la première question.
Citer :
le dispositif français en AFN est loin d'être insignifiant en juin 1940, même s'il a été ponctionné après les désastres de mi-mai pour renforcer la ligne de la Somme et de l'Aisne. Il est particulièrement solide en Tunisie, où la ligne "Mareth" et le dispositif de défense littorale rendent le succès d'une attaque brusquée italienne très improbable. Au Maroc, les détachements sont nombreux et bien équipés, ce qui rend un débouché du Rio del Oro peu probable. Quant à l'Algérie, c'est la possession la plus dynamique, la plus prospère et la plus développée, tout en étant à l'abri d'une attaque directe. Elle dispose donc de forces de présence et de souveraineté qui ne sont pas négligeables.

Certes. Mais là, on reste quand même dans le subjectif. Chiffres à l'appui, cela donne quoi, concrètement ? ...

J'ai sous les yeux le volume 4 de l'ouvrage du Service historique de la défense sur les historiques des grandes unités françaises pendant la guerre 1939-1945. Ce gros volume est consacré à la reconstitution des unités françaises en Afrique du Nord, aux campagnes de Corse, d'Italie et de l'île d'Elbe.
Il y est écrit textuellement : "La renaissance de l'armée française en Afrique du Nord, en vue d'une éventuelle reprise de la lutte, est amorcée aussitôt après l'armistice de 1940, mais se heurte dès le début à la pénurie des matériels en Métropole (...) De toutes manières, le matériel est peu abondant, vétuste et inadapté au combat moderne".

On peut admettre que les effectifs ne manquaient pas, puisqu'ils ont permis, après le débarquement allié de novembre 1942, à former 3 DB (les 1ère, 2e et 5e DB) et au moins 5 DI (1ère DMI, ex-DFL, 2e DIM, 3e DIA, 4e DIMM et 14e DI). L'effectif des forces de souveraineté de la régence de Tunis avaient été porté à 160.000 hommes, pour parer à une attaque italienne.

Mais de quel armement disposait tout ce beau monde ?
Pour équiper l'armée d'armistice, pourtant fort limitée, il manquait encore, en 1942 : 14.500 pistolets-mitrailleurs, 190 mortiers de 81 et 90 mortiers de 60.
La cavalerie ne disposait que d'automitrailleuses, de chars Renault FT 17, largement périmés, et de deux bataillons de 45 chars D1, eux aussi obsolètes (un troisième bataillon avait été transporté début juin en Métropole et avait disparu dans les combats).
En 1941, l'artillerie ne possédait que 255 pièces de 75 ou de 65 de montagne. Il manquait 42 % des camionnettes. Les postes radios était "de conception ancienne, lourds à déplacer, sans souplesse et de faible portée".

Ces données éparses et fragmentaires ne suffisent pas à procurer un tableau précis et documenté, sur lequel on pourrait s'appuyer pour évaluer sérieusement et objectivement les chances réelles de succès, dans l'hypothèse d'une poursuite des combats dès juin 1940 sur ce théâtre. Elles suggèrent seulement que ces chances auraient été fort minces.

Il y a sans doute là du grain à moudre pour un chercheur pas trop éloigné de Vincennes...


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Message Publié : 23 Sep 2020 9:22 
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Pierma a écrit :
Une des qualités de CEN_EMB : ses exposés sont toujours très complets.

Très convainquant, ici, pour moi.


Merci, j'essaie juste d'être exhaustif et clair dans mon raisonnement - ce qui n'est pas nécessairement simple vu la complexité de l'exercice uchronique.

CEN EMB

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Message Publié : 23 Sep 2020 9:59 
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Mes appréciations ne sont pas subjectives, elle repose sur une connaissance factuelle que je n'ai pas nécessairement le temps d'exposer.
Mais puisqu'il faut montrer patte blanche, faisons ainsi :

- en avril 1940, les forces françaises en AFN représentent la valeur de six divisions de protection (ex-2e DM ; 88e, 180e, 181e, 182e et 183e DIA), d’une division de forteresse (RFST), de six divisions de manœuvre (3e DM ; 81e, 82e, 83e, 84e et 85e DIA), d’une division légère (6e DLC), réparties au Maroc, en Algérie et en Tunisie.

- en mai 1940, dans le détail :
a) Maroc : 3e Division marocaine, unités de l'ancienne 2e Division marocaine (dissoute), Groupe de bataillons de chars n°522 (62e et 66e BCC = 30 R35 et 60 FT, total 90 blindés), 5e Brigade de cavalerie d'Afrique, 2e Régiment étranger de cavalerie, 25e BILA ;
b) Algérie : 85e DIA, 181e, 182e et 183e DIA, troupes de forteresse du Front Est-Saharien, 64e Bataillon de chars de combat (45 chars FT), 2e Régiment de chasseurs d'Afrique, 21e BILA ;
c) 81e, 83e, 84e, 88e et 180e DIA, Région fortifiée du Sud-Tunisien, 6e Division légère de cavalerie, Groupe de bataillons de chars n°521 (61e, 65e et 67e BCC = 45 chars D1 chacun, pour un total de 135 engins), 4e Brigade de cavalerie d'Afrique, 3e Régiment de chasseurs d'Afrique, 1er Régiment étranger de cavalerie ;
Total : une division mixte de cavalerie (qui comprend 27 chars H35 ou H39), cinq divisions de manoeuvre (la 82e DIA a rejoint la métropole), six divisions de protection, une division de forteresse en Tunisie, deux brigades de cavalerie, huit bataillons de chars (270 chars, mais de piètre qualité puisque 105 sont des vieux FT totalement dépassés, les 135 D1 sont obsolètes et même les 30 R35 plus modernes sont lents et sous-armés bien que protégés convenablement), et quelques unités additionnelles (régiments de cavalerie et bataillons d'infanterie légère d'Afrique).

Concernant spécifiquement la Tunisie :
- la Région fortifiée du Sud-Tunisien (RFST) a été créée le 12 février 1940 (note de service n°442 TS/3 de ce jour) selon les considérations suivantes :
"Le général commandant en chef le TOAFN a décidé de procéder à un regroupement des troupes stationnées en Tunisie ayant pour but :
- de libérer les GU de l'occupation de la position de couverture en confiant cette mission à un commandement et à des troupes spécialisés, constituant une région fortifiée ;
- de réaliser une articulation plus souple du dispositif des GU ;
- d'accroître l'homogénéité des GU en modifiant l'endivisionnement de certaines unités et en constituant les divisions uniformément à deux régiments de tirailleurs et un régiment européen.

Le nouveau dispositif à réaliser est le suivant :

A. Région fortifiée :
Commandement : état-major – QG et services de type divisionnaire.
Sur la position :
- sous-secteur Est : 5e RTS ;
- sous-secteur Ouest : RTT formé sur un type spécial, constitué par le II/20e RTT et deux bataillons de pionniers (32e RTT, créé le 25 février 1940 avec le II/20e RTT et les 4e et 8e Bataillons de pionniers tunisiens – NdLB) ;
- Matmata : III/1er REI ;
- Artillerie : 388e RAP ;
- réserve de région fortifiée : un RTA (à créer) (35e RTA – NdLB) ;
- défense en avant de la position : demi-brigade d'infanterie légère à trois bataillons, constituée par le 1er BILA, des éléments choisis du 12e BILA et des éléments provenant d'Algérie ; 3e et 4e Brigades de Cavalerie dont une pourra être au repos.
" (tiré de la note en référence)

Quant à la 180e DIA, elle comprend les unités suivantes : 22e RZ, 5e et 33e RTA, 380e RAP, GRDI n°180.

En gros, il y a l'équivalent d'une très grosse division dans le Sud tunisien, défendant la position de Mareth face aux Italiens (troupes de forteresse de la RFST, troupes d'intervalle fournies par la 180e DIA).
En outre, le général de corps d'armée Blanc, commandant des "fronts tunisiens", a alors à sa disposition les 83e, 84e, 88e et 180e Divisions d'infanterie d'Afrique.
Soit l'équivalent de six divisions pour la seule Tunisie, qui contribuent à la défense de la ligne "Mareth" et du littoral tunisien contre une attaque brusquée italienne venue de Libye ou de Sicile.

On notera toutefois que la 84e DIA quitte la Tunisie entre le 26 et le 30 mai pour rejoindre le théâtre d'opérations du Nord-Est (elle débarque à Marseille le 1er juin), la 85e DIA quitte l'Algérie pour Marseille où elle débarque entre le 23 mai et le 3 juin, et que les D1 du 67e BCC les imitent début juin.

Il reste donc en AFN fin juin 1940 :
- la 6e DLC, la seule unité offrant un tant soit peu de mobilité opérationnelle, déployée en Tunisie ;
- trois divisions de manoeuvre (3e DM pour le Maroc, 81e et 83e DIA pour la Tunisie) ;
- six divisions de protection* (ex-2e DM pour le Maroc, 88e et 180e DIA pour la Tunisie, 181e, 182e et 183e DIA pour chacun des départements algériens) ;
- une division de forteresse sur la position de Mareth ;
- sept bataillons de chars dont aucun n'est performant, et 240 sont obsolètes voire carrément dépassés.

J'espère vous avoir convaincu que quand j'analyse une donnée militaire, je le fais en m'appuyant sur des faits très précis.

* Les divisions de protection semblent ne disposer que de faibles capacités. Elles sont chargées d'occuper des positions préparées ou d'assurer l'ordre intérieur, et ne sont en aucune manière capables d'opérer hors de leur secteur d'implantation (mobilité opérationnelle nulle, logistique "soclée").
S'il semble en aller de même pour la division de forteresse (la RFST), en réalité le maillage de réseaux fortifiés sur lesquels elle s'appuie démultiplie ses capacités défensives, et en outre elle barre un axe d'attaque probable ce qui n'exige aucune capacité à la manoeuvre. Son potentiel me semble donc supérieur car elle est en adéquation avec sa mission d'interdiction, et dans une situation opérationnelle favorable pour la remplir.

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Message Publié : 23 Sep 2020 10:26 
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Je sépare mon avis de la valeur de ces unités du listing ci-dessus :
- avec trois divisions de manoeuvre (6e DLC, 81e et 83e DIA), une division de forteresse (RFST) et deux divisions de protection (88e DIA pour le littoral, 180e DIA pour doubler les positions de la RFST), la Tunisie est correctement défendue, et me semble à l'abri d'une attaque brusquée italienne. Pour être menacée, il faudrait que l'armée italienne effectue une génération de force importante en Libye, et compte tenu de ses impératifs logistiques celle-ci se ferait au détriment de toute tentative sur l’Égypte. Ainsi, l'offensive italienne lancée le 9 septembre 1940 sur l’Égypte n'aurait vraisemblablement pas eu lieu mais aurait été remplacée par une attaque sur la position de Mareth, avec des chances de succès aléatoires (à la vue de ce qu'on connaît des performances italiennes en France, en Égypte et en Grèce) ;
- l'Algérie est faiblement défendue (une division de protection par département, aucune force de manoeuvre) mais n'est pas directement menacée ;
- le Maroc ne me semble pas très bien défendu même s'il dispose d'une division de manoeuvre (la 3e DM) en plus de sa division de protection (ex-2e DM, dont les éléments ne sont même plus endivisionnés). Si l'Espagne cherchait à déborder du Rio del Oro, il est difficile de savoir si un tel dispositif aurait suffi même si c'est possible (puisqu'il ne faut pas oublier que l'armée espagnole n'a pas plus de moyens modernes et que le royaume chérifien peut mobiliser des combattants endurcis supplémentaires avec les goums et les tabors).

Par ailleurs, la force mécanique des troupes françaises en AFN est négligeable, seuls les 27 H35/39 de la 6e DLC en Tunisie et les trente R35 stationnés au Maroc présentant un intérêt opérationnel (et encore est-il limité...).

Du coup, je réitère mon avis : il est possible de tenir face à une offensive italienne qui n'aurait de toute manière pas pu être lancée depuis la Libye avant la fin de l'été 1940, et il est sans doute possible aussi de mettre en échec une tentative espagnole depuis le Rio del Oro qui ne pourrait pas être déclenchée bien plus tôt.
Mais si les Allemands s'en mêlent (en fournissant un appui aérien et des "baleines de corset", notamment mécanisées), ce n'est plus le même combat et les perspectives de succès deviennent nulles. Sauf que cet appui allemand se ferait au détriment de la confrontation aérienne avec la Grande-Bretagne au-dessus de la Manche, et prendrait un certain temps à se matérialiser (pas avant août 1940 au plus tôt dans le midi espagnol, encore plus tard en Libye).

En revanche :
- la Tunisie est un objectif prioritaire pour l'Italie, qui aurait préféré laisser en suspens ses opérations vers l’Égypte pour se déployer contre la Tunisie. Elle y a d'ailleurs un avantage opérationnel : ses bases logistiques sont en Tripolitaine plutôt qu'en Cyrénaïque, et son déploiement est plus étoffé à l'Ouest qu'à l'Est ;
- je ne crois pas du tout que Mussolini aurait accepté un renfort allemand. Dans les faits, il ne le fait qu'après l'humiliant échec subi en Épire début novembre 1940, et la déculottée subie en Marmarique lors de la contre-offensive britannique "Compass" au mois de décembre 1940. Il aurait voulu prendre la Tunisie seul, ce qui éloigne une contribution allemande aux combats sur la ligne "Mareth", et donc les perspectives d'un succès rapide ;
- la Royal Navy aurait certes dû s'éloigner de Gibraltar pour peu que la Luftwaffe décide d'y établir une bulle de déni d'accès, mais elle aurait été en capacité d'empêcher une génération de force espagnole dans le Rio del Oro par sa seule présence au large des côtes marocaines, qu'aucune force navale ou aérienne (vu la distance) n'aurait pu lui contester. Ce n'est pas le cas pour le protectorat espagnol du Nord (secteur de la Tingitane), à portée d'avions opérant depuis l'Andalousie et situé dans tous les cas à l'est de Gibraltar.

Du coup :
a) Gibraltar est condamnée à brève échéance pour peu que l'Espagne entre dans la danse et que l'Allemagne décide d'y attribuer les moyens, notamment aériens, nécessaires (opération "Felix" lancée en août 1940) ;
b) ni le Maroc ni la Tunisie ne semblent en mesure d'être pris par les Espagnols et les Italiens à la fin de l'été 1940 ;
c) une fois Gibraltar tombée, pour peu que les Allemands en fassent une priorité, les Espagnols peuvent déboucher au Maroc avec l'appui aérien et éventuellement terrestre allemand (vraisemblablement pas avant le premier semestre 1941) ;
d) après les "vestes" répétées, si Mussolini demande l'aide allemande, il en va de même en Tunisie où la position de Mareth peut être débordée par des troupes mécanisées "manoeuvrantes" comme l'est le DAK (compte tenu de la nécessaire génération de force, au premier semestre 1941) ;
e) si le Maroc et la Tunisie tombe, l'Algérie n'est en aucune manière en état de résister (premier ou second semestre 1941, au plus tard).

On notera que dans ces hypothèses, la menace sur l’Égypte est dissipée (jusqu'à ce que la Tunisie soit en mains italiennes) même si la chute de Gibraltar complique fortement la situation britannique en Méditerranée orientale (flux logistiques courts coupés, liaisons avec l'empire et notamment l’Égypte et les Indes contraintes de se dérouter par le cap de Bonne-Espérance).

Présupposition à tout cela : Hitler décide de faire de l'AFN un objectif opérationnel prioritaire dès l'été 1940, et n'initie donc pas "Barbarossa" (repoussée à 1942).
Point d'inflexion crucial : l'attitude espagnole, belliqueuse ou attentiste ?

La question suivante est de savoir si les forces françaises, éventuellement appuyées par les britanniques (mais j'en doute très fort, en tout cas pas de manière significative) et soutenues dans une proportion indéterminée par l'industrie américaine, auraient été en mesure de s'opposer au premier semestre 1941 à une attaque sur la Tunisie et/ou sur le Maroc menées avec l'appui de la Luftwaffe et la participation d'unités terrestres allemandes (notamment mécanisées). Du coup, il convient d'évaluer ce qui aurait pu être évacué de métropole, ainsi que ce qui peut être levé, organisé et équipé convenablement en AFN dans ce laps de temps si l'on veut faire une analyse crédible.

CEN EMB

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