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Or ce récit est un faux
Cette citation de la quatrième de couverture, ainsi que cette phrase que j’y relève aussi :
« il montre comment Froissart et avant lui son modèle Jean le Bel ont inventé de toutes pièces une sorte d'héroïsme bourgeois » ne reflètent pas exactement la thèse de Moeglin, ou du moins prête à confusion: se méfier des quatrièmes de couverture...
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La cérémonie de la corde au cou n'était elle qu'un leurre ?
Oui, tout à fait, mais pour autant elle a bien eu lieu, et Froissart n’a rien inventé, n’a pas raconté quelque chose de faux, il s’est seulement conformé à un récit type d’un rituel de capitulation comme l’histoire médiévale en fournit des centaines. Tous ces symboles sont toujours présents : la procession, la chemise, la corde au cou qui ne signifie nullement que l’exécution va avoir lieu, mais qui est un simulacre, où chacun joue un rôle précis et codifié, par exemple la reine Philippa, qui demande grâce en se jetant à genoux.
L’erreur existe mais elle vient de la lecture au premier degré de ce rituel, comme semble le faire aussi l’intervenant précédent
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Dans ce cas, comment se fier au reste des épisodes décrits par Froissart dans ses Chroniques ?
L'épisode de Calais est-il confirmé par d'autres sources ?
Car il faut surtout lire Froissart, imprégné de la culture des élites de son époque, en interprétant les faits en tenant compte de cette dimension symbolique.
Voici
un autre texte de Jean-Marie Moeglin sur les rituels de soumission et d’humiliation au Moyen-âge, (chargement un peu long, c'est un PDF) texte touffu mais très intéressant, voyez en particulier la deuxième partie (à partir de la page 50) où il donne de nombreux exemples décodés de ces rituels de capitulation de villes.