Le livre semble passionnant. Jean-Christophe Leleu a déjà publié
"Waffen-SS, soldats politiques en guerre" qui a profondément renouvelé la vision de ces combattants.
Les troupes qui faisaient face aux Alliés en Normandie se sont effectivement - et malheureusement - bien comportées quoique submergées par le nombre et le matériel, tandis que de leur côtés, ravitaillement et renforts n'arrivaient pas du fait de l'effet paralysant de l'aviation.
Elles se sont notamment bien illustrées dans la bataille des Haies après le passage des plages et la tenue des ports du Cotentin dont certains ont tenu jusqu'à la fin de la guerre.
Dans le sujet sur la stratégie allemande, nous avons vu que personne en dehors d'Hitler et de son entourage proche, n'avait de vision d'ensemble. Il serait intéressant de savoir si les soldats avaient l'impression que la guerre était perdue. On se souvient de von Kluge arrivant en remplacement de von Runstedt et toisant Rommel en estimant - opinion du Führer à l'appui - que la situation en Normandie est parfaitement gérable. Rommel l'invite alors à une rapide inspection des premières lignes, à l'issue de laquelle il reçoit de plates excuses.
Du côté d'Hitler, précisément, le débarquement et l'offensive Bagration qui se déroulent conjointement, ne laissent plus guère de doute sur l'issue du conflit. C'est alors qu'il se met à se raccrocher à des espoirs chimériques dont il abreuve ses généraux. Sur le modèle du miracle de la Maison de Brandebourg, un renversement d'alliance va avoir lieu, et les Anglo-Saxons vont se retourner contre les Soviétiques. D'où la stratégie de leur asséner des coups pour les convaincre que leur avance sera coûteuse avant leur nécessaire retournement : Second Blitz d'armes secrètes sur Londres, puis contre-offensive dans les Ardennes pour reprendre Anvers. Puis, il imagine que la levée en masse du peuple "Volksturm" va jeter les Soviétiques hors d'Allemagne et pour finir, que la lutte va se poursuivre après l'occupation grâce à la Wehrwolf (qui demeurera anecdotique). Pour lui, les chimères s'achéveront avec le lancement de l'offensive Steiner qui devra encercler l'Armée Rouge avec 200 chars d'un côté et 6 de l'autre
Pour les soldats, on imagine bien la difficulté du combat, entre les ordres de résistance absurdes qui équivalait à du sacrifice, les ordres de contre-offensive sans moyens alloués, et en même temps le sens du devoir et de la défense de la patrie, jointe à la terreur imposée par la Gestapo qui menaçait les déserteurs et leurs familles, et dont l'emprise va s'accroître après l'attentat contre Hitler.