Non, je ne me suis pas trompé d'époque.
L'Histoire du vase de Soissons, telle qu'elle a été écrite dans les livres d'histoire scolaire (je crois à l'époque de la Troisième République ?), nous parle à mon avis plus de cette époque que de celle des Francs.
Commençons par la transcription des bulles d'une bande dessinée de 1975 (collection: Histoire du temps jadis en bandes dessinées)
Citer :
Sous la troisième république. Dans une école communale, un inspecteur …
- Voyons, mon petit, tu es le meilleur en histoire de France …
- Oui, monsieur …
- Alors, je vais t’interroger.
- Oui, monsieur … Gulp
- Voyons … Qui a cassé le vase de Soissons ?
- Gulp … Crouiic (le ventre) Heu …
- Réponds-moi, mon petit
- C’est pas moi, monsieur, je vous le jure !
- (le Maître) Vous savez, monsieur l’inspecteur, je le connais bien. S’il dit que ce n’est pas lui, c’est que ce n’est pas lui.
- Parfait, monsieur l’instituteur, je vais de ce pas chez monsieur le directeur !
Chez le directeur :
- Ainsi, cet enfant vous déclare qu’il n’a pas cassé le vase de Soissons ?
- Oui, monsieur le directeur, et son professeur le confirme !
- Alors, c’est que ce n’est pas lui !
- Comment, monsieur le directeur, permettez-moi de m’étonner …
- Etonné peut-être que je ne le sache pas non plus ?
Chez le ministe :
- Oui, monsieur le ministre, même le directeur n’a rien voulu me dire. Il a été jusqu’à m’affirmer que personne dans son école n’était compromis dans cette affaire de vase cassé !
- Tiens ?
- Monsieur le ministre, je vous demande ...
- Non ! ne me demandez rien ! Je ne sais rien non plus de cette histoire de vase cassé, d’ailleurs, j’ordonne qu’on procède à une enquète.
La BD continue par une enquête à l’époque de Clovis, (l'histoire que tout le monde connaît, légèrement
arrangée) pour revenir à la troisième république sur la dernière image : La fillette du ministre ayant lu la BD, et disant : « Moi je le sais qui l’a cassé, le vase de Soissons … mais je le dirai pas, NA ! »
Cette histoire (celle de nos livres d'école, pas la BD) , et sa présentation, m'a toujours intrigué. En effet, on voulait - je pense - nous donner une belle image du supposé "fondateur" de la nation française. Or, Clovis, par son comportement, se place au-dessus des lois, et des accords passés avec ses soldats: le partage du butin étant tiré au sort, il n'y a normalement pas à revenir là dessus. Or, le soldat qui a revendiqué simplement l'application de la loi se trouve violemment châtié. A moi, ça me donne plutôt l'image d'un chef arrogant et capricieux.
Que nous dit cette façon de raconter l'histoire à propos de cette troisième république? (voir aussi la discussion commencée aujourd'hui sur le mythe Vercingétorix, du même acabit)