Ed von Stras a écrit :
Et là je cite
"tres vite l'opinion alsacienne et lorraine montra son mécontentement de voir tenue pour négligeable l'assemblée locale élue au suffrage universel. Ainsi dès décembre 1918, apparaît le conflit qui va exister de manière permanente en Alsace entre une opinion nationale dominée par la personnaité de Clémenceau, profondément convaincue des bienfaits de la centralisation et une population alsacienne ayant pendant 48 ans vécu sous un régime particulier qui lui avait permis de conserver l'essentiel de son caractère propre et d'éviter ue germanisation trop poussée. La presse alsacienne critiqua très vite ces mesures, qui furent stigmatisées par les représentants alsaciens lors de la réunion à Paris du conseil supérieur en février 1919"
Le problème principal de Clémenceau en 1918 était de calmer la paranoïa des Britanniques au sujet des risques d'expansionisme diplomatique et économique de la France vers l'Allemagne et l'Europe Centrale, en profitant du score de la guerre de 14 et de la contribution des Britannique dans ce conflit. Le spectre du blocus continental Napoléonien était encore très présent dans l'esprit des diplomates de ce temps.
Dans ces conditions, le retour de l'Alsace à la France ne pouvait ce faire que dans une perspective d'intégration forte et de centralisation Parisienne, qui était en contradiction évidente avec la tradition Française en Alsace. Cette tradition étant, bien évidemment, d'utiliser les Alsaciens pour tenter de s'ingérer dans les affaires Allemandes, et pas du tout de s'inquièter du fait qu'ils puisse parler Allemand.
Clémenceau étant, apparement un peu roublard et n'ayant pas eu l'intention de céder aux Britanniques plus que le strict nécessaire, on ne s'étonnera pas de trouver sur la période des polémiques portant sur des sujets graves, comme la reconstruction en style Français d'une partie de la facade de la poste centrale de Strasbourg ou la programmation de l'Orchestre Philarmonique de Strasbourg.
Ces polémiques ressemblent beaucoup à des justifications adressées aux Britannique pour leur montrer (ou leur faire croire à...) l'absence de toutes vélléités du gouvernement Français vis à vis de l'Allemagne d'après guerre, les dossiers sérieux étant apparement beaucoup moins concernés par des problèmes de ce type.
Ed von Stras a écrit :
Les fonctionnaires arrivant également étaient assez mal considérés d'une part à cause de leur traitement particulier, d'autre part, parce qu'une bonne partie des anciens fonctionnaires étaient allemands. Du coup, les fonctionnaires français prenaient allure de colonisateurs, et ce d'autant plus qu'ils étaient rarement au fait du particularisme local.
Il y a eu une pression vis à vis des fonctionnaires badois installés en Alsace depuis 71, pour qu'ils se soumettent clairement au gouvernement Français ou qu'ils retournent dans leur région d'origine.
Je comprends que certaines de ces personnes n'étaient pas véritablement intégrées à la population Alsacienne en 1918, et que cette pression était probablement autant le fait de la population locale que celui de fonctionnaires récemment arrivés de France. Les Alsaciens se rappelaient de l'exode de 1871 et considéraient une partie des Allemands installés en Alsace de fraîche date, un peu comme des "carpet baggers"