Aurelianus a écrit :
A mon avis, on ne peut pas dire qu'Ocatave ait eu de la chance, disons plutot qu'il a fait preuve d'opportunisme politique et qu'il a eu de la réussite.
Il a su utiliser les capacités militaires d'Antoine pour triompher des républicains à Philippes. Par la suite, il a fait preuve de finesse politique tout en profitant des erreurs de Lépide ainsi que des errements d'Antoine, qui, il faut bien l'avouer était un brave soldat un peu balourd, loin du cynisme et de la realpolitik d'un politicien tel qu'Octave, qui a reussi à l'obliger à livrer un combat décisif à Actium, qu'à mon avis, il avait presque déjà perdu avant d'engager la bataille. C'est la même finesse politique qui a permis par la suite à Octave de manoeuvrer le Sénat afin de se voir attribuer tous les pouvoirs, sans avoir l'air de les réclamer.
Je distingue bien l'opportunisme et l'opportunité ou la chance, Aurelianus.
L'opportunisme et la réussite, c'est la capacité de saisir des occasions, même minces, quand elles se présentent. Et là dessus, nul doute qu'Octavien ait eu un talent exceptionnel, qu'il sentait ces moments et les décisions à prendre ou choix à effectuer.
Encore qu'il en ait loupé un certain nombre.
Je pense notamment que son triomphe politique aurait pu être beaucoup plus rapide et moins tortueux s'il avait suivi les conseils de ses jeunes amis lorsque fin mars 44, il apprit l'assassinat de César. Ceux-ci lui conseillaient de se placer sous la protection des nombreuses légions qui se trouvaient à Apollonie et attendaient l'arrivée de César pour partir en expédition contre les daces et les parthes. Ces troupes étaient prêtes à porter Octavien à leur tête et à l'appuyer politiquement avec le poids que l'on imagine. Or il a préféré, par prudence, adopter une position attentiste et aller voir en Italie comment réagissait la population italienne. Quand il est arrivé en Italie, il a alors vu l'enthousiasme et l'appui des vétérans et de nombreux italiens.
S'il était tout de suite arrivé à la tête des soldats, il aurait aurait évité bien des péripéties à l'Italie comme à lui-même.
Parce que les soldats d'orient en question seront en plus récupérés par Brutus et Cassius et seront sur le point de remporter les batailles de Philippes.
Mais pour revenir à la chance, je pense qu'il en faut beaucoup pour que se présentent les occasions à saisir qui lui ont permis de remonter un courant défavorable.
Je ne partage notamment pas votre vision d'un Antoine brave soldat, balourd et peu politique.
Antoine était un grand politique qui a commis quelques grandes erreurs.
Après Philippes, Antoine est le grand vainqueur de la guerre civile. Il commande les plus grandes armées, a sous son contrôle toutes les provinces d'orient ainsi que les Gaules. Lépide se voit cantonné à l'Afrique. Et Octavien a les 2 Espagnes, ainsi que les îles ... qui sont contrôlées par Sextus Pompée.
En plus, c'est Octavien qui doit installer les vétérans en Italie, devant assumer seul l'impopularité des expropriations qu'il faut faire subir aux italiens.
Il est sorti vainqueur de la guerre de Pérouse, mais à ce stade, Antoine domine encore.
Le coup de bol immense et imprévisible d'Octavien, c'est le décès du gouverneur antonien des Gaules. Si Octavien accepte de rendre les légions à Antoine, il récupère les Gaules.
Il y a aussi la fois où il a échappé à la mort à la suite de sa défaite cinglante contre Sextus Pompée, alors qu'il s'est trouvé obligé de se réfugier sur une île.