lamy a écrit :
Effectivement : culturelement l'occident a énormément gagné en science et en ouverture d'esprit grace aux croisades.
Ce qui est un plus pour l'occident c'est d'avoir "commencé", leurs adversaires auraient peut-etre entamé d'autre projets que défensifs s'ils n'avanent pas eu a se battre ...
Je trouve que ces croisades ne sont pas a dénigrer, si c'était à refaire il faudrait recommencer : on y a trop gagné et on ne serait pas les mêmes sans elles...
moi je suis assez circonspect sur la thèse selon laquelle l'occident aurait beaucoup gagné de par l'aventure des croisades
Je sais que c'est une des thèses d'Amin Maalouf, et je suis assez d'accord avec les autres thèses de son livre "Les Croisades vues par les Arabes", mais je pense qu'il n'a pas suffisament analysé ou mis en évidence les divergences qui existaient à l'époque en occident, par exemple entre le royaume normand de Sicile et la France.
Si on considére ces divergences comme assez secondaires, on peut effectivement penser que les occidentaux ont eu une attitude très agressive vis à vis du monde islamique et ont réussi a enrichir notablement leur civilisation au contact de se monde, en adaptant intelligement un grand nombre d'influences islamiques dans la culture occidentale.
Si on les considère au contraire comme importantes, on doit penser que certains occidentaux ont eu une attitude très agressive par rapport au monde islamique et n'en ont pas tiré grand-chose (les Français de Palestine...) et que d'autres occidentaux ont eu une attitude beaucoup plus intelligente et tolérante vis à vis du monde islamique et en ont tiré des avantages importants (les Siculo-Normands...)
Le point est qu'on minimise souvent les apports islamiques qui sont arrivé en France par la Sicile et on gonfle ceux qui sont venu par des "traineurs de sabres" Français installés en Palestine.
Par ailleurs, Maalouf signale un point un peu anecdotique mais qui a pu jouer un rôle dans le déséquilibre des influences respectives de l'islam sur la chrétienté et de la chrétienté sur l'islam au XIIème siècle : les différences notables des pratiques en matière d'hygiène dans le monde islamique et en occident.
A l'époque l'occident pratiquait alors une hygiène relativement primaire alors que le monde islamique pratiquait une hygiène pas très différente de notre hygiène moderne.
Dans ces conditions, un occidental qui surmontait les différences de cultures et de religions pouvait séjourner en terre d'islam sans difficultés techniques particulières, alors qu'un islamique désireux par exemple de séjourner à Paris en plein XIIème siècle devait pour cela renoncer à pratiquer l'hygiène à laquelle il était habitué, les équipements correspondants n'existant pas ("salles de bains"...), et s'adapter aux "pratiques indigènes" qui nous poseraient clairement certains problèmes si nous devions nous y plier.
Ce point peut parraitre anecdotique mais il peut expliquer en partie pourquoi il y avait beaucoup plus de marchand chrétien en terre d'islam que de marchands islamiques en terre chrétienne, et donc pourquoi les influences respectives semblent avoir été si déséquilibrées sur la période.