Verdun est "Capitale mondiale de la Paix". Cette petite ville est le siège du Centre Mondial de la Paix, des Libertés et des Droits de l'Homme, dont vous trouverez le site web en cliquant ici :
Centre Mondial de la Paix - Verdun
Pour comprendre pourquoi Verdun est capitale de la paix, il suffit d'aller voir les milliers de croix alignées, de visiter les forts et les musées, de lire les récits des soldats qui ont souffert dans "l'enfer de Verdun". Verdun étant un de ces lieux où on sait ce qu'est l'horreur de la guerre, l'endroit semble tout indiqué pour proclamer l'espoir de la paix.
Citer :
"Je suis monté sur la crête du ravin où je suis. J'avais derrière moi Fleury, devant Vaux et Douaumont. J'embrassais une dizaine de kilomètres carrés transformés en désert de terre brune uniforme. Les hommes sont tout petits perdus là-dedans. On les distingue à peine. Un obus tombe dans ces petites choses, ça remue un moment, on emporte les blessés, on laisse les morts, ça n'a pas plus d'importance que des fourmis. On n'est pas plus gros que des fourmis là-dedans. C'est l'artillerie qui domine tout. Formidable, intelligente, frappant partout, désespérante par sa régularité. "
Fernand Léger, Verdun, le 7 novembre 1916.
Otto Dix,
Mahlzeit in der Sappe (Le Repas dans la sape)
La bataille de Verdun
1916
À l’aube de l’année 1916, le commandement allemand, décidé à user complètement l’armée française en l’obligeant à s’engager à fond, choisit d’attaquer Verdun, saillant vulnérable dans la ligne de défense allemande, pivot du front fortifié et ville historique que les Français voudront défendre coûte que coûte. Le plan du Kronprinz, commandant la Ve armée allemande, est de rompre le front nord du saillant dans la plaine de la Woëvre et d’exploiter le succès par les ailes, d’abord sur la rive droite de la Meuse pour refouler les Français sur la rivière, puis sur la rive gauche pour leur couper la retraite.
Les Français, qui ont relevé des indices d’attaque prochaine sur Verdun, renforcent l’infrastructure routière et ferroviaire de cette région dès janvier et le dispositif des troupes en février.
Le lundi 21 février, après une courte mais violente préparation d’artillerie, le Kronprinz lance une attaque brusquée avec trois corps d’armée. Les deux divisions françaises qui défendaient les seize kilomètres de la première position sont submergées.
Le 25, les Français évacuent la Woëvre et reportent leur défense sur les hauts de Meuse, en restant sur la rive droite où le général Joffre a prescrit à la IIe armée (Pétain) d’arrêter l’ennemi à tout prix. Les Allemands ne reprennent l’offensive que deux jours plus tard, le temps de déplacer leur artillerie et en vertu du principe, ancré dans les esprits depuis les combats de Champagne, que «l’artillerie conquiert et l’infanterie occupe». La lenteur de l’exploitation du succès allemand permet aux Français d’amener des renforts. Leur front résiste.
En mars et en avril, le Kronprinz s’acharne à progresser sur les deux rives de la Meuse, mais n’obtient que des succès partiels. C’est alors que Pétain adresse à ses troupes l’ordre du jour fameux se terminant par ces mots: «On les aura !» Constatant que les Français ont engagé à Verdun plus de divisions que lui-même (40 contre 26), le haut commandement allemand en déduit qu’ils s’épuisent et ne tarderont pas à s’effondrer. Il se trompe: si les divisions françaises passent si nombreuses sous Verdun, c’est que le commandement français y a établi une «noria» de toutes ses grandes unités, qu’il relève avant qu’elles ne soient trop éprouvées.
Le 23 juin, les Allemands lancent un assaut qu’ils espèrent décisif. Le fort de Souville est bordé. S’il tombait (comme vient de le faire le fort de Vaux le 6 juin après une longue résistance), les Français seraient contraints à un repli sur la rive gauche. Le 24 juin, la IIe armée jette et refoule l’ennemi; lui aussi est épuisé, et il doit se renforcer désormais vers la Somme, où les Alliés préparent une offensive depuis six mois.
Le déclenchement de cette offensive en juillet et une nouvelle offensive des Russes sur le front oriental obligent les Allemands à relâcher leur pression sur Verdun.
En décembre, Mangin reprendra les forts perdus, mais d’ores et déjà Verdun est sauvé.
Près de 700 000 combattants français ou allemands sont morts sur ce champ de bataille.