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Message Publié : 25 Jan 2006 10:47 
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Bonjour à tous! :lol:
Brovo pour le nouveau site "Connaissances de Versailles", c'est une excellente idée !! J'engage tous les amoureux du château à le faire vivre!

Voici donc l'un des dernières acquisitions du château:

4. Jean-Henri Riesener
Coffre de voyage
58 x 52 x 35 cm
Préempté par le musée national du château de Versailles
Photo : Artcurial
Le château de Versailles s'est enrichi d'un beau coffre de voyage, dû à l'ébéniste Jean-Henri Riesener et exécuté pour Marie-Antoinette[scroll][/scroll]. Pour voir l'image du coffre allez sur le site de la Tribune de l'art, rubrique brèves, à gauche puis à la date du 16/12/05.


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Message Publié : 25 Jan 2006 11:25 
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Salluste
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:wink:

Très joli meuble, merci Choisy :D .

_________________
Sébastien


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Message Publié : 25 Jan 2006 11:39 
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Salluste
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Inscription : 26 Avr 2004 18:52
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Adjugé pour 413 687 €, plus de détails avec une photographie provenant du site Artcurial...

Image
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... et la notice y afférente :

Citer :
Coffre de voyage de forme rectangulaire en placage d'acajou, encadrements en amarante et sycomore marqueté de losanges, ceinturé d'un triple filet d'ébène, de buis et de bois teinté vert.
Il ouvre à deux vantaux démasquant un casier central amovible comportant deux tiroirs et quatre casiers. Riche décoration de bronze ciselé et doré tel que : frises à oves, rosaces, perles, entrées de serrure à volutes, feuillages, frises de fleurs.
Il présente deux poignées latérales et repose sur des patins. Par J.H. Riesener. (Non signé)

Époque Louis XVI
(Fentes, quelques soulèvements de placage)
58 x 52 x 35 cm

Provenance : D'après une tradition familiale, ce coffre aurait été donné par la duchesse d'Angoulême à Louis-François, Baron de Turgy qui fut proche de la famille Royale au Temple puis par la suite son premier valet de chambre
Vente Paris Palais Galleria 29 mars 1966 no 98 reproduit pl. XXIX

Jean-Henri Riesener (1734-1806), ébéniste d'origine allemande, est formé, comme Jean-François Leleu, dans l'atelier de l'ébéniste de Louis XV, Jean-François Oeben, dont il devient le collaborateur, puis à sa mort, le successeur. Il termine alors les dernières commandes comme l'important bureau à cylindre pour le cabinet de Louis XV à Versailles, et continue à utiliser son estampille jusqu'à l'obtention de ses propres lettres de maîtrise en 1768.
En 1774 Riesener signe un contrat avec Joubert qui lui cède sa fonction d'Ébéniste du roi, son fonds et surtout sa clientèle. C'est le début d'une grande prospérité qui dure dix ans. Pendant cette période particulièrement faste, l'ébéniste reçoit pour les commandes royales la somme de 938.000 livres et doit sous-traiter pour faire face à la demande, avec son confrère Adam Weisweiler. Sa production, toujours synonyme d'une grande qualité d'exécution, présente souvent d'ingénieux mécanismes.
En 1784, l'arrivée de Thierry de Ville-d'Avray comme Intendant Général du Mobilier de la Couronne privilégie Guillaume Beneman, moins onéreux. Riesener reçoit toujours des commandes de la reine Marie-Antoinette et d'une riche clientèle : le comte et la comtesse de Provence, le comte d'Artois, le duc d'Orléans, la duchesse de Brancas, le prince de Lambesc et le fermier général Duruey.

Mais la Révolution porte un coup fatal à son commerce, le goût pour les meubles de luxe disparaît en même temps qu'une partie de ses clients. Riesener quitte alors son atelier de l'Arsenal.

Par l'emploi de cette marqueterie de sycomore “ou satiné gris argenté” à décor de losanges : très spécifique, ce coffre de voyage formant cabinet peut être précisément daté des années 1785-87. En effet, dès les années 1773-75, Riesener réalise des marqueteries de losanges en bois de rose, mais l'introduction du sycomore dans ce type de décor est postérieure.

Le 21 décembre 1784 l'ébéniste livre pour les petits appartements de la reine Marie-Antoinette aux Tuileries un ensemble de meubles marquetés pour la première fois de sycomore appelé “bois satiné gris argenté” .
La commode aujourd'hui conservée au Louvre est décrite dans le journal du Garde-Meuble (1) : “Une commode de marqueterie (…) composée de plusieurs compartiments et panneaux de mosaïques découpés en bois de satiné gris argentés avec des filets bleus et blancs et noirs et de frise de bois d'amarante pour faire le fond à la dorure ornée très richement (…)”.
Cette marqueterie est identique à celle du coffre que nous présentons : losanges de sycomore et triple filet d'ébène, buis et bois teinté dans des encadrements d'amarante.

Une commode en secrétaire estampillée Riesener (2) possède également cette même marqueterie. Elle présente la particularité de découvrir à la partie inférieure un coffre en acajou amovible, tout comme notre exemplaire.

Ce coffret a toujours été conservé jusqu'à sa vente en 1966 dans la descendance directe de Louis-François de Turgy (1763-1823). Ce personnage avait commencé sa carrière au service de la Couronne comme “garçon servant” aux cuisines du roi à Versailles. Dès le début de la captivité de la famille Royale, Turgy réussit à s'introduire au Temple, en août 1792, pour y servir les repas des prisonniers.

Cette présence de près de quatorze mois est mentionnée dans l'ouvrage de M. Eckard (3). Louis-François acquiert une grande intimité avec les membres de cette famille et parvient à leur communiquer, au moyen d'un code, des informations sur les “évènements” (4).

Cette relation privilégiée est attestée par un billet du roi Louis XVI à Cléry : “21 janvier 7h trois quart du matin…je vous charge de dire à Turgy combien j'ai été content de son fidèle attachement pour moi et du zèle avec lequel il a rempli son service ; je lui donne ma bénédiction et le prie de continuer ses soins avec le même attachement à ma Famille à qui je le recommande” (5).

Louis-François de Turgy accompagnera Madame Royale, future duchesse d'Angoulême lors de son séjour à Vienne en 1795 puis à Mittau pour retrouver son oncle le futur Louis XVIII. Elle épousera le duc d'Angoulême le 10 juin 1799.

Quelque temps plus tard, le 17 décembre de la même année le futur Louis XVIII écrivait ceci : “j'éprouve une véritable satisfaction à attester que durant la captivité du Feu roi mon Frère au Temple et après sa mort, aussi long-temps qu'il a été possible de servir le Feu roi mon Neveu, la feue reine sa Mère, et ma Belle-Sœur, feue Madame Elisabeth ma Sœur, et Madame la duchesse d'Angoulême ma Nièce, le Sieur Turgy les servis avec un courage, une fidélité, un zèle et une intelligence à toute épreuve. Rien ne pouvant en ce moment le récompenser, comme je le désirerais, je veux, du moins, que la présente attestation soit à jamais pour
lui un honneur, et pour ses enfants et descendans, un motif d'encouragement pour imiter dans tous les temps, l'exemple
qu'il leur a donné. En foi de quoi, j'ai écrit et signé, cette
attestation, et j'y ai fait apposer mon scel.
Au château de Mittau ce 17 décembre 1799”. (6)

Le coffre de voyage que nous présentons aurait été donné par la duchesse d'Angoulême à Louis-François, baron de Turgy, en souvenir de son dévouement à la Famille Royale au Temple puis par la suite à la duchesse d'Angoulême qui en fit son “premier valet de chambre” puis son huissier de cabinet.
Les descendants de Louis-François de Turgy ont légué en 1996 au Musée Carnavalet à Paris un ensemble de souvenir de leur ancêtre comprenant :

1) Neuf paquets de cheveux, la plupart provenant du Temple. OM4234 (1 à 9)
2) Un cordon du Saint Esprit porté par Louis XVI au temple O.M. 4233
3) Des chaussons appartenant à Madame Elisabeth au Temple, monogrammé. MO 4232
4) Un fragment de châle porté par la reine Marie-Antoinette. O.M 4231
5) Un itinéraire de Vienne à Mittau ainsi que différents souvenirs
6) Un portrait en médaillon du Dauphin, en fixé sous-verre. O.M. 4229


(1) Paris A.N O13326 folio 25
Cf. “Le Mobilier Royal Français” par Pierre Verlet Paris 1990, Picard Ed.,
p. 102
(2) Vente Monaco, 17 juin 2000, no 290
(3) “Mémoires historiques sur Louis XVII roi de France et de Navarre… suivi de fragments historiques recueillis au Temple par M. de Turgy et de notes et pièces justificatives dédiées et présentées à son Altesse Royale, Madame, duchesse d'Angoulême” par M. Eckard.
Paris 1818 p. XV.
(4) Opus cité p. 350
(5) Opus cité p. 359
(6) Opus cité p. 383


120 000 / 150 000 €

_________________
Sébastien


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