Bonjour à tous,
Faisons revivre tel le poenix les anciens sujets qui auraient parfois mérité un autre sort que l’abandon (et en plus cela évite les doublons
) ;
«le taux d’urbanisation à 10% environ de l’ensemble de la population européenne (sans la Russie) vers 1300»alors qu’en Italie le taux d’urbanisation y atteignait de la sorte un pourcentage très élevé, qui s’établissait entre 20 et 25%. Ce qui ne nous empêche pas de relativiser ce mouvement d’urbanisation car, même en Italie, avant la peste noire, on à
75 % de ruraux. Prenez cela comme un clin d’œil, mais c’est à l’époque (ou à peu près)où la question de ce fil a été posée que la population urbaine a égalée la population rurale…
«Quantifier, de manière même grossière, l’ampleur et le rythme de la croissance démographique des villes médiévales entre le XIe et le XIIIe siècle est à l’heure actuelle une entreprise vouée à l’échec, faute de disposer des outils méthodologiques appropriés.»Eh oui, l’indigence des sources de cette époque nous contraint à une extrême prudence dans nos assertions.
«Il convient avant tout de démonter les mécanismes variés des processus d’urbanisation, d’en identifier les différents promoteurs et de mettre en évidence leurs motivations pour comprendre comment les villes, confrontées aux flux – partout énormes – de populations nouvelles, spontanés ou suscités selon les cas et les périodes, ont résolu le problème, comment, en d’autres termes, elles ont construit leurs patrimoines immobiliers pour répondre à la demande massive de nouveaux logements.»
l’expansion urbaine italienne a donc été en partie spontanée mais on n’est pas encore (si tant est qu’on puisse l’être un jour) sur de ses proportions. L’autre partie semble avoir été contrôlée par les propriétaires fonciers tant religieux que laïques pour conforter leur emprise sur le « popolo ». À partir du XIIIe siècle le mouvement communal a su prendre les devants en matière de rationalisation urbaine. Intervention tardive, l’urbanisation avait largement pris son essor avant ce mouvement ; en plus des exemples comme Vérone montrent qu’il n’a pas toujours été si actif que ça.Dans un premier temps, les pouvoirs communaux ont délaissé l’ aspect purement urbanistique pour s’intéresser aux conséquences juridiques et social de l’essor des villes.C’est vrai que la nature des contrats en vigueur entre les propriétaires et les habitants pouvaient être aliénants(pensez aux contrats de type emphytéose) .Sinon, il y a des communes qui, limitaient les futurs abus des propriétaires alors que d’autres allaient encore plus loin édictaient carrément des planifications urbaines : XIIe siècle,l’ouverture à Bologne des deux faubourgs de Saragozza et de Barberia (1117-1118) semble être le premier cas documenté d’une planification urbaine organisée par les organes municipaux.La plus importante dans ces proportions se trouve au XIVe siècle à Assise (oui, oui celle de Francisco) qui a littéralement annexé une portion de terrain considérable autour de l’enceinte romaine pour y imposer une politique de lotissements contrôlée(et bien contrôlée ! Je peux vous en donner les détails si vous voulez, vous allez rigoler) par la commune.
Ce qu’il faut retenir, c’est l’importance des grands propriétaires fonciers (ecclésiastiques ou laïques) dans les débuts de l’urbanisation italienne. La part de ces propriétaires, comme la part des ecclésiastiques dans ces propriétaires est variable et indéterminée.
Les communes, presque de manière autoritaire, ont rétabli la balance d’une manière qui leur paraissait plus juste ou plus susceptible de pérennité. Comme d’habitude, les sources sont plus nombreuses quand elles sont plus récentes.
Ce que vous trouvez entre guillemets est tiré d’un article d’Étienne Hubert(directeur de recherche à l’ EHESS et spécialiste en Histoire et archéologie de l’occupation du sol et du peuplement dans les pays de la Méditerranée occidentale au Moyen Âge, principalement en Italie : formation des espaces et des territoires ruraux et urbains en relation avec l’histoire des pouvoirs, de l’économie et de la société.Son article est intitulé«La construction de la ville Sur l’urbanisation dans l’Italie médiévale», il est d’une clarté agréable et je le conseille à qui s’intéresse au sujet.
A vous et bien à vous.